Magazine Humeur

La Star Academy-ssione

Publié le 21 février 2009 par Dalyna

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Ca y’est, après 8 ressemblantes et longues éditions, la Star Academy a enfin décidé de raccrocher les micros. Enfin, pas d’édition Star Ac 2009 en vue, Nikos va donc pouvoir se remettre doucement de la venue de Britney l’année dernière, et réapprendre à parler normalement, sans « Ladies and Gentleman » à chaque fin de phrase.

Je me souviens de la toute première édition, la seule que j’ai vraiment regardée. Un tout nouveau concept débarquait, et comme les élèves essuyaient les plâtres, bien que filmés 24/24 h, ils semblaient garder un peu de leur naturel. C’était même un peu le foutoir parfois, notamment avec Jean-Pascal qui sort du cours de danse en claquant la porte et en hurlant que c’était un « truc de tapettes »… Ou encore lorsqu’il apprend qu’il va devoir chanter avec Liane Foly et qu’il montre ouvertement son mécontentement au grand désespoir d’Alexia Laroche-Joubert. Non, c’était marrant la Star Ac au début.

Mais j’avoue que dès la 2ème édition, j’ai décroché. Des élèves qui rentrent au château en se prenant déjà pour des stars, toujours les mêmes chansons d’année en année (ils ne connaissent que Serge Lama et Johnny je crois), des cours qui se veulent de plus en plus pros, mais qui ne sont que des parodies. D’ailleurs, par la suite, les profs ont commencé à noter… Trop marrant, genre l’art, ça se note.

Parmi l’étendue des compétences demandées aux élèves, il y en avait une qui m’a toujours intriguée. Il s’agit du cours d’expression scénique sous la houlette de la « prof » Raphaëlle Ricci. Etre metteur en scène pour le théâtre, le cinéma, je veux bien, mais prof d’expression scénique, cela signifie qu’il y aurait dans l’art de scène des bons et mauvais codes pour tous les artistes. Ainsi, et aussi triste soit cette idée, l’art aussi aurait son propre mode d’emploi. On se demande comment faisait Jim Morrison, avec 12 grammes d’alcool dans le sang et 2 acides, pour avoir un tel charisme sur scène pendant 2 heures. Je ne sais pas, il avait peut-être de la chance.

Je me souviens d’un jour où Raphaelle Ricci demandait à Jenifer de chanter « Si j’étais un homme » de Diane Tell (oui, je sais, pure référence). La jeune fille chante… et la prof l’interrompt aussitôt : « Attends, stop là, je veux dire quand tu chantes, faut que tu vives la chanson, tu le vois le bateau vert et blanc là ?! Non ». Et Jenifer de reprendre et d’essayer de « vivre » la chanson tant bien que mal… A mon sens, c’est un peu normal qu’elle ne vive pas la chanson, puisqu’elle ne l’a pas écrite. Si elle avait écrit cette chanson, forcément qu’elle la vivrait. J’ai toujours regretté qu’il n’y ait pas de Star Ac ou Nouvelle Star ouvertes aux auteurs compositeurs seulement. Ils défendraient leurs propres chansons et le programme aurait bien plus de sens. Ainsi, pas de surprise du style On-vote-pour-Cyril-ou-Magali-mais-on-n’achète-pas-ses-CD, ni de problèmes d’expression scénique ou je ne sais quoi.

Car pour moi, le concept de l’expression scénique, ça n’existe pas. Il n’y a que des artistes, des auteurs qui se créent un univers. C’est de là que va naître une expression scénique propre. No rules pour l’art. Et si on a autant besoin de cadrer quelqu’un, c’est peut-être qu’il n’a rien à faire sur scène. Gainsbourg avait 12 grammes lui aussi. Il était statique, avait ses petits tics de visage, mais… c’est Gainsbourg. Et aujourd’hui, n’importe quel imitateur peut amorcer à peine 2/3 mouvements pour qu’on le reconnaisse aussitôt. De la même manière, Jacques Brel, avec sa sueur abondante, a longtemps été considéré par les gens du spectacle de ses débuts comme « invendable » au public. Quelques années plus tard, le tout Paris l’applaudissait chaudement à son concert à l’Olympia, ne voulant pas croire que c’était réellement le dernier.


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