Magazine Journal intime

Plus rien

Publié le 03 août 2008 par Mirabelle
Mon cher Victor,
Ces temps-ci, je ne me reconnais plus. Alors allons-y pour une petite séance de psychanalyse ! Arrête, je suis sérieuse ! Je ne me souviens presque plus de lui. Ah... J'ai passé quatre ans avec lui, à n'aimer que lui, à ne désirer que lui. Aujourd'hui, je me retrouve seule et libre, et son image s'éloigne tant que j'en arrive à me demander si ces quatre ans étaient bien réels. C'est la première fois que tu es confrontée à l'oubli d'un amour durable, laisse toi le temps... Je n'ai plus de regrets, plus de remords, plus de manque. Plus rien. Et ça me rend triste. J'ai l'impression de me réveiller d'un rêve qui aurait durer très très longtemps. Même songer aux instants précieux ne m'évoque rien. Comme si je ne les avais pas vécus. Comme si j'étais complètement extérieure à moi-même. Comme si je lisais un livre qui raconte mon histoire, sans que je me sente concernée.
Je ne pense presque plus à nos souvenirs. Presque plus à notre histoire d'amour. Je ne pense plus non plus à sa vie aujourd'hui, à son amoureuse actuelle. Rien. Je ne me pose pas de question sur lui, ni sur elle. Comme si j'ignorais son existence. Comment cela est-il possible ? Je ne sais pas, Mirabelle, je ne sais pas... Cela fait trois mois, peut être plus, que c'est réellement terminé entre nous. A vrai dire, j'ai arrêté de compter. Et ça me rend triste. Parce que je ne me reconnais pas. Parce que je ne pensais pas que c'était ça, oublier... J'ai pourtant vécu des secondes inoubliables avec lui, si fortes que j'étais persuadée que je les garderai en moi, ces émotions, ces sourires, ces odeurs. Mais il y a comme un voile. Plus d'odeur. Plus rien. Il me semble examiner une photographie d'un ancien amour que j'avais complètement oublié. Juste le sentiment que j'ai dû l'aimer, un jour... Et pourtant, il a tant représenté pour moi. Qu'en reste-t-il ? Rien. Rien du tout. Peut-être qu'on ne ressent plus les émotions, même de loin, de très loin, quand on a cessé d'aimer... Une sorte de vapeur qui nous échappe. Je ne me souviens plus de son odeur. Ni du goût de sa peau. Ni du frôlement de ses doigts sur ma paume. Je ne me souviens plus de rien. Je ne ressens plus rien.

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