Magazine Journal intime

Allo, oui, tu sais pas quoi ?

Publié le 19 août 2008 par Caju

Je me souviens, quand j'étais adolescente, de mon amour du téléphone.

Nous étions capables, avec mes copines, de passer des heures au téléphone, pour parler de tout, de rien, mais pour parler.

Ado, déjà, mes plus chères copines n'habitaient pas près de chez moi. Et n'allaient pas dans le même collège que moi. Le téléphone était notre meilleur moyen de communication. Notre meilleur ami.

Avec quelques copines d'école, nous ressentions aussi le besoin de nous appeler, à peine rentrées chez nous, pour parler de la journée que nous venions de passer ensemble.

Le besoin de parler de celui qui nous plaisait et ne nous remarquait même pas.

Le besoin de parler de celui qui avait osé me traiter de thon dans mon dos et dont j'avais fièrement rabattu le caquet en allant le voir, le lendemain, devant tous ses copains pour lui demander ce qu'il avait dit (Il ne faisait pas le fier... Et j'ai eu droit au respect de tous pendant un moment, moi, la fille si coincée et insignifiante.).

Le besoin de critiquer les autres filles plus dégourdies qui savaient se mettre en avant et attirer l'attention des garçons (quand je vous dis que j'étais totalement coincée).

A l'époque, mes parents avaient même fini par prendre une 2nde ligne de téléphone pour mon usage personnel, afin de pouvoir éventuellement eux aussi passer et recevoir des coups de fil (Cette seconde ligne ne coûtait que 15 euros pour 15 heures par mois. Une bonne affaire pour eux, vu le temps que je passais en ligne. Non, le portable n'existait pas encore.).

J'étais une véritable accro du téléphone. Capable de téléphoner des heures, sans interruption. Mais aujourd'hui, j'ai bien changé.

Je téléphone peu.

D'une part, parce que je capte mal de chez moi avec mon portable et qu'il y a aujourd'hui de moins en moins de personne avec une ligne fixe qui communiquent ce numéro. Mais bon, dans quelques mois, quand je serai dans mon nouveau chez-moi, je capterai bien.

D'autre part, parce que je n'aime pas téléphoner si je ne suis pas tranquille et seule. Un appel rapide OK. mais un appel long, impossible. J'ai tendance à parler tout bas dans le combiné, afin que mes voisins ne profitent pas de mes conversations. D'ailleurs, quand je laisse un message, on me reproche toujours de ne pas parler assez fort : il est inaudible (sauf quand je chante dans la rue "Joyeux anniversaire" pour une coupine qui a éteint son lapin crétin).

Mais surtout, parce que j'ai perdu l'habitude du téléphone. Pendant mes 2 ans 1/2 loin de la France. Je téléphonais peu. J'étais très brève. Et mon téléphone ne me servait qu'à fixer des rendez-vous avec des amis, surtout pas à raconter ma vie. Pour la famille, j'avais Skype ou ils m'appelaient directement.

Aujourd'hui, j'ai donc énormément de mal à prendre mon téléphone pour appeler quelqu'un. J'ai peur de déranger, d'appeler au mauvais moment. Je ne me sens que très rarement suffisamment à l'aise pour pouvoir réellement profiter de la conversation.

C'est étrange tout de même de passer d'un extrême à l'autre...


Retour à La Une de Logo Paperblog