Magazine Journal intime

Arc-en-ciel d’émotions

Publié le 19 juin 2008 par Auteuringenieux

Ma foi, ce titre de billet est digne d’un épisode de Parcelles de soleil.
“Claude, bricole-moi un arc-en-ciel d’émotions, SVP. Et fais-moi plaisir: lave ta moustache, elle sent la vieille colle Pritt“.

Bon, je parle d’arc-en-ciel d’émotions parce que c’est ce que j’ai vécu hier soir, lors de la première de notre spectacle. De toute ma vie, jamais je n’ai été habité par autant de sentiments juxtaposés et contradictoires! Au point où ça me fait du bien de les décortiquer LIVE avec vous…

Calme : C’est facile, je suis un auteur. Mon texte est déjà écrit et c’est pas moi qui le joue. J’ai juste à m’assoir et à regarder.

Angoisse : Fuck! J’ai pas le contrôle! C’est quelqu’un d’autre qui a ma destinée en mains… j’aurais peut-être préféré aller au batte moi-même, finalement.

Fierté : C’est un feeling incroyable de voir ses créations jouées devant public. Dans une super belle salle remplie, en plus. Et ça s’est bien passé, je suis content.

Culpabilité : Dans un de mes deux textes, j’ai senti le public divisé. Ceux qui comprenaient l’ironie… et les autres! Pour vous donner une idée, mon numéro parlait de recyclage de foetus morts! J’ai beau dire que j’assume le côté expérimental de mon texte… c’est plus facile à dire qu’à faire.

Déception : Certains de mes collègues semblaient déçus de la réception du public face à leur création. On a beau dire que ce spectacle n’est pas si important, que ce n’est que notre première sortie publique… je les comprends d’être déçus.

Pitié : Quatre acteurs professionnels ont été engagés pour jouer nos textes. Et les quatre sont vraiment super bons. On les as vu en répétition à l’école vendredi dernier, et ils étaient déjà capables d’enchaîner les 120 minutes de show sans rien oublier. Phénoménal, considérant qu’il y a beaucoup de monologues (plus durs à mémoriser que l’échange de répliques). Mais voilà: au 2e numéro de la soirée d’hier, catastrophe. Un des acteurs oublie son texte. Le pauvre a beau avoir 20 ans de métier derrière la cravate, être un excellent comédien… il doit arrêter le sketch et demander de recommencer. Le public, bon joueur, l’encourage vivement. Il s’élance à nouveau… et refige deux lignes plus loin. Vraiment pénible à voir.

Colère : J’ai trouvé qu’on a manqué de ressources pour la préparation de notre spectacle. Seulement 4 acteurs coincés avec une masse énorme de textes à mémoriser en trop peu de temps. Un metteur en scène, qui a aussi dû porter les chapeaux d’éclairagiste et de chef technicien. Concrètement, ça veut dire que le matin du spectacle, il a dû superviser les 9 auteurs alors que nous installions nous-mêmes l’éclairage, le décor, les tables, etc. Résultat: pas le temps de faire une répétition générale. Et quand tu vois l’acteur spiner dans le beurre quelques heures plus tard, tu ne peux t’empêcher de repenser à ça en serrant les dents.

Joie : Malgré les accrocs, globalement, on peut quand même dire que ça a bien été. Le public semble avoir apprécié. L’École nous a donné la chance de travailler avec des vrais pros (notre professeur Jean-Pierre Plante, le metteur en scène Dominic Anctil), dans une super belle salle remplie, et devant des membres de l’industrie de l’humour. Et je sais que pour la deuxième et dernière ce soir, ça va être encore meilleur.


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