Magazine Journal intime

Les odieux bis (merci Yann pour ce beau titre)

Publié le 20 mai 2011 par Noalita

Depuis dimanche, j'ai beau dire, j'ai beau faire, cette histoire m'obsède, ce type m'obsède.

je n'oublie pas la victime présumée bien sûr, mais je ne suis qu'empathie et compassion pour cet homme si puissant hier et plus grand chose aujourd'hui.

Hier soir, j'ai même versé une larme à l'annonce de sa libération sous caution,

pour vous dire l'ampleur des dégats.

Limite j'étais colère contre la présumée victime

Et puis ce matin sur Inter, il y a Denise Bombardier qui parle et qui s'énerve et qui m'énerve un peu aussi...



"seules les femmes savent....si les hommes sont violents "

Et je repense à ce matin d'avril de l'autre siècle,

je suis chez moi, les enfants sont partis qui à l'école pour le plus grand, qui à la crèche pour le bébé Louis et moi j'attends devant un jus d'orange que vienne me chercher (pour rejoindre le lieu d'un tournage) celui qui m'a embauché quelques mois plus tôt comme assistante, un producteur de moyen et court-métrage mais on s'en fout.

Il arrive, flamboyant, klaxonne un petit coup, je me penche à la fenêtre, il est en double file au volant de son vieux Range Rover kaki. Je l'aime bien, il est sympa et drôle j'ai de la chance de travailler pour lui, je me dis.

D'un geste de la main, il me demande s'il peut monter boire un café

- après on y va, on est à la bourre la miss !!

- ok monte

Il entre, j'ai laissé la porte ouverte,

il est derrière moi, je sens sa respiration tout près de mon cou, trop près ?

Il prononce mon prénom d'une drôle de façon

Je me retourne tout sourire et naïveté, son mug à la main

- saluuuut !! tiens ton café

Sa voix n'est plus sa voix, son regard n'est plus son regard.

Dur, d'acier, violent.

Je ne comprends pas tout de suite, je le regarde en souriant, incrédule

- ça va ?

«Le Strauss-Kahn que je connais, le Strauss-Kahn dont je suis l’ami depuis vingt cinq ans et dont je resterai l’ami, ne ressemble pas au monstre, à la bête insatiable et maléfique, à l’homme des cavernes, que l’on nous décrit désormais un peu partout: séducteur, sûrement; charmeur, ami des femmes et, d’abord, de la sienne, naturellement; mais ce personnage brutal et violent, cet animal sauvage, ce primate, bien évidemment non, c’est absurde.» BHL

Il me jette sur le canapé, relève violemment mon tee shirt, cherche ma bouche, il me fait mal, ses mains plaquent mes épaules sur les coussins, je ne peux plus bouger, j'étouffe, lui mord la langue

- qu'est ce que tu fais, t'es fou ou quoi ? lâche-moi !!! je finis par hurler

Il ne répond pas, il continue,  il n'arrive pas à dégrafer mon soutien gorge, il tremble, je n'existe plus.

- dégaaaage p'tain !!!! je hurle à nouveau

Silence

Il me lâche, il dégage, il baisse le regard

Silence

Sa voix redevient sa voix, son regard redevient son regard

Celui que connaissent ses amis

«Je n’ai jamais senti chez lui de violence, je ne le crois pas capable de forcer les choses.» Pierre Moscovici

- pardon, pardon il murmure.

Je ne sais pas ce qui m'a pris, pardon pardon

....

On en a plus reparlé, je n'en ai parlé à personne, on est parti sur le tournage.

On a travaillé

A la pause-déjeuner, il a voulu payer mon sandwich jambon/cornichons, j'ai dit non.

Va te faire foutre, j'ai dit.

Il a pas répondu

Quelques mois plus tard je quittai ce job.

Je n'ai pas porté plainte.

J'ai pensé qu'il n'y avait pas mort d'homme après tout.

Je me suis dit qu'il m'avait juste un peu plaqué contre le sol,

juste un peu déshabillé,

juste un peu mis sa langue dans ma bouche,

juste un peu malaxé les seins (mes seins), 

Trois fois rien en vrai

Pas mort d'homme

Pas mort de femme

Je n'étais pas d'accord, d'accord.

Il a voulu me forcer à faire quelque chose que je ne voulais pas faire, pas avec lui en tout cas,

et c'est interdit me confirme Denise ce matin.

....

J'ai lu hier que moins de 25 % des femmes agressées sexuellement ou physiquement, portent plainte

Je n'ai pas porter plainte.

Pourquoi faire ?

Pour dire quoi ?

Je n'en suis pas morte après tout,

moins de 25 %...

Elle a raison au fond Denise,

on vit encore, en France, dans un machisme archaïque.

Et nous les femmes d'ici, on l'a tellement intériorisé, intégré, digéré, qu'il nous parait presque naturel de ne pas porter plainte.

Surtout si l'homme est puissant

Comme si, finalement le droit de cuissage....bon pas(si) grave

Je n'ai pas porter plainte

Mais je l'aurais probablement fait si le simple coursier venu m'apporter un colis un matin, avait fait la même chose, va comprendre 

Et lui, le producteur à la LandR, il a peut-être recommencé avec une autre petite assistante,

un autre matin ou un autre jour

et peut-être même qu'elle aussi n'a rien dit

Pas si grave

....

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(Fuc** toi même Lars Von de mes couilles !!!)

(Et toi Charlotte, pourquoi t'as rien dit hein, pourquoi ?)

Je vous embrasse mes anges 


Pour parler des vraies choses de la vie,

il y a quelques jours j'ai loué, pour quelques jours, une petite merveille matelassée de chez Chanel ( les Nocopynes, je les cite parce que jusqu'ici tout est parfait)

je l'ai reçu hier et cette nuit j'ai dormi avec.

Du coup mon mec m'a quitté à l'aube

-elle est folle cette fille !!

Je comprends pas...

(J'y crois pas que j'ai fait ça, louer un sac nom d'une gazelle !!)

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