Magazine Humeur

Who’s Bad ?

Publié le 14 janvier 2009 par Dalyna

michaeljackson58

A l’occasion des 50 ans de la Motown, j’ai envie d’en profiter pour évoquer l’un de ses artistes exceptionnels, un génie trop souvent décrié, humilié, dénigré, et dont on oublie qu’avant d’être un artiste, c’est un homme. Un homme qui mérite le respect comme tout un chacun, et qui souffre depuis le début de sa carrière des railleries médiatiques. Créateur du clip vidéo, danseur hors pair, il s’est constitué son propre son. Un son inimitable mais dont la plupart des artistes lui ayant succédé se sont grandement inspirés. Que ce soit lorsque Justin Timberlake, Beyoncé ou Britney Spears dansent, ou encore quand Mylène Farmer nous propose son dernier clip-vidéo, c’est tous les jours qu’il est présent. Alors oui, il a une vie étonnante, et différente du commun des mortels. Oui, il est né noir et est devenu blanc. Oui, il a un peu trop poussé sur la chirurgie esthétique au point de ne ressembler à personne d’autre. Oui, il a eu des enfants dans des conditions obscures. Mais qu’est-ce que cela a à voir avec la musique ? Et surtout, qui peut dire comment il aurait évolué après une enfance sacrifiée ? Tandis qu’à son âge, nous étions en train de regarder le Club Dorothée, lui, c’était déjà une star des plateaux télés et une bête de scène en compagnie de ses 4 frères aînés. Pendant qu’on jouait à la marelle ou aux billes, lui, il s’entrainait sous la houlette d’un papa des plus sévères qui n’hésitait pas à user de sa ceinture à la moindre erreur.

Oui, je le confesse, je suis « fan » de Michael Jackson. Si je n’aime pas ce mot, qui sous-entend « groupie de 14 ans et demie folle des New kids on the block », et bien, devinez-quoi, pour Michael Jackson, j’accepte de me rabaisser à cela. C’est un artiste que j’aime depuis toute petite, et cela ne m’a jamais quittée. Pour Michael, j’ai pris des risques inconsidérés. Pour Michael, du haut de mes 8 ans, j’ai même défié mon père.

Alors que nous achetions les fournitures scolaires pour la rentrée scolaire, dans le rayon des stylos, elle était bien là. Majestueuse, laquée, avec un Michael en tenue princière rouge époque Bad, c’était la trousse à son effigie que j’avais repéré dans le catalogue de rentrée. Je me penchai pour en attraper une, je la regardai tel un sésame, et alors que je m’apprêtai à la mettre dans le caddie familial, mon père me stoppa.

-C’est quoi cette trousse ? C’est une femme celui-là… Prends une autre trousse.

Je n’ai pas compris ce que mon père lui reprochait, mais il n’aimait pas Michael Jackson. Il pensait que ce n’était pas un modèle pour moi, et il disait souvent qu’il était « efféminé ». Je ne savais pas ce que cela signifiait à l’époque. Quoiqu’il en soit, je me retourne et j’aperçois ma sœur qui me jette un air malin en plaçant sa trousse Madonna dans le caddie : mon père lui avait donné l’aval.

Le caddie repart dans la jungle des fournitures, et je reste là devant ma trousse sur le rayon. Mon cœur bat, et je décide d’affronter mon père. C’est MA trousse, MA TROUSSE, MA TROUSSE, MA TROUSSE…!!!!!

Bien évidemment, j’ai pensé cela dans ma tête, sinon, je ne serais pas là pour vous en parler aujourd’hui. Je me contentai de prendre la trousse et quand mon père regarda ailleurs, je la plaquai au fond du caddie, au milieu des classeurs et autres babioles. Arrivée à la caisse, j’ai prié tous les dieux du monde pour que mon père ne remarque rien. Tandis que mon cœur battait à mille à l’heure, les articles défilaient sur le tapis de la caissière, « bip », « bip », « bip »…

D’un coup, la trousse se trouve entre les mains de la caissière, dans ma tête, c’est « Biiiiiiiiiiiiiiiiiiiip !! », je l’intercepte de l’autre côté. Je jette un coup d’œil à mon père. Il n’a rien vu. Soulagement…………………….. Mon cœur se remet à battre normalement, en accord avec les « bip » de la caissière.

Sur le retour, en voiture, je suis heureuse. Je n’ai qu’une hâte : arriver à la maison pour récupérer ma trousse stylée. Lorsque je rentre, je la montre fièrement à ma mère, en lui racontant ma ruse pour l’obtenir. Maman aussi aimait secrètement Michael Jackson. En vidant les sacs, elle aperçoit alors la trousse Madonna de ma sœur. Je l’entends encore marmonner « ah, par contre là, il dit rien… ». Il semble que pour mon père, Madonna n’était pas trop efféminée.

  

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