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La guerre souterraine 11

Publié le 08 février 2018 par Observatoiredumensonge

Renseignement contre libertés! Attention danger. Chapitre 11

La guerre souterraine 11

La guerre souterraine 11Nous aimons la liberté de publier.
Attention ce texte est une Tribune Libre qui n'engage que son auteur et en aucun cas
Observatoire du MENSONGE

Par Daniel Desurvire

Chapitre 11

Quand le renseignement d'État, au motif de terrorisme, explose le secret de la vie privée des citoyens, faisant fi de la corruption financière qui sévit dans ses rangs.

IV - Quand des mots revisités deviennent des outils hypnotiques du pouvoir
Du côté du droit d'expression, il y aurait-il un mal dans une locution ou un terme à dire ce qui est, ou plutôt n'est-ce pas dans la translation de contrefacteurs partisans où siège ce malaise de perception ? Pour cela, je m'en remets à l'esprit de discernement d'Aristote : " Dire de ce qui est qu'il est ou de ce qui n'est pas qu'il n'est pas, c'est dire vrai. Dire de ce qui n'est pas qu'il est ou de ce qui est qu'il n'est pas, c'est dire faux " (Livre sixième de Métaphysique).
De quel droit s'arrogent des pourfendeurs de vérités dérangeantes, sous le mandat d'une institution, pour convertir d'une tournure verbale imposée, la substance obligatoire d'un vocable ou la déclinaison terminologique d'un postulat à dessein de leur livrer un autre sens ? Supposons qu'un ressortissant Maghrébin utilise la même tournure de phrase qui proscrit aux Français l'usage de l'expression Français de souche en évoquant les " Algériens de souche " ; lui ferait-on ne serait-ce qu'une courtoise allusion ? Quel vocabulaire désormais doit-on utiliser pour éviter toutes les embûches du langage que s'inventent les faiseurs d'opinions et tous ceux qui s'arrogent le droit de lister l'éthique des mots, de les accepter pour les uns tout en les refusant aux autres, puis de lisser les esprits au risque de coller dans le dos de quiconque une dénotation désobligeante, ou faire circuler à son endroit une rumeur péjorative ?
De qui nous vient ce pharisaïsme qui force l'imaginaire collectif pour censurer la parole des gens au motif d'interprétations malines subodorées ? Par quel tout de passe-passe un long texte de loi de 12 000 caractères promulgué fin octobre 2017 contre le terrorisme parvient-il à ne jamais à désigner par un seul substantif la source cultuelle de ce terrorisme pourtant 100 % islamiste et regroupant à lui seul la totalité des attentats sur le territoire ? Pire encore, le ministre de l'Intérieur inscrit au JORF des décrets non publiés, c'est-à-dire sans aucun texte avec pour seul indication un titre laissant néanmoins filtrer pourquoi et contre qui (2 décrets du 2 août 2017 pour la création d'un fichier pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste et d'un traitement automatisé). Autrement dit, lorsqu'un citoyen cherche légitimement à consulter le travail législatif et réglementaire dont la publication est obligatoire, il lui est en quelque sorte répondu : " passez votre chemin, il n'y a rien à voir " !
Pourquoi cette pudeur ou cette pusillanimité au détour d'une sémantique réputée explosive ? Cette inquisition de l'esprit et des lettres n'aurait-elle pas un relent de chasse aux sorcières, sorte d'autodafé de la liberté d'expression qui se pressent en filigrane derrière un slogan introduit par la bien-pensance : " Pas d'amalgame " ? Même Voltaire en son temps disposait davantage de marge intellectuelle pour s'exprimer dans ses œuvres, et provoquer la cour du Roi dans ses analyses philosophiques et ses grinçantes réflexions à l'encontre d'une monarchie qu'il tournait en ridicule. Mais comment donc pouvoir sortir de cette impasse idéologique, où de simples mots prennent l'allure d'une rhétorique détournée et mystifiée, laquelle réinvente les annales des livres d'école et tronque l'actualité à sa manière ; un langage fabriqué par des stéréotypes ou des histoires alternatives (dites uchronies) ?
Pourquoi n'est-il plus possible à présent de s'exprimer sans craindre la maladresse involontaire de certains vocables frappés d'anathème par les lobbyistes d'une prétendue bonne morale, cernant d'un affreux doute une opinion même banale et charge de suspicions celui qui ose emprunter un mot rebaptisé par ces faiseurs d'opinions ? Une expression qui pressent, implique, suspecte son auteur, au détour d'une idéation diabolisée par des préjugés formatés stigmatisent l'imprudent au travers une asémantique spécieuse. Comment donc pouvoir exprimer ce que l'on voit et ce que l'on entend sans être vilipendé par les inquisiteurs du verbe ? La réponse devrait apparaître naturelle, en commentant sans façon la réalité nue, sans masquer les mots justes et nécessaires pour en parler, alors même qu'aujourd'hui, il devient périlleux de s'exprimer sans prononcer ou écrire un terme proscrit, évocateur ou ambigu, et encore plus sur les réseaux sociaux et dans les discours ou conférences.
Or, cette liberté de conscience nous serait-elle définitivement confisquée, hors du champ des prétoires et des personnes autorisées ? Il devient aujourd'hui dangereux d'appeler un chat un chat. Selon l'analyse de Clémence Lavigne, doctorante en droit public, le législateur s'évertue à gommer le mot " race " des textes juridiques français (Revue de droit public, mai/juin 2016). S'il est un handicap dans l'usage d'un terme ou d'une expression, c'est avant tout dans le prédicat : un Africain est un Black, car on ne dit pas un noir sachant que la langue française renvoie un phototype trop lisible. Les anthropologues suggèrent un mélanoderme pour classifier les gens de couleur à différencier d'un leucoderme, mais gare à ce que les ethnologues n'empruntent pas ces vocables ! Il fut un Nègre dans la littérature, un noir dans les années 60 (Discours sur la négritude de Aimé Césaire, 1987), un Kémite pour le mouvement panafricain ; sauf qu'il s'agit de gens du cru qui se désignent eux-mêmes, ce que l'on interdira aux autres.
Puis sur un autre registre, notamment dans le monde public, social et didactique, un chômeur fut rebaptisé demandeur d'emploi, un pays du tiers-monde devient un pays en voie de développement ou émergeant, ce qui apporte du lustre aux pays plutôt en voie de perdition. Ou encore une vidéo-surveillance est rebaptisée vidéo-protection, car protéger étant mieux perçu que surveiller qui se traduit par tracer, fliquer... Enfin, un voyou est un jeune, expression anonyme sans coloration ni faciès ; un simple mot en forme de capuche rabattue pour masquer le profil ou l'identité de l'individu au comportement inquiétant ou délinquant.
Certes, quand il est des mots qui s'attachent à un sujet sensible, une période honnie, un culte ombrageux, un régime tortionnaire, une déconfiture politique ou une mutation des esprits et de la morale, les vocables empruntés changent de sémantique ou se modifient selon les situations et le temps, de façon à ce que leur connotation devenue embarrassante, ne puisse supposer des intentions suspectes voire malveillantes. Même les privilèges accordés aux plus démunis, malchanceux ou déracinés peuvent tourner en provocation par ceux-là mêmes qui en bénéficient. De fait, les innombrables avantages accordés aux réfugiés sous forme de passe-droits administratifs (affirmative action ou discrimination positive), des faveurs socio-sanitaires, de longanimités politiques et de clémences judiciaires dont usent et abusent les fondamentalistes et les délinquants issus de l'immigration, ne sont pas vécus par ces bénéficiaires comme un message bienveillant. En effet, pour l'Islam radical, ces privilèges sont considérés comme une dette religieuse, soit dit un impôt obligatoire (la djizîa) que doivent les impurs (les dhimmis et kuffār) à la communauté musulmane (l'Oumma) pour qui ceux-là prétendent leur être supérieur. le qui s'installe dans le pays après chaque attentat meurtrier commis par des fanatiques, un créneau nauséabond qui facilite le passage de lois scélérates car liberticides.

Daniel Desurvire

Ancien directeur du Centre d'Étude juridique, économique et politique de Paris (CEJEP), correspondant de presse juridique et judiciaire.

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