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En exclusivité : ma non-interview de Fellag

Publié le 23 janvier 2009 par Dalyna

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Fellag est un humoriste que j’aime beaucoup. Pas seulement parce que nous avons des origines communes et que je comprends donc toutes les références culturelles de ses sketchs. J’apprécie le personnage aussi pour son ouverture, sa subtilité, sa provocation et son courage. Mais visiblement, je ne suis pas la seule. Tant mieux pour lui, vous me direz. Certes, mais du même coup, c’est tant pis pour moi. Quand j’ai vu qu’il présentait son nouveau spectacle à Paris « Tous les algériens sont des mécaniciens », je m’y suis prise 2 mois à l’avance pour couvrir l’évènement. Première chose : s’assurer d’avoir une place presse avec mon photographe, suivi d’une interview. Cela se passe sans problème, l’attachée de presse répond favorablement à mes requêtes. Et hop, mi-novembre, c’est encerclé dans mon agenda : spectacle le 24 janvier à 18 h 30 et interview avec l’artiste à 20 h 30.

Les mois passent, et nous voilà déjà à la veille de la représentation. Je ne saurais dire pourquoi, quelque chose, un pressentiment peut-être, me pousse à contacter l’attachée de presse pour une information complémentaire. Et là, qu’est-ce qu’elle me dit ?

1.Elle ne m’a pas enregistrée pour l’interview de 20h30.

2.Elle ne m’a même pas réservée de place pour le spectacle.

3.Le spectacle est complet le 24 janvier.

Tandis qu’elle tente de trouver une solution, de l’autre côté du combiné, je l’entends qui énumère : France 3, Figaro… Bref, à ce que je vois, eux, elle ne les a pas oubliés. Il faut dire que Dalyna ne joue pas dans la même catégorie. Les magazines pour lesquels je bosse ne jouissent pas d’une telle renommée. Mais quand même, un article est un article et je suis sûre que Fellag aurait été ravi de me rencontrer.

Puis, à mesure que nous discutons, la situation me gave de plus en plus. « Euh, vous avez besoin d’une seconde place ? Votre photographe a besoin d’une place assise ?… ». Ben oui, c’est plus sympa de voir un spectacle assis quand même. Et puis, à un moment donné, je perds le fil : Suis-je en train de négocier une interview avec Barack Obama ? Je veux dire, Fellag est un artiste que j’adore et sur qui j’aurais écrit un papier avec plaisir, mais je ne m’attendais pas à ce que ce soit un tel parcours du combattant. J’ai déjà interviewé des personnalités, mais c’est la première fois que je me heurte à tant de cafouillages. Comme si j’étais une malpropre, comme si j’étais un parasite… Non, que dis-je. Juste comme quelqu’un qui ne travaille pas au Monde.

Après avoir fait ce qu’elle pouvait, l’attachée de presse finit par me recontacter cet après-midi pour me dire que finalement, elle m’a trouvé une seule place. Ah ben quelle coïncidence ! Et puis, second coup de bol ! (décidément les astres aujourd’hui…) : inutile de déplacer mon photographe puisqu’on n’a pas le droit de photographier l’artiste. Je m’inquiète un peu pour France 3 : est-ce que leurs caméras auront le droit de filmer ? De plus, Fellag étant très pris cette semaine par les interviews de mes confrères du Monde, France 3, Figaro, Libé…, mon interview est repoussée après le 30 janvier. Génial !

Comme y a pas écrit bécasse ici, je finis par prévenir l’attachée de presse que je renonce à cet article. C’est devenu trop compliqué pour moi. Il y a deux mois, il fallait me prévenir que c’était une mission de ouf de la mort qui tue. J’aurais pris mes dispositions. Mais la bonne nouvelle dans cette histoire mes amis, c’est que l’article sur Fellag, finalement, c’est moi qui le publie en avant-première mondiale ici, avant même le spectacle de demain. Na.

PS : pour ceux qui ne connaissent pas bien Fellag, voici un excellent portrait de lui par Florence Aubenas, et quelques sketchs.


  

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