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Sa technique pour éviter le débat…

Publié le 06 avril 2024 par Observatoiredumensonge

Une escalade de moralisme pour tromper l’absence de morale réelle. La raideur idéologique en lieu et place de l’analyse tend à Imposer une vision des choses comme une absolue vérité, au mépris d’une recherche de ce qui est juste et cela conduit à un débat outrancier. La macronie mélange les genres à dessein, se pensant investie d’une mission messianique, elle se croit autorisée à jouer de l’insulte et de la provocation comme d’une pratique naturelle dans ses relations avec autrui, ou de l’excès, par la projection de peurs globales pour exiger une cohésion que des parlementaires godillots lui accordent sans réfléchir. Toutes ces décisions sont bien entendu frappées du sceau de la protection que seule la macronie incarnerait et qui nécessite l’impérieuse soumission du reste de la classe politique contre le péril désigné, sous peine d’être excommunié.

Hier un virus, aujourd’hui la Russie. A ce titre tout devient autorisé puisque la nation est en danger, et l’on va de l’insolence à l’hostilité la plus frénétique envers ceux qui osent ne pas épouser sa perception de la situation. Mais ces excès le disqualifient instantanément. En interne, on ne compte plus les écarts de langage à l’encontre des Français et récemment avec nos alliés, ces lâches qui l’abandonnent… Ce discrédit est d’autant plus marqué que cette Macronie refuse l’historique de toute chose dès lors qu’elle le place en échec ou le désigne responsable. Sur le bilan économique et social de notre pays, elle esquive et ignore tout simplement le débat, au pire ne consent à en parler que pour en rejeter les fautes sur d’autres. Pour ce qui est de l’Ukraine elle efface le passé pour n’amorcer son narratif que le 24 février 2022. En refusant de partir des mêmes bases, la parole s’entache d’une évidente mauvaise foi. Les faits objectifs pour appuyer ses dires manquent, la macronie s’empresse d’en fabriquer et de prêter des intentions insensées à ses adversaires. Sa méthode est toujours la même. Si vous n’êtes pas avec lui vous êtes contre, cela va s’en dire, mais aucune nuance n’est admise, c’est blanc ou noir.

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Le président a agi ainsi avec le COVID. Pas de discussion possible sur l’utilité des mesures qui apparaissent aujourd’hui comme inutiles, et encore moins sur les vaccins. Et pour faire bonne mesure, les prises de décisions étaient secrètes. Il se range dans un camp et n’écoute plus personne si ce n’est pour mépriser, ou ostraciser. Les opposants ne doivent pas exister, il faut les éliminer du débat ou du paysage. C’est ce qu’il a fait avec les soignants non vaccinés. C’est à nouveau ce qu’il fait avec l’Ukraine, qu’il brandit comme seul thème volontairement clivant, pour s’abstenir de parler de tous les autres qui traduisent l’échec flagrant de la politique menée, mais qui doit amener l’opinion public à se rallier à sa seule bannière puisque la majorité des parlementaires s’y est soumis. Dès lors les jeux sont censés être fait, pourquoi parler d’autre chose puisque sur l’essentiel tous s’accordent. Il n’y a jamais recherche de consensus, mais besoin d’affrontement. Il ne peut y avoir qu’une version, qu’un vainqueur, Macron et rien d’autre. On comprend sa crise d’autoritarisme avec Poutine, qui ne se laisse pas impressionner et le discours totalement décousu qu’il a infligé aux Français ce 14 mars.

Macron n’admet pas sa défaite et s’échine à marteler que sans être en guerre il ne veut pas, entendez, il ne supportera pas, que Poutine gagne, jamais. Pensez donc, la Russie à déjà gagné sur le plan économique et géostratégique, et sur le terrain c’est une question de temps. S’étant fait remettre à sa place par le secrétaire général de l’OTAN pour ses propos irréfléchis, il trépigne malgré sa hargne et son besoin d’en découdre. Mis en garde par l’État-major lui-même, dont un haut gradé aurait comparé notre armée à celle de majorettes face à la Russie, il écume, enrage, mais sait que son impuissance sera visible, à terme, d’une manière ou d’une autre. Alors il tente des effets de manche. Pour renforcer l’idée, on utilise l’histoire en se référant à Munich et l’esprit de défaite qu’il véhicule. A chaque fois que l’on a voulu se hisser au-dessus de ce souvenir, intervenir notamment militairement, il s’en est suivi un désastre humain pire. Vietnam, Afghanistan, les exemples d’abandon des populations après leur avoir fait croire que les occidentaux allaient les soutenir ne manquent pas et pour quels résultats ?

On fait appel à l’émotionnel, on réveille les sentiments pour endormir la raison. La macronie veut s’imposer partout ou elle passe. À ce titre, elle et ses suiveurs belliqueux avancent la sauvegarde de nos valeurs qui nécessiteraient le sacrifice de vies. Mais de quoi parle-t-on en réalité ? Qui a décidé qu’elles étaient supérieures à toutes les autres et qu’à ce titre la force pouvait les ordonner ? Un relent de colonialisme orgueilleux et décomplexé à la Jules Ferry : (Il faut dire ouvertement qu’en effet les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures. (…) Il y a pour les races supérieures un droit, parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures.”) soufflerait-il sur nos dirigeants, portant cette intime conviction qu’un droit divin leur insuffle le devoir de civiliser le reste du monde ? Une transformation est en cours que les adorateurs de Davos n’avaient pas prévue. Hélas, nos pays sont aux mains d’une caste qui ne veut pas accepter ce changement. Cette guerre en Ukraine n’est rien d’autre que l’affrontement entre deux philosophies, deux visions du monde, ou liberté et justice sont maniées différemment dans l’un et l’autre camp. D’un côté la réalité, avec comme point d’observation l’histoire, de l’autre, l’idéologie hors sol et le mensonge. La méfiance des uns n’est que la conséquence des trahisons des autres. Avouer que les accords de Minsk n’étaient que supercherie pour gagner du temps et finir par obliger la Russie à plier et abandonner ne peut concourir à la sécurité dans le monde ni à renforcer la confiance dans la parole des occidentaux.

Nous passons pour des intrigants, des malhonnêtes, nous avons beau jeu de nous gargariser de mots vidés de leurs sens qui dans nos discours ne représentent plus rien. Nous n’avons pas honte de jouer les victimes agressées quand nous avons tout fait pour que cette attaque ait lieu. Cette supercherie se voit à présent. C’est de cela qu’il faudrait parler, avant de s’indigner et de désigner un peu trop vite un coupable. Dans la rhétorique manichéenne macroniste c’est impossible. Souvenez-vous, il n’a jamais tort sur rien, et tout est binaire, c’est pour cette raison qu’il est inexistant en diplomatie. L’exercice demande finesse, tact, raffinement, et honnêteté, toutes choses dont macron est dépourvues. L’homme semble-t-il est fasciné par la violence, il nous le prouve depuis 2018, tous ses aspects le séduisent. La guerre est l’ultime expérience qu’il n’ait pas tentée et infligée aux Français. Il se nourrit de peurs et de drames, il en tire le degré suprême de l’excitation, celle capable de le faire se sentir vivant ou important. Il nous a soumis avec un délice affiché aux pires injonctions pendant le COVID : du café à prendre debout, au rayon inaccessible des sous-vêtements. Contraindre, étaler sa puissance, voilà sa jouissance. Il doit en permanence maîtriser le jeu et diriger les débats. Sans majorité il ne devait pas pouvoir gouverner… il fait mieux que s’il en avait une en glissant simplement d’une menace vers une autre. L’apathie des oppositions est sans cesse mise en avant, et leur collusion avec ce pouvoir fait de moins en moins de doute. S’ils leur reste un brin de courage ou de clairvoyance, elles seraient bien inspirés de rejeter fermement la guerre comme unique sujet de la campagne électorale.

L’invasion migratoire, le massacre de l’hôpital et des urgences, les fermetures de maternité, les attaques au couteau, l’insécurité intolérable dans les grandes villes, les accords Mercosur et autres, qui vont appauvrir nos paysans, la baisse dramatique du niveau des élèves, la pénurie des médicaments qui ne se rencontre pas dans les pays voisins, ne sont pas de la faute à Poutine. Il serait temps de marteler avec force ces évidences et de recentrer le débat. Imaginez un instant, s’il n’y avait pas cette guerre, quel serait le bouclier que brandirait la macronie pour s’affranchir de devoir aborder son bilan ? Et une fois que la guerre sera terminée sur quoi se rabattront-ils pour faire un nouvel écran de fumée et s’éviter l’inventaire de toutes ces années de destruction de notre société ?

Gilles La-Carbona : Secrétaire national du RPF au suivi de la vie parlementaire

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Quoi qu’il arrive, nous n’oublierons jamais le massacre du 7 octobre 2023 perpétré en Israël par les terroristes du HAMAS.

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