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Bloguer au travail 1/2

Publié le 01 octobre 2008 par Zoridae
[Contribution de Gaël]
« Asseyez-vous avec les autres, s'il-vous-plaît. »

Le ton avec lequel ce « les autres » avait été prononcé par l'hôtesse en disait long sur ce qu'elle pensait de nous, pauvresBloguer au travail 1/2 hères soupçonnés de profiter honteusement du système. Je me dirigeai donc vers le cercle de chaises sur lequel était installé un échantillon représentatif de ce que les médias considéraient comme les nouveaux parasites du monde du travail, rendez-vous compte, des blogueuses et des blogueurs qui assouvissaient leur bas instinct au boulot.

J'avais moi-même été contacté par mail par ce journaliste qui montait un dossier sur ce thème. Faut dire que parler de gens qui osaient utiliser leur temps de travail pour leur loisir faisait jaser et promettait de jolies ventes au prochain numéro de « l'Inquisiteur ». Drôle de nom pour un journal, non ? Ils avaient dû essayer de traduire « the Inquisitor » en français, me disais-je... Et puis pourquoi pas, après tout j'aime bien ces rencontres de blogueu(r)ses, ça permet de tisser des liens, échanger sur les buzz passés et à venir, enfin bref ça donne un peu de punch à son blog. Je m'étais donc décidé à y aller. En plus je rencontrerais peut-être de véritablesstars de la blogosphère...

Je m'approchais donc du cercle de chaises. Je ne reconnaissais personne, un peu normal vu que la plupart des blogueu(r)ses tiennent avant tout à leur anonymat, surtout lorsqu'ils bloguent dans le cadre de leurs activités professionnelles... Affalé sur sa chaise comme s'il était sur une pouffe un jeune cadre dynamique consultait son y-phone avec volupté. Ca pinguait à tout va, signe qu'il devait recevoir des mails, des touittes et des attaques de loups-garous via fessebouc à tout-va. Sa voisine, droite comme un I sur son siège, attendait patiemment, faisant et défaisant sans cesse son point de croix. Le troisième larron ânnonait une étrange mélopée distillée dans son ses esgourdes par un astucieux stratagème qui avait transformé son chapeau melon en valquemane, comme on disait quand j'étais jeune. En m'approchant de mon siège, je reconnus avec stupéfaction du Prink Froyd, le morceau de 15 minutes 32 à Pompeii... Pouah ! Les autres étaient tous du même acabit, donc toutes et tous différents. Chacun était venu avec son petit univers à lui dans ses poches, mais semblait prêt à le partager avec quiconque se montrerait un tant soit peu intéressé... C'est un peu ça les blogs pour moi, c'est essayer d'apporter quelque chose de soi (ou bien qui te touche) à autrui, que cet autrui soit connu ou bien virtuel.

Enfin, la star de la soirée pénétra le cercle de chaise. Il eut un regard circulaire et s'assit à son tour sur une des chaises encore libres. « Bon, je pense qu'on est tous là, certains et certaines se sont désistés, je le en excuse, le climat est peu propice au genre de révélations que vous allez me faire ce soir. On serait plus dans une ère du « travailler plus... » que dans une société de loisirs que ça ne m'étonnerait pas (sourire)... ». Son introduction se voulait franche et directe. Peut-être pour nous mettre à l'aise. Mais à l'aise on l'était, la dernière phrase de son mail était claire : « anonymat garanti ».

Après deux ou trois intervenants, je n'avais écouté que d'une oreille distraite un chef d'entreprise web 2.0 à mort qui travaillait justement dans le milieu des blogs et qui donc bloguait au travail mais POUR son travail, je fus ensuite amusé par le témoignage de Nicolas P. qui avait exigé de témoigner depuis une autre salle et dont le boulot était de surveiller ce qui pouvait être dit par des sales gauchisses sur son patron, mon tour arriva !

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