Magazine Nouvelles

Des références… Ma révérence.

Publié le 19 juin 2010 par Masterpitch

Des références… Ma révérence.C’est fou ce qu’on est dépendant de notre éducation.
Ca dure jusqu’à ce qu’on soit assez mature et cultivé, assez confiant semble-t-il, pour la surpasser. Avant ça, sans même le vouloir, on a des tonnes d’idées préconçues et d’à priori dans la tête. C’est vrai pour plein de choses… Mais bon ici on parle plutôt de musique alors…
Depuis toujours mes parents écoutent Nino Ferrer. En Bretagne, nous avons un tourne-disque. Jusqu’à mes 12 ans disons, mon premier réflexe en arrivant en vacances était de mettre un vinyle de Nino Ferrer que j’adorais. J’aimais le sens du rythme de ce mec, et ses textes, l’absurdité réfléchie de sa prose.
En vieillissant, je me suis de plus en plus intéressé à la musique. Et j’ai plus ou moins mis de côté ce bon vieux Nino, le reléguant au rang de chanteur de variété, qu’on n’arrête pas nécessairement d’écouter mais qu’on méprise tous un peu à l’adolescence.
Mais un jour, il y a trois ou quatre ans, en fouillant dans les vinyles pour retrouver un album de CSN, je suis retombé sur celui de Nino Ferrer. Je me suis dit que c’était quand même bien stylé ce qu’il faisait ce type, et je l’ai réécouté, en boucle pendant une bonne semaine.
Et puis j’ai fait deux trois recherches, suffisamment pour savoir qu’il avait été archéologue, mais aussi peintre, passionné de jazz, qu’il avait été présentateur télé d’une émission italienne, et qu’il fut également un bon pote d’Higelin. Il était donc tout sauf un chanteur de variétoche. Je me plongeai dans sa discographie et en sorti Métronomie, Blanat et Véritable Variété Verdâtre. J’étais touché en plein cœur, c’était sûrement un des plus grands compositeurs français de l’après-guerre, et un putain d’auteur ! Son rock (progressif) était puissant, dérangeant et enivrant !
Aujourd’hui, quand je vois cette vidéo, assemblage de rushes qu’il a lui même filmés, je vois ma Bretagne, mais aussi le Sud, je vois Gaston et son téléfon, les cornichons, je le vois lui, cuir ouvert sur sa chaîne en or, cheveux blonds et regard suppliant, ces yeux d’un bleu « inexpressible »…
Mais je vois surtout des fouilles en Mélanésie, je vois Cochons aux patates douces, ou La Vallée de Barbet Schroeder, je vois les portes de la perception d’Huxley, je vois Champagne d’Higelin, je vois Neal Cassady roulant à toute berzingue dans une caisse volée, je vois Morrison à l’UCLA …
Je me suis fait ma propre éducation, me suis taillé mon prisme…
Et vous? Il est comment le vôtre ?


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Masterpitch 534 partages Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines