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DIEUDONNE. "La Bête Immonde": compte rendu analytique de son nouveau spectacle

Publié le 12 juillet 2014 par Menye Alain

Quand on arrive au théâtre de la Main d’Or, on est frappé par la foule immense qui attend tranquillement la représentation. Hier, j’arrive sur les lieux aux environs de 21h30 pour participer à la deuxième séance, celle de 22h. L’humoriste Dieudonné fait deux représentations par soir. Une queue de près de 100 mètres, un public coloré, une foule calme et de toutes les origines. On comprend tout de suite pourquoi la presse se limite à dire: "foule compacte" et "Dieudonné n’a pas changé" quand elle parle de la "Bête Immonde", le nouveau spectacle de l’humoriste de talent. Mais, le savoir est il une forme de pouvoir ? Sans doute.

Comment peut-on expliquer un tel succès ?

Une fois dans l’antre de la "Bête Immonde", trouver une place est une sinécure. La salle est bondée avant le début du one man show. Néanmoins, l’ambiance est bonne enfant.  Lorsque le fidèle régisseur de l’humoriste arrive, il est accueilli avec des hourras à n’en plus finir. Oui, Jacky, puisque c’est de lui qu’il s’agit est une pièce maîtresse du dispositif qui n’a pas changé d’un iota depuis des années. Notre présence se résume à comprendre pourquoi la presse est unanime pour détruire un spectacle en choisissant des passages qu’ils triturent à sa convenance car, Pierre est repris par François qui est copié par Nicolas etc. C’est la même daube de Libération à Europe1 en passant par toute la presse mainstream.

En réalité, face à l’impétuosité et à l’imprévisibilité de l’humoriste, on peut s’attendre à tout. Nous nous sommes donc dans un premier temps focalisé sur les sempiternelles accusations qu’il serait inutile de re-préciser ici. En effet, après le battement des tambours, le discours convenu par le comique à coup de ""conscience amorale", "une créature monstrueuse", "dangereuse", "terrifiante" etc, l’humoriste entre en scène habillé d’une combinaison orange avec la mention "quenelle" comme inscription sur la poitrine, et menotté. Sous des applaudissements nourris, ce qui doit déstabiliser ceux qui passent leur temps à tenter de le détruire, c’est alors que s’ensuivent une myriade de personnage, les uns après les autres, dans une ambiance à tout rompre. On rit aux larmes tant, le sarcasme vous emporte…Seul le talent peut produire un tel effet.

De l’obsession morbide à la dénonciation mensongère

Visiblement, le spectacle décrié par la presse n’est pas le même que nous avons vu. Dans un décor spartiate, avec des effets visuels à vous couper déjà le souffle, Dieudonné est au firmament, au meilleur de sa forme. Il n’a pas à ses pieds des sandales à lanières mais, on peut lire tour à tour: "Artiste condamné, zone interdite", "Défense de monter sur scène, danger de mort" ou encore "Ne pas écouter…danger". Bref, rien que de regarder ce décor, ça vous arrache déjà un sourire. La savoir est une arme et par conséquent, le talent et la connaissance de l’humoriste font peur.

Quand l’humoriste entre en scène pour son florilège des personnages, il gratifie d’abord son public de cette confrontation entre un esclave noir, un certain Anelka et son maître. Journaliste pour l’occasion, l’humoriste parle du juif esclavagiste qui a réussi son pari, celui d’être finalement la victime. C’est la description exacte de ce qui s’est passé après l’esclavage car, seuls les maîtres ont été dédommagés. C’est sur ceci que se focalise la presse. En réalité, la mouvance journalistique anti-Dieudonné a un schème, celui de refuser de considérer Dieudonné comme humoriste. Parce que, chacun de ses traits d’humour est considéré comme un discours politique. Ce qui n’est pas le cas, d’où la falsification et l’arnaque. Cet à-priori biaise toute analyse de ses spectacles mais, ils ne changeront pas.

"La Bête Immonde" est simplement une bombe atomique de l’humour

L’humoriste se moque de tout le monde. Il fait passer Teddy Riner, "l’homme qui fait maintenant la pub pour des pains au chocolat", Tony Parker et Mamadou Sakho le "Jean Moulin de la Casamance" pour des fillettes après leurs démentis sur la quenelle. Reprenant la chanson "Maladie d’Amour" à son compte, il tourne en ridicule le défenseur central de l’équipe de France, qui avait déclaré qu’il a été piégé. Sur Conchita Wurst, le gagnant-gagnante de l’Eurovison, ce qui lui a valu des accusations d’homophobie à tort, il explique très bien la scène de son Eurovision à lui avec son fils. Comment ne pas s’interroger sur "la femme à barbe" quand un enfant veut savoir ce que c’est ?

L’humoriste parle de sa vision apocalyptique de notre monde à l’aune de 2050. Comment peut-on y voir de l’hostilité à moins d’avoir la haine chevillée au corps ? Justement, l’humoriste y donne la définition du dictionnaire. Il parle d’une travelo, Cocorica, qui, après ses multiples opérations de chirurgie esthétique est passé des hommes à l’amour des gallinacés. Que dire de cette québécoise qui préfère son cochon au reste ? L’humoriste règle ses comptes avec ceux qui l’attaquent et précise qu’il est l’un des premiers témoins d’un mariage gay. L’humoriste n’oublie pas la séquence Front national, les instituts de sondage qui "ont fait François Hollande", l’Afrique et feu son père qui, d’outre-tombe lui dit de faire attention pour sa vie. Que dire de ce bel hommage à Claude Nougaro avec un medley de ses chansons ? Du grand art !

En conclusion, pas besoin de se fier à la presse mainstream pour avoir un avis sur ce nouveau spectacle. D’ailleurs, le théâtre de la Main d’Or qui ne désemplit pas est un démenti formel à la désinformation. Ce sont des commandes et par conséquent, tout est trituré, faussé. Cette presse fait volontairement abstraction du second degré. C’est là que se situe le problème, la grande arnaque, et la malhonnêteté intellectuelle qui sous-tend leur prose toujours morbide et mortifère. Allez rire ! Allez vous amuser ! On ressort de ce nouveau spectacle les yeux plein d’étoiles…

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Par Robert Quimbert
posté le 08 décembre à 19:19

Merci...un peu d'objectivité ne fait åas du mal....merci...

Par Stef Anidor
posté le 08 décembre à 17:44

Courageux ce journaliste. J'applaudis! Merci!