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Un plan nord pour colonisés

Publié le 11 mai 2011 par Hugo Jolly

Un plan nord pour colonisésVous l’aurez constaté, le gouvernement Charest perpétue la tradition, non pas celle des Libéraux de Jean Lesage, mais bien celles des défunts et toujours vivants, dictateurs qui se sont succédés et qui continuent de se succéder dans les terres de la grande Afrique, au nom du développement  humain dit-on.

En effet, le gouvernement Libéral de Jean Charest semble croire que la nation québécoise est aussi dupe, ou docile plutôt, que celles des pays africains ayant eu à conjuguer leurs malheurs communs aux joies de l’exploitation de leurs ressources par des pays étrangers, colonisateurs d’abord, puis «sauveteur» du «développement» ensuite. Un développement fort avantageux pour l’une des parties, visiblement.

C’est comme cela que je me sens aujourd’hui, comme un colonisé. N’a-t-on pas appris des batailles antérieures? N’a-t-on pas appris des gains que nous avons faits avec Hydro-Québec, malgré les dissuasions dont on nous imposait, comme quoi nous n’avions pas l’expertise? Ben coudonc! On l’a engagé, l’expertise, puis on l’a développé par la suite. Ce n’était aucunement sorcier. Et ça a rapporté? Oh que si! On paie beaucoup moins cher notre courant électrique que bien des nations de ce monde et même, que bien des nations au sein de notre propre pays, le Canada.

Mais pourtant, malgré ces apprentissages forcés par l’histoire des ratées de cette économie capitaliste, on tente tout de même de nous convaincre que le mieux pour nous, c’est de foirer et de laisser faire l’entreprise privée qui récoltera évidemment; et les fruits du labeur du prolétariat québécois exploité pour retirer ces richesses naturelles du sol québécois, et les fruits associés aux valeurs que les bourses internationales donneront à ces roches qui brillent. Et puis quoi encore? Ma peau?

Mais pire encore, le gouvernement Libéral de Jean Charest voudrait qu’on aménage les lieux pour ces parasites du privé. Oui, oui! Le gouvernement Charest nous imposera le coût des routes, des chemins de fer et des divers moyens de transport de ces richesses extirpées du sol par la force de travail des Québécois (conjuguée aux outils fournis par ceux qui ont les moyens de se payer ces outils…), sinon des accommodations qui permettront aux exploités du prolétariat québécois de survivre loin des zones urbaines, où les reliquats de nos services se situent et se meurent. Cela n’est pas sans rappeler que c’est ce même gouvernement qui dépouillera potentiellement les Québécoises et les Québécois de leurs capitaux pour préparer une retraite dorée au multimillionnaire Pierre-Karl Péladeau, en finançant publiquement, son amphithéâtre, qui n’a rien d’essentiel à la cause humaine. C’en sera donc de même pour l’oligarchie minière étrangère, on financera son enrichissement.

Mais bon. Qui s’en étonne? Après tout, c’est un parti libéral, capitaliste. Il y va de soi qu’il soit à la défense des grandes entreprises, des bourgeois surtout. Il y va de soi que ce gouvernement n’ait aucun «intérêt»……, à défendre ceux des prolétaires québécois. C’est tout simplement, logique. Un gouvernement franc, qui ne ment presque pas, qui accomplie sa mission. Il porte son nom et il sert la cause qu’il a promis de défendre. Alors n’en attendons pas plus de ce parti dinosaure qui n’a pas nos intérêts à coeur.

Il nous faut donc une alternative à ce projet de développement, une alternative tenant compte des intérêts des salariés du Québec, une alternative tenant compte des intérêts de la majorité québécoise. Pourquoi pas la nationalisation des moyens d’extraire ces ressources et la nationalisation par ailleurs, des outils qui transformeront ces ressources, pour les rendre plus profitables? Certains brandiront les risques en guise d’argument pour contrer cette voie, mais nous les prendrons tout de même, ces risques, si nous finançons l’infrastructure de cette exploitation du nord de notre beau Québec pour des entreprises privées. Si les entreprises minières s’y plantent, nous nous y planterons aussi. Les risques ne sont pas une excuse et si l’entreprise privée est prête à prendre ce risque, toute enthousiaste, c’est qu’il y a de quoi à y gagner. Et si c’est gagnant pour l’entreprise privée, c’est que ça le serait pour celle du public également. J’entends déjà les tenants du privé crier ici et là, les vertus du privé. Mais au contraire, nous pouvons constater que nous n’avons rien à gagner à céder nos richesses et notre main d’œuvre à rabais, à ces entreprises qui ne paient déjà pas les minces redevances que les lois minières leur imposent de nous léguer.

Mais avant tout, il nous faut débattre de ces extractions, ce que ne proposent pas Jean Charest et son parti de colonisés. Il nous faut savoir si oui ou non, nous allons extraire une multitude de métaux, passant tant par les lourds que par l’uranium qui n’aura lui, que de potentiel militaire après tout. Bien entendu, les partis serviles au kapital comme l’ADQ applaudissent ce plan nord du Québec présenté l’équipe Charest, tout en prenant soin de préciser que le PLQ ne sera pas à la hauteur pour l’accomplir en bonne et due forme. Or, l’ADQ n’est pas un débatteur, c’est le vaisseau des bourgeois, le parti du patronat le plus enthousiaste à piller nos richesses, à piller le fruit de nos labeurs. C’est l’étendard de l’ennemi du prolétaire moyen du Québec.

Il nous faut donc un véritable débat de société, à savoir si nous voulons suivre le chemin des colonisés du monde entier et vider nos sous-sols de leurs richesses, pour des maigres profits, une vision pour le moins à court terme. Ou il nous faut prendre des décisions révolutionnaires, dont des nations étrangères pourront s’inspirer et tirer profit nous-mêmes, de nos propres richesses, à la vitesse que nous établirons par un débat de fond en large. Il nous faut certes, contrer les discours pressés  et mensongers des capitalistes de tout acabit, il nous faut comprendre que ces richesses nous appartiennent et que nous n’avons pas besoin, en plus de nous les faire voler, de nous faire exploiter durant ce pillage.

Il faut un plan nord digne de ce nom, un plan révolutionnaire. Il faut nationaliser les moyens de production miniers du Québec et limiter l’exploitation de nos richesses à ces seules sociétés d’État, pour l’intérêt premier des Québécoises et des Québécois. Il faut se tenir debout, camarades.



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