Magazine Journal intime

Ailleurs?

Publié le 16 septembre 2008 par Elisabeth Robert

Par la fenêtre je vois les jours rêvés... Le coup de soleil attrapé en Gréce, la pluie d'automne sur un chocolat chaud près de la cheminée.

L'ivresse sur les Champs Elysées, les câlins au coin du cou, sur les épaules, les regards de bonheur.

Par la fenêtre j'imagine la vie de l'autre, celle idéale avec de l'argent, la santé, les amis sans failles.

Adossée au rideau je m'en veux.

Se satisfaire de ce que l'on a... Toujours, ne pas déroger à l'envie, aux sourires glacés des magazines. Aimer sa vie parce qu'elle est ce que l'on veut en faire.

Caresser le nuage du doigt en pensant aux ailes d'un oiseau.

Migrer... Penser que c'est une solution de fuite, de renouveau et puis regarder ses baskets et se dire qu'on a même pas des converses.

Imiter les modes, les rires faux, croire que l'on fait parti d'un cercle.

Et toujours revenir à la réalité, au pain qui cuit, aux factures à régler... Aux heures de travail qui s'entassent. L'envie de se cacher pour ne plus assumer.

Ne plus assumer...

Désirer se reposer sur une épaule absente et tendre les bras pour l'autre.

Projeter, prévoir, calculer pour ne jamais se retrouver face au vide.

Un voyage, une fête, une occasion?

Ne jamais se dire que l'on a plus rien de prévu... Refuser de devenir fan de la série télé du matin... Et pourtant se regarder l'observer au quotidien.

Dégager le manque des autres, diminuer la peine pour continuer et fatalement regarder par la fenêtre.

Et si c'était mieux là-bas? Et si j'étais mieux comme ça?

Avoir le courage de sauter, avoir le courage de rester...

Douter, écouter, pleurer pour ne pas trop s'en vouloir.

Maudire les niveaux, et détester encore plus le niveau sur lequel on est assis. Ce serait tellement joli vu de plus haut...


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