Cela fait 7 mois que je suis dans une AFPA, et cela afin de remplir mon devoir d'insertion professionnelle afin d'avoir droit à un revenu (le RMI) de toute façon indécent... !!!
C'est à cette date, le 24 juillet 2006, que commence ma déposition envers cette espace..., parce que ce que ce dont je suis affreusement témoin ne restera jamais sans trace écrite... .
24/07/06
Journée classique où chacun vaqua à ses occupations masturbatoires personnelles???!!! Non, Pas cette fois! Il fut prévu, ce lundi matin-là, la visite de la psychologue du travail
Tout d'abord, une brève synthèse des dernières visites de ce personnages : Ces visites sont une suite de tentatives multiples de la "psy" d'essayer de faire surgir de la matière verbeuse chez chacun d'entre nous, stagiaires, afin de meubler l'immense inutilité de son temps de présence.
Notre sentiment qu'elle est inutile s'exprime au travers de l'absence de demandes de notre part et de la brièveté de nos réponses lorsqu'elle nous questionne. Lors de la dernière visite, ce sentiment sembla résonner en elle. En effet, elle souligna avec embarras l'absence de répondant de notre part, et admis même que ce qu'elle disait pouvait être banal.
Son ultime stratégie pour avoir de la matière fut, ce jour-là, de devoir nous interroger un par un, question par question, sur notre recherche de stage. Ce fut manifestement une épreuve pour elle.
Sa 4ème visite : Un grand moment d'anthologie, là où le vrai s'impose de lui-même. La "psy" arrive dans notre salle, le "formateur" n'est pas là, parti précocément en pause. Nous avions oublié qu'elle passait..., elle sert tellement à rien pour nous. Visiblement nous n'étions pas les seuls à l'avoir oubliée puisque notre "formateur" ne nous en a pas parlé... à croire que ce sentiment d'inutilité de la "psy" résonne aussi en lui.
Inquiète, elle demande s'il est là. Un stagiaire, un peu taquin, lui répond que nous avons toujours travaillé sans "formateur"... . Bien évidemment, cela ne la fait pas rire, déjà qu'elle devait appréhender de nous rendre visite. Je décide de m'approcher d'elle. Elle semble réellement en détresse. Je lui dis que le "formateur" n'est pas loin,et, que nous n'avons pas été avertis de sa visite. Elle rétorque que pourtant sa visite était prévue et notée. Je lui suggère l'hypothèse que le "formateur" l'aurait oubliée et dans ce cas, il faudrait qu'elle fasse le point avec lui. Elle acquiesce tristement, puis, dans un sursaut de survie, elle me questionne sur la situation de mes collègues dans leur recherche de stage. Je lui dis laconiquement que certains en ont trouvé et d'autres cherchent encore. Voyant aucun signe de demande de ma part, elle se résigne à partir, justifiant tout de même ce geste en faisant le constat que sa visite tombe mal (c'est vrai) vu que ça nous dérangerait en plein travail (c'est faux, ça nous dérange tout court).
Sur ce, je pars en pause. En passant à côté de la pièce où les "formateurs" prennent leur café, je décide d'avertir François, notre "formateur", de la visite malencontreusement loupée de la "psy". J'entre, la "psy" est déjà là. Je dis que je passai avertir François... . Elle me remercie et me dit que comme elle a entendu des voix, elle est entrée. "Elle a entendu des voix", amusant pour une "psy" pensais-je...! Ne l'accablons pas trop tout de même.
Après leur discussion, le "formateur" et la "psy" nous rejoignirent dehors. Elle nous confirma l'annulation de sa visite puis nous dit que si nous avons besoin d'elle, elle repasserait en septembre après ses vacances. Sur le départ, François lui souhaita maladroitement bonnes vacances, comme si elle y allait maintenant grâce à l'annulation de sa visite. Elle se retourna, son visage marqué par un sourire gêné comme pour lui dire que sa formule de politesse était déplacée. Un grand moment bien pathétique... .
A la fin de notre pause, je demandai à notre "formateur "si la "psy" n'a pas été trop vexé d'avoir été oublié. Il me dit qu'il n'était pas obligé de nous avertir de sa visite, qu'elle n'a qu'à venir et on s'arrangerait... . Pas mieux pour faire passer le message qu'elle tombe toujours mal.
Voilà! Ce moment fut fabuleux!!
A bientôt!
25/07/06
Nouvelle journée à l'Afpa classique...??? Mmmm, certes mais rappelons que l'un de nos "formateurs", "x", est en vacances. Ce qui fait quasiment basculer notre section dans une autre dimension.
En effet cette dimension sans "x" est un monde où nous sommes considérés comme responsables de la façon dont doit se passer notre quasi entière journée.
C'est une dimension où nous gérons nous-même notre activité, selon notre rythme. Dans « rythme » est à inclure la variable motivation. La motivation est loin d'être la même pour chacun d'entre nous. Les raisons de chacun d'être dans cette formation ne sont absolument pas celles qui correspondent à la demande standard dont l'Afpa se propose à être la réponse :
Demande standard : Avoir un emploi dans la branche de formation correspondante.
A celle-ci, l'Afpa n'y répond déjà pas, à part par hasard, puisque l'Afpa existe non pas pour trouver un emploi, mais pour apprendre à en chercher un. C'est la même chose me diriez-vous? Pas exactement! Nous sortons de l'Afpa avec un diplôme et non avec un emploi. Ensuite, pour ce qui du dit « diplôme », nous sommes loin du compte quant à la valeur de celui qui l'obtient..., 10/20 suffit, et 10/20 en matière de savoir faire, c'est passez-moi l'expression : « Que dalle !».
Passons. La polémique sur l'Afpa peut s'étendre sur le forum. J'essaierais d'y développer de mon mieux mon point de vue.
Donc, basculement dans une autre dimension. Sans ce "formateur", nous nous sentons plus libre..., d'ailleurs nous eûmes, pour certains, une très agréable conversation assis sur l'herbe sur la question Ô combien d'actualité pour nous, le couple. Ce fut, personnellement fort agréable. Je pense que ça le fut aussi pour mes interlocuteurs puisque nous n'arrivions pas à nous lever pour rejoindre la salle.
Ces moments sont, je trouve, « vrais », « vrai » au sens de parole « vraie » utilisée chez Lacan. (Il faudra que je parle de cela sur un article). Vrai dans le sens « engageant ». Il est bon d'être ainsi dans un lieu tel que l'Afpa où règne la parole « fausse ». Passons là tous ces concepts qui risquent de me rendre incompréhensible.
Terminons sur une formule résumant bien cette journée : « En attendant "x"... » à contresens de « En attendant Godot » de Beckett, nous vécûmes.
27/07/06
Nouvelle journée à l'Afpa classique..., plutôt non productive du côté de beaucoup
Rappelons simplement que les réelles demandes justifiant la présence d'un stagiaire à
l'Afpa sont à des années lumières de la demande standard et politiquement correcte
de trouver un boulot dans le domaine de formation choisi. Mais cela, je l'ai déjà écrit.
Après-Midi bon enfant à se balancer de l'herbe entre certains d'entre-nous...,
bon, l'un d'entre-nous a un peu dérivé...; il faut pas croire, mais jouer n'est pas un art
aisé. On peut retomber dans le réel malgré-nous! A autrui de savoir que le mauvais
joueur ne le fait jamais exprès, il est juste dépassé par les émotions que lui suscite le
jeu.
Bon week-end!