Magazine Journal intime

Le jour le plus long

Publié le 26 août 2008 par Corcky




Ami lecteur, si par hasard tu as pensé, pendant mon estivale escapade au doux pays de mes ancêtres, que je n'en avais brusquement plus rien à secouer de ton auguste personne, c'est que tu t'es fourré le doigt dans l'oeil jusqu'au coude, ou que tu t'es sciemment tiré un poil de cul jusqu'à en pleurer.
J'ai beaucoup pensé à toi, au contraire.
Entre deux bourrasques de la tempête Fay, par exemple.
D'ailleurs, c'est marrant, cette manie de donner des prénoms aux phénomènes climatiques, non?
La prochaine petite tempête de rien du tout, le prochain petit "prout" météorologique au-dessus des Bahamas, on l'appellera Carla, tiens.
J'ai donc pensé à toi, cher lecteur, entre deux contrôles d'identité (durée moyenne: dix minutes), entre deux rencontres fort cordiales avec Bernard le Cafard et Léonard le Lézard, entre deux versions aseptisées du Chan-Chan de Compay Segundo jouées par des musiciens serviles dans le hall d'un quatre étoiles, entre deux clichés de ma ville natale en état de décadence absolue (je pense sincèrement que le Beyrouth des années 80 et le Sarajevo des années 90 faisaient meilleure figure que La Havane des années 2000).
Bref.
Oui, j'ai pensé à toi, j'ai même eu envie de te poster une ou deux petites conneries, quelques anecdotes croustillantes sur le détournement, par notre Commandant en Chef, des envois humanitaires de fringues et de lait venus d'Europe (je te rassure, ami lecteur, tes colis pour Cuba arrivent à bon port, ils sont justes revendus par le Parti dans des magasins d'Etat,  en devises bien sûr).
J'ai même eu envie de te raconter comment ma femme a courageusement occis la célèbre Chloé, l'araignée XXL de Santa Clara, qui avait sournoisement élu domicile sur une serviette de toilette, et qui a payé son outrecuidance de sa vie.
Ou comment Roger, le caméléon de Cayo Santa Maria, a tapé l'incruste dans notre lavabo sans que nous ayons le courage de l'en faire dégager à coups de pied au cul.
J'aurais bien voulu te raconter tout ça au fur et à mesure.
D'autant que les hôtels, à Cuba, sont équipés d'un accès internet qui ne te coûte que six dollars la demi-heure (oui, si tu pars à Cuba, pense à emmener ton stock de vaseline, tu en auras besoin).
Sauf que.
Sauf que voilà, lecteur chéri, on était à Cuba, pas en Roumanie, ni en Corée du Nord, pas même en Ouzbekistan ou en Moldavie occidentale, pays dans lesquels tu peux encore espérer trouver une connexion internet viable.
On était à Cuba.
Et à Cuba, l'internet à six dollars la demi-heure, c'est un peu comme tout le reste, depuis la "santé gratuite et efficace pour tous"  à "une éducation de qualité pour tout le monde", en passant par "une liberté révolutionnaire qui ne s'est jamais démentie".
Et ça donne à peu près ça:



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