Magazine Journal intime

La fois où Saucisse a pas trop kiffé

Publié le 20 février 2008 par Boo
La fois où Saucisse a pas trop kiffé Je vous avais donc promis un petit résumé de vacances, ciblé sur celle qui, à l'insu de mon plein gré, est en train de me piquer la vedette sur mon propre blog : j'ai nommé la bien nommée Saucisse.
Or donc, si mon chéri et moi-même avons passé de merveilleuses vacances à la neige, il n'en a pas été de même pour la pauvre bête.
Pourtant, moi, vous m’auriez posé la question avant de partir, je vous aurais dit qu’elle allait grave kiffer, Saucisse.
Parce que quand même, y'avait quelques éléments sur place qui me paraissaient assez attrayants, pour un chat :
- Déjà, le lieu : un vieux chalet familial, tout en bois et pierre, perdu au milieu de la montagne, entre une piste de ski et un joli petit bois. Donc : Pas un seul voisin félin à l'horizon (et ça, ça change de la maison !) - Qui dit "joli petit bois" dit aussi "jolies petites balades en perspectives", avec peut-être, sur le chemin, voire même dans le jardin, l’option "chasse aux loirs". Et Saucisse, même accro aux croquettes, n'en restant pas moins un chat, ça aurait du bien lui plaire ça, la chasse aux loirs. - Qui dit "en bois et pierre" + "perdu au milieu de la montagne " dit "où on se les pèle grave". Donc, on surchauffe. Au feu de cheminée. Comprenez : une source de chaleur bien intense et facilement squatable, car : - Qui dit "vieux chalet" dit "vieux meubles et vieux coussins de partout". Vous savez, comme ces vieux fauteuils de grand-père, tous molletonnés et bien confortables, sur lesquels n'importe quel chat digne de ce nom aime à paresser toute la journée en regardant danser les flammes (et si y’a une femme enceinte en train de tricoter dans un rocking-chair avec une vieille couverture en laine sur les genoux, c’est encore mieux ! Mais bon, on en reparlera dans quelques années…)
Voilà donc, au vu de tous ces paramètres, je m’étais dit, naïvement, que ça serait le total bonheur pour nous trois. Ben rien du tout…
Parce que bien naïf celui qui aurait l’audace de se croire permis d’anticiper l’humeur d’un chat (excusez la déferlante de verbes dans cette phrase, c'est pour faire ressortir le côté immensément présomptueux de la chose).
Et Saucisse, le chat, le vrai, voilà ce qu’elle a vu, elle :
- Un chalet où le carrelage de pierre fait tout froid sous mes petites pattes, sans parler des lattes de bois, à l’étage, qui grincent au moindre pas et me font tressaillir jusqu’à la moelle, moi la pauvre bête apeurée qu’on a arraché au confort douillet de sa petite maison. - Un chalet à la neige, mais ce quoi ce truc de ouf, dehors par terre, qui m’oblige à resserrer au mini mes pupilles agressées, et qui fait encore plus froid sous mes patounes que la pierre à l’intérieur ? C’est ça la neige ? Et y’en a qui paie pour venir voir ça ? Mais c’est pas vrai d’être aussi cons, les humains, je rêve  ! - Un chalet isolé où certes, il n’y a pas d’autres chats (j’aime pas les chats), mais ne serait-ce pas un renard que j’ai aperçu dans le bois là-bas ? Ou peut-être un loup ? Ou un ours ? Ou un dahu ? - Un chalet plein de loirs, ouais, mais qui sortent la nuit (pendant que moi je suis encoconnée sous la couette, aux pieds de mes Sujet) et profitent que le chat n’est pas là pour venir lui bouffer toutes ses croquettes. Ignobles petits rongeurs campagnards ! Me faire ça à moi, alors que je subis déjà la tyrannie du régime et que je suis efflanquée comme un chat Abyssin ! - Un chalet étrange où une drôle de chose brulante et rougeoyante flambe toute la journée dans un coin du salon, en lançant des "Prrrtttt !" encore plus horrifiques que les "crrrrr" des lattes du plancher - Un chalet familial, où donc, la cousine Lili a eu la bonne idée de rejoindre mes Sujets pour quelques jours, amenant avec elle l’horreur et la désolation : le terrible, le sournois, le féroce Batman-la-crotte.
A bien y réfléchir, d’ailleurs, je pense que c’est surtout ce dernier point qui a tant chagriné Saucisse : devoir cohabiter avec l’adorable Batman-la-crotte, petit chien bordille aussi rouquin qu’elle. En plus il a été sage, Batman (à une ou deux poubelles éventrées près) : il a de suite vu que Saucisse n’était pas prête à conclure, il s’est donc contenté de lui sauter dessus uniquement le matin, pour dire bonjour. Poli quoi. Le minimum. Mais l’autre Duchesse, là, avec ses grands airs et ses manières début de siècle...
En voilà un en tout cas qui faisait plaisir à voir, dans la neige...

Batman a la neige
Batman a la neige

Cette merveilleuse couverture du National Geographic sur laquelle Saucisse est, comme à son habitude, la vedette de la Une, a été réalisé sur le site MagMyPic.com. Merci à Anne-So de Cachemire et Soie d'avoir débusquer ce ptit lien bien sympa.

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