Magazine Journal intime

Les yeux dans les yeux. (ou quand l’Islande nous montre peut-être le chemin).

Publié le 30 novembre 2010 par Routedenuit

Je vous ai déjà parlé de l’Islande et de l’affection que je porte aux artistes du Nord en général. Ce soir, je vais aller plus loin. Je vais vous parler d’un documentaire anglo-islandais sorti le 3 septembre dernier.

L’Islande est une petite île qui fait à peine un sixième de la France, sur laquelle vivent à peu près 300 000 personnes. On connaît tous l’Islande pour ses volcans, ses geysers, son développement à fleur de terre. On connaît tous l’Islande pour sa richesse géologique et sa biodiversité. Dans l’esprit de tout le monde, c’est une ancienne contrée viking peuplée de gens aux moeurs linguistiques et alimentaires douteuses…

Dans le mien, c’est un pays qui doit ressembler à l’Origine. À ce qu’il y avait bien avant que l’on arrive. J’ai toujours eu beaucoup de respect pour ces gens qui se sont engagés à protéger cette terre, j’ai d’autant plus de respect pour eux parce que je sais qu’ils ne craignent pas de se mettre le monde à dos si il faut réfléchir, expérimenter, et proposer des solutions.

Parce que c’est tout l’objet de ce documentaire, qui s’appelle Future of Hope (réalisé par l’anglais Henry Bateman).

Les yeux dans les yeux. (ou quand l’Islande nous montre peut-être le chemin).

Biggi Hilmarsson – Lost Control.

Il semblerait en effet que l’Islande n’ait pas échappé à notre crise occidentale. Les inégalités de développement, la valeur de l’argent, le principe de l’échange équitable, le développement durable et la préservation de l’environnement sont autant d’enjeux auxquels l’Islande doit faire face et pour lesquels elle essaie de proposer des solutions. Henry Bateman a suivi des islandais qui se battent chacun à leur manière pour faire progresser les débats, notamment ceux qui traitent de la durabilité de notre mode de vie et de la nécessité de permettre aux générations futures d’hériter d’un monde qui leur offre autant de possibilités qu’à nous à notre époque. Leurs constats sont les mêmes. Nous avons vécu et nous vivons encore au dessus de nos moyens. Il est temps de se poser, et de réfléchir à ce que nous pouvons faire à notre échelle, pour changer les esprits. À l’image d’un micro-monde, ces islandais constatent qu’ils ont oublié leur passé, ce qui rend d’autant plus difficile la gestion du présent et l’appréhension du futur.

Le développement durable n’est pas un avatar politique, ce n’est pas une nébuleuse omnipotente. C’est quelque chose que l’on ne considère pas parce que les politiques en ont fait quelque chose de dangereux, réservés aux illuminés – il faut néanmoins reconnaître que ses premiers défenseurs n’ont jamais employé les bonnes méthodes pour être entendus, ni amené le monde à la réflexion d’une manière calme et raisonnable. Le développement durable, si on l’analyse en tant que concept, représente à mon sens une forme de retour à l’humanisme. C’est une belle preuve de respect et de considération que de léguer aux suivants un monde équilibré, dans lequel on pourrait penser au futur sereinement.

C’est peut-être ça aussi, la vocation de ces problématiques. Forcer les gens à se regarder dans les yeux.

C’est aussi l’occasion pour moi de vous parler de l’artiste incroyable qui a signé la bande originale de ce documentaire. Vous l’avez peut-être entendu dans Maison Close sur Canal + à la rentrée. Il s’appelle Biggi Hilmarsson, il est donc islandais, mais c’est surtout une espèce de génie de la musique qui combine à la fois toutes les sensations telluriques du post-rock et la sensibilité naïve des vrais artistes folk. Vous pouvez écouter la BO en cliquant ici, les morceaux sont entrecoupés de morceaux choisis issus des interviews du documentaire.

Les yeux dans les yeux. (ou quand l’Islande nous montre peut-être le chemin).

Pour acquérir le DVD ou prendre plus d’infos : http://www.futureofhope.co.uk/

Photobucket



Retour à La Une de Logo Paperblog