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La main dans le sac (2ème épisode)

Publié le 18 novembre 2008 par Dalyna

lescaut

Depuis le début, vous avez sûrement constaté que j’emploie le « nous » pour évoquer les principaux protagonistes de cette histoire. Il s’agit bien sûr de moi, mais aussi de Johnnyfrenchman, que les habitués de mon blog reconnaîtront.

Nous étions donc tranquillement installés, chicha in the bec, quand la troupe des keufs a fait son apparition… suivie d’une inspectrice (ou commissaire) genre Julie Lescaut qui entre à son tour. Moi qui, il y a 5 minutes, croyait à une farce, me met à fixer la porte pour voir si le GIGN et le RAID sont également de la partie… Hum non, à priori, c’est bon, nous sommes au complet. Au moment de fermer la porte, Julie Lescaut croise un client n’ayant pas vu la scène et qui s’apprêtait à se joindre à nous. Julie lui a gentiment conseillé de déguerpir. De l’autre côté de la vitre, je le regarde s’éloigner et je me dis « Quel veinard… A 1 minute près, il était dans la même merde que nous ».

Nous devions être une quinzaine de clients à l’intérieur, cernés par du bleu et du civil et dans l’attente de ce qui va suivre. Johnnyfrenchman et moi allons être les premiers fixés : en effet, nous avons eu la bonne idée de nous installer juste à côté de la porte. Julie Lescaut s’adresse dans un premier temps à tous les clients :

Julie Lescaut Vous allez tous nous donner vos cartes d’identité !

Puis, elle se dirige logiquement vers nous :

Julie Lescaut - Vous savez que vous n’avez pas le droit de fumer ? Vous connaissez la loi Bachelot interdisant… (blablabla)?

Tout en cherchant nos papiers, on ne répond pas. Je suis déjà en train de me demander comment on va faire pour contester cette putain d’amende. Et je dois avouer que j’ai encore du mal à réaliser ce qui se produit sachant qu’on gruge depuis un an sans problème. Mon sac est tout près de mes genoux, donc je reste assise en cherchant mon porte-feuille, mais Johnnyfrenchman se lève pour aller chercher sa veste, et là, Julie Lescaut, qui a sans doute trop regardé la télé, l’interpelle direct :

Julie Lescaut - Euh, vous allez ou là ???!

Agacé, johnnyfrenchman lui rétorque d’un ton sec :

johnnyfrenchman - Je vais chercher mes papiers d’identité puisque vous les demandez.

Julie Lescaut – Ah. Vous êtes majeur ?

Johnnyfrenchman – Oui, et vacciné.

NDLR : Johnnyfrenchman a la trentaine et une barbe de 3 jours, mais bon, il est peut-être précoce hein. Quand elle voit son visage de près, elle a un peu honte :

Julie Lescaut – Ah oui, oui… hi hi…

A moins de fréquenter les salons où l’on fume le narguile, on ne sait pas vraiment comment cela se passe. Et pour la bonne compréhension de l’histoire, je me dois donc de vous planter le décor. Il faut savoir que fumer la chicha est une pratique qui s’est beaucoup répandue ces dernières années un peu partout dans le monde. Du coup, nombre de salons ont ouvert en France, notamment à Paris. Avec le nouveau décret de la loi Evin interdisant de fumer dans les lieux publics, beaucoup de patrons de salons, qui avaient des emprunts sur le dos, se sont donc retrouvés dans une vraie galère. C’était leur commerce, et ils gagnaient leurs vies grâce à cela. De plus, beaucoup de ces patrons ne sont pas français, ce sont des égyptiens, libanais, iraniens, marocains… Allez les recaser après cela.

Côté clientèle, il y a de tout, mais dans certains arrondissements, on y trouve tout de même une grande majorité de jeunes d’origine maghrébine ou des étrangers. Donc, en entrant dans ce salon, Julie Lescaut, qui s’attendait à trouver des personnes qui cumulent les tares (type maghrébin, ne parlant parfois pas bien le français, qui ont une pratique de fumette exotique…) était dans son élément. Forcément, au royaume des aveugles, les borgnes sont rois. Elle se sentait forte et intelligente, d’où une succession de marques de mépris pour les personnes présentes.

Julie Lescaut - Aaaah fumer !! Je croyais que vous disiez FILMER !! Pffff…

Tête haute, entourée de son équipe, elle se sent pousser des ailes. Les ailes du pouvoir, vous voyez ? Celles qui lui permettent entre autres de prendre un homme de plus de 30 ans pour un ado prépubère, et d’insulter au passage le frère du patron de « gros », au moyen d’une mimique avec les bras lui signifiant qu’il prend trop de place dans le couloir. Ce sont encore et toujours elles qui donnent le droit à l’un des keufs présents de s’exciter sur une pauvre nana de 18 ans à peine :

Keuf - Vous raccrochez le téléphone, sinon c’est 4 heures de garde à vue OKAY !!

La jeune fille en question était au téléphone avec sa sœur car elle n’avait pas ses papiers sur elle. Alors qu’elle a une attitude sage et conciliante, elle sera malgré tout conduite au poste et menottée comme une criminelle. Tout ça pour n’avoir pas eu ses papelards sur elle.

Mais quelque chose me fait penser qu’elle n’a pas été embarquée pour cela. Et pour cause… Durant l’heure qui suit, notre Johnnyfrenchman a courageusement décidé de se rebeller. Mais, vous me direz, lui, il est blond aux yeux bleus, et chercheur en plus. Voilà qui a suffit à chambouler complètement les repères de Julie et sa troupe.

(Suite et fin demain)

  

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