Magazine Journal intime
Amen, encore et toujours
Publié le 26 janvier 2009 par CorckyLe Pape est un homme formidable.
Non, je ne plaisante pas.
Je suis très sérieuse.
Je dis ça, non pas en raison du réveil tardif d'une Foi qui lancerait un appel pressant depuis le dedans de mon moi profond.
Non.
Quand quelque chose lance un appel pressant depuis le dedans de mon moi profond, ce n'est jamais la Foi, c'est plutôt la vessie. Ou à la rigueur, le foie (avec un "e").
Et dans les deux cas, c'est curieusement toujours quand j'ai légèrement abusé du malt et du houblon fermentés.
Quand je te dis que le pape est un homme formidable (flûte...tu as vu? J'ai oublié sa majuscule, ce coup-ci), c'est pour une seule et unique raison:
Il vient de me convaincre un peu plus, si besoin en était, que la religion est ce qu'on appelle aimablement un piège à cons, une vaste fumisterie, l'arnaque du siècle (et des trois derniers millénaires, soit dit en passant).
Ne te sens pas offensé, ô cher lecteur religieux, toi qui perds ton temps consacre une partie de ta vie aux bonnes oeuvres de ton église, de ta synagogue ou de ta mosquée de quartier (ou qui immole une vierge à Lucifer de temps en temps, peu importe, je ne suis point sectaire).
Non, ne te sens pas offensé, sache que je respecte tes croyances, tes ablutions matinales, tes prières quotidiennes, ton missel et ton saint frusquin, ta dévotion remarquable et cette aptitude unique, admirable, inégalable, à refiler dix euros pour le tronc des pauvres et à parler d'amour universel matin, midi et soir, tout en réclamant à cors et à cris le retour de la peine de mort, l'interdiction de l'avortement, la Charia ou la Halaka comme code civil et pénal, l'amputation des voleurs de poules, le retour des cours de catéchisme obligatoires à l'école et le départ de tous les homosexuels vers n'importe quelle destination pourvu qu'elle se trouve à plus de mille kilomètres et qu'on y pratique la torture avec raffinement.
Tu es mon ami, cher lecteur pratiquant, et je t'aime, car Jésus, Mahomet et Moïse enseignent tous l'amour du prochain (Lucifer aussi, qui sodomise affectueusement des boucs et des poulets de temps à autres), un amour qui, depuis quelques milliers d'années, s'est exercé à coups de tenailles, de tisons brûlants, de glaives effilés ou de haches bien affûtées, et qui, miracle de la technologie moderne, peut aujourd'hui s'exprimer à l'aide de grenades à fragmentation, de bombes artisanales et même d'avions de chasse équipés de têtes nucléaires, histoire d'achever cette immense partouze planétaire en beauté.
Et le pape (décidément, je n'arrive pas à lui coller cette majuscule) est également mon ami, et je l'aime, cher lecteur.
Je l'aime d'autant plus, comme je te le disais, qu'il adopte exactement l'attitude que l'on pouvait attendre de n'importe quel intégriste catholique octogénaire ayant fait son temps dans les Jeunesses Hitlériennes : Joseph Ratzinger est, à lui tout seul, la somme de tous les clichés qu'un anticlérical forcené peut inventer lorsqu'il pense "grenouille de bénitier pétainiste, homophobe, antisémite et va savoir s'il ne se tape pas les enfants de choeur entre deux messes" (ce genre de cliché prend tout son sens lorsqu'on relit quelques bonnes feuilles de Reiser, de Siné ou de Wolinski).
Sa dernière blagounette en date, qui consiste à réhabiliter quatre évêques jadis excommuniés par Jean-Paul II pour cause d'appartenance à la mouvance lefebvriste, y compris un adorable cul-béni négationniste, valide en fin de compte une théorie fort répandue ces derniers temps dans la Galaxie:
Benoît Treize et Trois (treize et trois...très étroit...tu suis, ou bien?) a définitivement basculé du côté Obscur de la Force.