Magazine Journal intime

Faire Refleurir Une Orchidée.

Publié le 26 février 2009 par Mélina Loupia
Oui, non, je préfère prendre les devant, anticiper, investir pour l'avenir, capitaliser des points retraite.

Pas pour moi, puisque j'ai comme dans l'idée que je devrai mourir sur scène pour dire que j'ai bossé toute ma vie, car la retraite, la vraie, les voyages en Egypte en bus avec le 3ème âge et les randonnées du dimanche l'été remplacées par la rifle l'hiver, je peux m'asseoir dessus.

Je ne pense pas non plus à assurer une vie sereine aux nains puisqu'ils savent déjà que c'est mort pour nous donc pour eux et posent déjà la question de combien ça rapporte un Livret Jeunes.

Aucun souci du demain des chats, ils savent sans qu'on en ait jamais vraiment parlé ensemble un soir que c'est soit je les exproprie, soit ils arrêtent de miauler que la bouffe est dégueulasse et que les chiottes dehors, c'est no way pour eux.

Que reste-t-il alors?

Mes plantes.

Mes cheveux, ils sont comme moi, ils adorent les plantes.
Sauf que ma houppelande, c'est qu'une grosse branleuse et s'est jamais proposée d'arroser, de biner, de tailler ou de nourrir le moindre bulbe, la moindre racine, la plus petite bouture de la végétation luxuriante que j'abrite sous mon toit et dans le jardin.

Alors qui c'est qui se fade tout le taf? C'est bibi.
Oui mais voilà.
Maintenant que j'ai un blog cuisine influent, subvenir aux besoins vitaux de mes végétaux me devient plus une charge qu'un plaisir.
Et surtout je suis une véritable calamité catastrophique dès lors qu'il s'agit d'approcher la moindre tige qui pratique la photosynthèse.
C'est bien simple, la plante, dès qu'elle me voit, elle fait comme les pirates devant Astérix, elle se saborde et crève dans la minute.
Même les ficus en plastique dans Les feux de l'amour, je te les crame du bout du doigt.

Y a que tout ce dont tout le monde se débarrasse à coup de Roundup qui se reproduit, pousse et s'assume qui s'incruste chez moi et vit une belle vie.
Sauf ça force pas vraiment le compliment ni l'étiquette de Nicolas le jardinier.

Or, il se trouve que celles et ceux qui ne me connaissent qu'à moitié m'offrent TOUJOURS du vin ET une plante.

Comme hier.

Faire Refleurir Une Orchidée.Cécile, ne me tape pas, c'est pas moi qui ai bouffé le bras de la dame, c'est le chat, je JURE c'est vrai.
Je n'ai malheureusement pas pu réaliser un cliché du vin puisque les bouteilles, très pudiques ont refusé de circuler sur l'Internet complètement vides nues. C'est pas faute d'avoir tenté les négociations, de les faire boire, mais elles n'aiment pas l'anisette espagnole.

Alors voilà, je vous présente ce que je pense être une orchidée. Comme il a fallu procéder au baptême civil le plus rapidement possible, étant donné le taux élevé de mortalité infantile dans les parages, on a décidé, entre deux godets de Bourgogne, de l'appeler Boudu.
Faire Refleurir Une Orchidée.Boudu, je te présente la bloggosphère.

"Boudu mais malheureux, tu lui offres une plante avec une fleur vivante, mais tu sais pas qu'elle va te la flinguer en 5 minutes toi.
-Mais tais-toi donc, c'est l'intention qui compte et si je recevais un peu plus de soutien de ta part, j'aurais un peu plus confiance en moi et saurais d'instinct comment élever Boudu.
-Ouais bé si j'étais toi, je la prendrais en photo. Comme ça, dans 6 jours, quand quelqu'un te demandera c'est quoi la nature morte dans le vase, si tu dis que c'est une orchidée sans montrer le cliché, on va te rire au nez, t'inscrire aux Alcooliques Anonymes ou t'enfermer pour non assistance à personne en danger.
-Toi, tu viens sans bouger de te la coller derrière l'oreille pour la fumer au printemps."

C'est la raison pour laquelle Boudu et moi avons décidé de nous en remettre à vous, chez lectorat, botaniste, fleuriste, pépiniériste, peintre en bâtiment, chimiste, thanatopracteur ou quoi que soit de suffisamment compétent pour permettre à Boudu de couler des jours heureux jusqu'à la retraite dont elle sait déjà qu'elle ne devra pas compter sur moi pour se la couler douce. Je lui ai juste indiqué que le but étant de survivre, ce qui, je vous le concède, représenterait une énorme victoire.


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