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François Fillon accélère la crise du Système

Publié le 14 mars 2017 par Observatoiredumensonge

Panique au sommet ! Le Système ne fonctionne plus.

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Par Ivan Rioufol

Panique au sommet ! Le Système ne fonctionne plus. La coalition des politiques et des médias perd de son emprise sur les Français. Même les barons de la droite ne sont plus maîtres chez les Républicains. Ils avaient décidé, en fin de semaine, de remplacer François Fillon par Alain Juppé, voire François Baroin. Pour eux, l'affaire était entendue puisque le parquet national financier et les commentateurs avaient baissé le pouce ; coupable ou pas d'" emploi fictif ", il fallait que le candidat à la présidentielle cède la place. Oui, mais non : les électeurs ont fait savoir, en répondant massivement à l'appel de l'homme traqué, dimanche place du Trocadéro, qu'ils ne se laisseraient pas voler leur primaire. Lundi, les putschistes ont admis leur défaite. " Le débat est clos ", a annoncé Gérard Larcher, président du Sénat, comploteur parmi d'autres. Cette victoire de la société civile contre le despotisme d'élites peu éclairées dit ce que sera la nouvelle révolution française.
Le spectacle donné par les Républicains n'a pu qu'accentuer le dégoût que disent avoir les sondés pour la politique. C'est ce mot, le dégoût, que Fillon a fait sien, dimanche, pour juger l'attitude des traîtres et des lâches. En dénonçant, chez ceux de son camp, " la fuite en canard (...), la désertion assumée, sans honte et aussi sans orgueil ", il s'est habilement mis en marge de ce monde décadent. Des opportunistes ont été vus sautillant d'un " plan B " à un autre avant de revenir en dévoués. Pour autant, les socialistes ne se montrent pas plus respectables : nombre de ceux qui reprochent à Fillon de ne pas tenir son engagement à se retirer, en cas de mise en examen, trahissent aussi leur promesse en se désolidarisant du vainqueur des primaires, Benoît Hamon, pour rejoindre Emmanuel Macron. Ce dernier, qui aimerait symboliser la politique de demain, attire à lui les vieux acteurs comme autant de boulets.
Seuls les Français peuvent sauver la démocratie, malade de partis éloignés des gens, de journalistes perroquets, de magistrats indifférents à la séparation des pouvoirs. Un risque totalitaire existe quand les gardes-chiourmes veulent interdire les moindres critiques contre la presse, la justice, l'immigration, l'islam, etc. La prise en otage du processus électoral par le parquet national financier, qui a des liens avec l'Élysée, et par une poignée de juges militants, a tout d'un coup de force. Marine Le Pen, également ciblée, parle de " fumet de persécution " (" fumus persecutionis "). Contre Fillon, se déploie un " procès stalinien ", dénoncé en ces termes par Jean-Éric Schoettl, ancien secrétaire général du Conseil constitutionnel (Le Monde, 3 mars). La tentation de son limogeage s'inscrit dans ce registre. Anne Hidalgo, maire de Paris, a même espéré annuler le rassemblement du Trocadéro, vu comme " un acte grave de faillite morale et politique ". L'élue n'a jamais eu ces répulsions face aux gauchistes sectaires de Nuit debout.
Le Système, cet entre-soi des puissants et de leurs valets, s'asphyxie. Il ânonne, derrière François Hollande et Bernard Cazeneuve, qu'il lui faut battre absolument Marine Le Pen, sans s'alarmer sur lui-même. Résultat, elle rencontre l'adhésion d'un Français sur trois. Les accusations d'emplois fictifs n'enrayent pas sa dynamique. Mais la gauche institutionnelle reste incohérente quand elle persiste à mettre en garde contre le " populisme ", cette aspiration des citoyens à être entendus. La droite officielle s'enferme dans le même piège en feignant d'ignorer le projet libéral-conservateur qui a porté Fillon aux primaires. Les hiérarques LR qui ont cru possible de remplacer le défenseur de l'assimilation par Juppé, qui porte un projet opposé, ont démontré leur incompréhension du malaise identitaire. Le maire de Bordeaux a bien fait, lundi, de se retirer de ce jeu pipé et grotesque.
Réticence à franchir le Rubicon
Fillon peut au moins s'enorgueillir de s'être mis à dos toute la machine politico-médiatique, détestée par une bonne partie de l'opinion. Un bon signe pour lui. D'autant que la meute n'est mobilisée, Canard enchaîné en tête, que pour obtenir le retrait de l'entêté et de son programme. Aux États-Unis, un même front s'était ligué contre Donald Trump, pour son plus grand profit. Certes, le pudique Français est aux antipodes de l'exubérant l'Américain. Dimanche, Fillon s'est d'ailleurs employé à éviter les attaques frontales dans lesquelles se serait jetée la bête noire du politiquement correct. Pour autant, la crise de régime atteint une telle intensité que les coups qui partent des agonisants ont de plus en plus de mal à atteindre leurs cibles. Le salut de Fillon ne peut être que dans le positionnement antisystème, que revendiquent aussi Le Pen et Macron. Gagnera celui qui sera le plus en adéquation avec les électeurs frustrés.
Pourtant, persiste chez Fillon une réticence à franchir le Rubicon, afin de rompre avec ses faux frères, faux amis, faux alliés, faux témoins. Tous veulent l'instrumentaliser encore et le détourner du peuple en colère. Quand Juppé estime que la manifestation du Trocadéro a " montré que le noyau des militants et des sympathisants LR s'est radicalisé ", il ne cache rien de la répugnance que lui inspire une foule qui brandit calmement des drapeaux tricolores et applaudit un homme qui lui parle de la France. Entendre Jean-Pierre Raffarin conseiller au candidat d'" écarter le risque de proximité avec le FN ", confirme l'incapacité des " humanistes " à aborder les problèmes centraux liés à l'immigration de peuplement et à l'islam radical. Or Fillon n'est pas clair lorsqu'il déclare, lundi à Orléans : " Je ne me soumets pas ", avant d'inviter les fuyards centristes de l'UDI à le rejoindre en échange de circonscriptions. Ne voit-il pas que cette tambouille est indigeste ?
Ponts avec le FN
Fillon a tout à perdre à participer à l'hystérie anti-Le Pen qui se met en place. Elle est destinée à faire oublier la menace Macron, qui peut accéder au second tour. " Ma principale adversaire, c'est Madame Le Pen, qui s'approche du pouvoir ", a déclaré Fillon, dimanche sur France 2, dans un propos bien peigné. Il ne peut pourtant ignorer qu'une partie de son électorat cousine avec celui du FN sur les questions sociétales. Dynamiter ces ponts jetés serait irrationnel.
Risques économiques
Oui, Macron est le danger pour Fillon. Ce dernier peut néanmoins espérer affronter Le Pen au second tour. Il sera alors temps de faire valoir les risques, réels, du programme économique du FN.

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