Magazine Journal intime

Au bout du compte, on se rend compte qu'on est toujours tout seul au monde

Publié le 15 mars 2008 par Mirabelle
Mon cher Victor,
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Vers 3 heures du matin, je dormais tranquillement, quand soudain deux voix de soûlards m'ont reveillée en sursaut, comme toutes les nuits (toute façon, c'est soit la musique à fond, soit les insultes, soit les voitures pétaradantes alors je finis par m'habituer...). Une voix d'homme, partagée entre les sanglots et l'hystérie viscérale, et une voix de femme, plus maîtrisée, plus posée.
L'homme, dans un cri atroce : "Naaaaaaaaaaaaaaaan, tu m'aimes pas !"
La femme, essayant d'être persuasive : "Mais si, je t'aime..."
L'homme : "Naaaaaaaaaaaaan, tu m'aiiiiiiiiiimes pas !!!!! Tu dis que tu m'aimes mais tu m'aimes pas !!!!!!!!!!!!! Tu m'as dit que tu m'aimais !!!!!!!!!!!! Pourquoi tu m'as dit ça ?! Hein ? Pourquoi ?????? POURQUOI ????"
Il y a eu les sanglots de l'homme. Les murmures de la femme. Les sanglots de l'homme. Puis les voix se sont éloignées. A demi-ensomeillée, je suis restée cinq minutes, sans respirer, paralysée par l'émotion, l'émotion bouleversante d'avoir assisté à un désastre sentimental. Seule dans mon grand lit deux-places, en refermant les yeux, repoussant un sentiment d'effroi que je peinais à contenir, je me suis dit que, bourrés ou pas, on en était tous au même point.

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