La grande nouvelle de l’Education Nationale, qui, décidément ne chôme pas en ce moment entre les suppressions de postes et le port de l’uniforme, est de créer 5 000 postes pour lutter contre l’absentéisme à l’école. Darcos reprend là une vieille idée de Sarkozy, à savoir la répression jusque dans les foyers. Le processus est simple : face au système éducatif défaillant, il faut bien trouver un coupable. Et quoi de mieux que de reporter l’échec d’une politique sur le dos des familles ? En effet, Xavier Darcos, invité du 12/13 de France 3, explique comment trop de parents démissionnaires et d’élèves laxistes des quartiers ZEP sont les raisons de cet important absentéisme scolaire. Bon, il ne l’a pas dit textuellement de cette manière, mais je traduis (Je précise au cas où il viendrait me traiter de « bécasse »).
5 000 contrats aidés. Darcos a bien tenté de définir le poste, mais je le comprends. Il est difficile de décrire ce type d’emplois ne servant strictement à rien à part donner le sentiment dans les rapports officiels que l’Education œuvre pour les quartiers difficiles. Ou alors, encore mieux, ce genre de mesures permet de faire du « deux en un » comme pour un shampoing. En effet, Il y a quelques jours, Fadela Amara déclarait que les emplois d’autonomie du plan « Espoir Banlieue » (45 000 contrats d’ici 2011) enregistrent un certain retard, puisque seulement 3800 ont été signés. Et c’est là que Darcos a dû faire « Eurêka ! » en se rasant : pourquoi ne pas faire signer des contrats autonomie, à l’origine destinés au Plan Banlieue, les requalifier de « contrats aidés » et les faire signer à l’Education, histoire de dire qu’on ne fait pas que licencier et qu’on reste au taquet contre les inégalités ?
Sur France 3, le ministre Darcos insistait bien sur le fait que ces contrats aidés ne disposeraient d’aucune compétence d’enseignement. C’est dommage quand même… Car je pense que si des lycéens de ZEP sont absentéistes, peut-être que c’est de soutien scolaire dont ils auraient besoin, plutôt qu’un « contrat aidé » qui va venir taper à la porte pour leur dire « Wesh mon frère, t’es sérieux, ça fait 8 jours qu’on t’a pas vu au bahut ! ».