Magazine Journal intime

Que les mots

Publié le 13 janvier 2008 par Mirabelle

Que les horloges se taisent
Que les cloches cessent de sonner
Que les amis s'effacent
Que la famille disparaisse
Que le temps suspende son vol

Que les mots courent
Pour tout dire
Toute l'impuissance
Tout l'abandon
Que les mots courent
Pour accepter
Toute l'impuissance
Tout l'abandon

Que les minutes s'arrêtent
Que les lumières s'éteignent
Que la ville s'endorme
Que tout s'immobilise
Que rien ne vienne me déranger

Que les mots volent
Pour tout dire
Tout le temps qui glisse
Toute la vie qui passe
Que les mots courent
Pour accepter
Tout l'oubli
Tout le renoncement

Que l'espoir s'en aille
Que les souvenirs se brouillent
Que le passé se déchire
Que la présence s'éloigne
Que l'amour ne soit plus

Que les mots touchent
Pour tout dire
Toute la déception
Que les mots soignent
Pour panser le manque
Que les mots, doucement, lâchent
Tout ce fil qui se dénoue

Que vienne l'oubli
Que vienne le pardon
Que vienne le temps qui passe
Que le temps m'emmène
Que le temps m'emmène toute entière

Que s'enchaînent les mots
Pour me détacher
Que les mots me sauvent
Pour revenir à la lumière
Que défilent les mots
Comme le temps qui passera
Que les mots m'habitent
Pour le déloger

Que vienne l'avenir
Que vienne le deuil
Que vienne la vie renouvelée
Que viennent les sourires
Que viennent les projets bleus

Que les mots apaisent
L'insomnie et la folie
Que les mots assomment
Le besoin de lui
Que les mots claquent
Les envies de toujours
Que les mots m'ouvrent leurs bras
Et me consolent

Qu'on taise son nom
Que son visage s'évanouisse
Que sa voix devienne inaudible
Que son corps soit intouchable
Que sa vie ne soit plus la mienne

Que les mots comprennent
La solitude et la souffrance
Que les mots apprennent
La patience et l'échec
Que les mots soumettent
Toute l'insolence de l'irrationnel
Que les mots m'enseignent
Comment supporter l'absence

Que je ne me souvienne pas
Que je me réveille une autre
Que mes larmes sèchent
Qu'elles ne reviennent plus
Qu'elles ne reviennent plus jamais

Que les mots suffisent
Pour balayer la douleur
Que les mots m'enveloppent
Pour m'emporter loin d'ici
Que les mots me bercent
Pour accepter l'oubli
Que les mots me protègent
Pour ne penser qu'à moi

Que les mots courent
Pour tout dire
Toute l'impuissance
Tout l'abandon
Que les mots courent
Pour accepter
Toute l'impuissance
Tout l'abandon


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