Hellraiser, le Pacte (ou "le héros à tête de pine")

Super-héros (d'après Wikipédia):
Un super-héros possède au moins deux des trois caractéristiques suivantes (les deux dernières étant très souvent liées) :
- Il a des capacités extraordinaires (force physique surhumaine, rapidité hors du commun, résistance à la douleur...) communément appelées super-pouvoirs.
- Il possède une double identité : celle d'une personne normale et celle, secrète, de super-héros.
- Quand il effectue des actes héroïques, il porte un costume distinctif (le plus souvent collant au corps et avec des couleurs vives), qu'il abandonne momentanément quand il reprend ses activités d'individu ordinaire.

Habituellement, les super-héros sont de forme humanoïde, mais certains sont animaux, robotisés, voire végétaux.

Voilà une belle entrée en matière, cher lecteur, et elle tombe plutôt bien, puisque je voulais t'entretenir aujourd'hui d'un homme qui est, sans aucun doute, le seul et unique super-héros français (si on excepte Super-Dupont et son mythique béret basque).
Un homme qui réunit deux des trois caractéristiques définies ci-dessus, et qui, par conséquent, peut prétendre au titre suprême de "concurrent de Superman, version charentaises et gros rouge qui tache".
Laisse-moi t'expliquer, ami lecteur.
D'abord, l'homme dont je te parle possède, comme l'exige la tradition, des super-pouvoirs, puisqu'il est capable de se transformer à volonté, tel un Barbapapa des temps modernes, et de prendre la forme de n'importe quel récipient politique dans lequel on le glisse.
Ainsi, il n'y a même pas deux ans, cet homme extraordinaire, alors membre du très mystérieux "Club des vengeurs à la Rose défraîchie", avait l'apparence d'un socialiste bon teint, gauche caviar ou tarama, et n'hésitait pas à déclarer ceci:
"La France est-elle prête à voter en 2007 pour un néo-conservateur américain à passeport français ? Nous devons être tous ensemble pour lutter contre ce qu'incarne Sarkozy, qui réussit le tour de force d'emprunter à Bush son néo-conservatisme, à Berlusconi ses méthodes, à Le Pen son fonds de commerce, à Aznar son atlantisme, et à Chirac son culot."
Sur la politique d'immigration, notre vaillant vengeur cagoulé déclarait par ailleurs:
"En supprimant ou en restreignant fortement les principaux dispositifs de régularisation, Nicolas Sarkozy se prive des outils permettant une régularisation au fil de l’eau et évitant ainsi les régularisations de masse. En d’autres termes, Nicolas Sarkozy fabrique des sans-papiers, lui qui prétend lutter contre l’immigration clandestine !"
Vingt mois plus tard, notre mystérieux super-individu, qui entre temps s'est transformé en conservateur UMP tendance paillasson, affirme bien haut:
"Je travaille sur les mêmes bases que Brice Hortefeux, c'est-à-dire de 26.000 reconduites à la frontière d'immigrés clandestins par an. Je serai probablement le ministre qui  mettra en oeuvre les tests ADN pour les candidats au regroupement familial. ".



Te voilà, bien entendu, convaincu que notre homme possède bien des capacités extraordinaires, puisque, comme Superman (capable de voler), Spiderman (capable de tisser des toiles) ou Hulk (capable de plagier le Géant Vert des boîtes de maïs), il dispose également d'un autre super-pouvoir: le Coup de Langue le plus rapide, le plus profond et le moins scrupuleux de toute la galaxie, ce qui fait indéniablement de lui le tout premier super-tapineur de France.
Oh, bien sûr, l'appellation convenait, au départ, à Carla Bruni, mais le nombre de coups de langues distribués par la Première dinde de France était virtuellement proche de l'infini (Mick Jagger, Eric Clapton, Louis Bertignac, Arno Klarsfeld, Charles Berling, Raphaël Enthoven, Laurent Fabius, Kevin Costner...tu remarqueras que ce blog sombre dans les bas-fonds les plus nauséabonds du people le plus méprisable). Par conséquent, Carla est classée "hors concours", et notre mystérieux Chevalier De La Langue s'empare du titre.
Deuxio (le "primo" étant le paragraphe précédent, où je t'expliquais l'essence du Super Coup de Langue, c'est un bonheur de voir à quel point ton attention est volatile), deuxio donc, notre Chevalier possède, comme Batman, une double identité qui le place dans la catégorie des grands schizophrènes célèbres de la Marvel et de DC Comics, aux côtés de Daredevil (Matt Murdock), Iron Man (Tony Stark) ou Cyclope (Scott Summers). Notre étrange personnage use en effet, dans le civil, d'un nom banal au possible, un patronyme qui pousse d'ailleurs à la confusion et perturbe le citoyen lambda, qui croit parfois avoir affaire à un cinéaste obèse et mégalomane réputé pour les sous-merdes cinématographiques qu'il commet à intervalles réguliers.
Tu l'as deviné, lecteur, notre Chevalier de La Langue, qui se fait appeler Eric Besson le jour, est en réalité Tapinor, le péripatéticien masqué qui, la nuit venue, use de son super-pouvoir afin de remplir sa gamelle et d'assurer à sa descendance les confortables revenus auxquels elle a droit.
Décidément, les super-héros ne sont plus ce qu'ils étaient.
Alors, pour pallier à cette profonde déception qui, soudain, nous étreint et envoie notre estomac jouer au tric-trac avec nos orteils, je te propose de rendre hommage à un véritable héros, un homme qui, contrairement à beaucoup d'autres, n'a jamais renié ses convictions profondes et a toujours su lutter pour défendre ses idées.
Vive la France.