Sacré Roi

Décidément, le Roi se fait le centre des discussions depuis quelques temps, mais pas dans le contexte habituel, que tout le monde connait, grâce aux services louable de la télé. Le sujet a pris d’autres envergures et surtout plus d’espace que jamais, non pas juste parce que c’est le Roi, mais bel et bien parce que C’EST le Roi…Rassurez-vous, ce n’est pas un jeu de mots gratuit, pour faire du rembourrage, mais c’est une réalité plus que prouvée mais presque non dite. Je m’explique.

A défaut de pouvoir abolir les crimes de lèse-majesté (on ne me cesse de me dire que les Marocains sont pour… soit) , il faut au moins arrêter de se cacher derrière le zèle des juges : Que la monarchie assume le coût politique de ces procès! et qu’on en arrête avec cette mascarade judiciaire !

Dixit Larbi..

Il n’est pas tout à fait dans le tort, mais il n’a pas absolument raison, puisque la monarchie assume quoi que je ne puisse pas déterminer à quel point, le cout politique de ces désagréments, et pour preuve.  Les joutes  de billets dans les blogs, les groupes qui se forment sur facebook et j’en passe; forcément, sont des dommages collatéraux,  pas forcément voulus, directement, par la monarchie, mais qui lui constituent, là , un fardeau de plus, et quelque mauvaise propagande à l’échelle nationale et internationale.

Or, se limiter à pointer la famille royale du doigt dans chercher, vraiment, à comprendre, c’est faire preuve d’un soupçon d’impulsivité, légitime ou pas, mais impulsivité quand même, puisqu’il s’agit de comprendre la position du personnage avant de lui incomber toute responsabilité et ce même si c’est le chef de l’Etat et que son pouvoir est absolu. Absolu, car c’est lui qui fait la pluie et le beau temps, mais ce n’est pas lui qui commet toutes les erreurs.

Depuis l’accession de Mohamed VI au trône, plusieurs facteurs et plusieurs facettes de la royauté au Maroc ont changé, non pas parce que quelque force les a motivés mais en raison et des choix d’un homme qui seul devrait prendre à sa charge de gérer, en parallèle, un héritage politique et social et le défit de la nouvelle identité qui semblait évidente mais pas garantie à la mort de Hassan II. C’est ainsi que le peuple marocain, a vu, et pour la première fois, que le Roi est un homme comme les autres, qui conduit sa voiture lui même, qui ne se rase pas s’il n’en a pas envie, qui découvre le visage de son épouse et panique lorsqu’il est charié sur une AMMARIA. La demystification s’est opérée d’une manière un peu trop brutale peut être pour certains qui y ont vu une aubaine pour oublier qui ils sont et qui il est, mais le reste du peuple, le vrai, a tout simplement fondu d’amour pour ce mec sans oublier le respect qui s’impose à l’egard de ce Roi.

Cependant, et puisque rien n’est jamais parfait, il y a toujours des troubles fêtes, qui s’immiscent tout le temps au moment où on s’y attend le plus, c’est à dire avec une préméditation légendaire, certainement due à un référent culturel, acquis au fil des années et des expériences de l’ancienne ère. Ces gens là, sont des ecarts à nouvelle vision et la conduite qui est en gestation. Il n’est nul besoin de rappeler que nous somme toujours une nation jeune et propice à un apprentissage de fond et de forme, ce qui me ramène à dire, que les débats qui tournent autour de la question de la sacralité du Roi, ne sont ni bons ni mauvais à mon sens, juste mal orientés et c’est ce qui froisse autant les partisans comme les détracteurs de cette notion.

Mais d’abord, pourquoi le Roi est-il ou doit-il être sacré? Quelqu’un s’est-il vraiment posé,sciemment, la question ou les questions qu’il faut pour pouvoir juger d’une manière impartiale? Moi je dis que non, et c’est peut être un excès de zèle de ma part, mais bon, n’est-il pas de divergence qui enrichit le débat? Débattons alors!

Moi je pense que le Roi ne doit pas être sacré, mais uniquement dans le sens que lui donne la constitution, et croyez que lui même c’est à dire Mohamed VI ne pense pas l’être et n’a jamais aspiré à l’être. Simplement parce que les conditions où a été rédigée cette constitution, imposaient un tel article, vu que le Maroc devait s’unir à n’importe quel prix sous l’étendard du Roi et feu Hassan 2, a trouvé légitime de s’attribuer ce titre ne serait ce que pour le ton protecteur et fédérateur que cela imposait.

Aujourd’hui, je dis que Mohammed VI a une autre vision de la Monarchie, plus simple, plus ouverte et surtout plus souveraine que sacrée, car ce qui importe en fin de compte c’est le pouvoir qu’a le Roi dans ce pays et que franchement je suis pour qu’il le garde. Le Roi n’a pas besoin d’être sacré pour exercer son métier puisque son respect s’impose par ses accomplissement avant sa position de chef d’État, mais ce qui risque de ce passer si cette sacralité est absoute, c’est que l’on bascule dans les modèles dits démocratiques importés et qu’on tombe dans le ridicule. comprenez le satire!

Alors comment sortir de cette situation sans toujours tomber dans des cas de lèse majesté flagrants et préserver notre culture arabo-musulmane, qui fait de notre monarchie une institution respectable par la force de la religion d’abord et d’autres égards plus loin? Le débat est ouvert…