A Paris... (1ère partie)

C'est un week-end qui pourrait commencer comme ça :

ou comme ça :

Nous nous sommes fait plaisir avec Madame Mère... Nous avons fait le Paris, un peu rétro, un peu hors du temps...
Pas trop envie d'aller voir Warhol au Grand Palais...
Pas trop envie de retourner à Beaubourg...
Nous avons hésité à retourner à Montmartre...
Mais, finalement, nous avons décidé d'aller nous promener sur le canal Saint Martin, de saluer l'île Saint Louis et l'Hôtel du Nord. Et puis, ça tombait bien, il faisait soleil et le matin même, nous avions visité le cimetière du Père Lachaise. Nous y avions rendu hommage, entre autres, à Yves et Edith et ce qui est drôle, c'est qu'avant même de partir, vendredi, je fredonnais ces deux chansons et j'avais décidé de vous les mettre en ouverture de ce billet et ce sont celles que le guide nous a fredonné devant les tombes...

Pour reprendre dans l'ordre, samedi matin, nous étions rue des Rondeaux à 9h45, pour y retrouver Thierry Le Roi. Cet homme est LE guide avec lequel il faut visiter les cimetières parisiens.
Une culture impressionnante de l'art funéraire, une culture générale qui en impose et beaucoup d'humour pour raconter les petites histoires dans la grande...
La prochaine fois, j'essayerai de caler mon séjour à Paris sur une visite du cimetière de Montmartre car s'il est aussi intéressant, je veux en profiter...

J'ai appris beaucoup de choses sur les symboles funéraires (la colonne brisée qui symbolise la mort subite, accidentelle, par exemple), sur les modes ou les styles funéraires.
Par exemple, la tombe "catalogue" d'Eugène Delacroix (et je suis assez fière d'être la seule du groupe à avoir sorti la bonne oeuvre du peintre à la question du guide de citer un de ses tableaux célèbres... Parce qu'il y a eu des Sâcre de Napoléon et des Radeau de la Méduse qui ont fusé... Merci Madame Mère de m'avoir emmenée au Louvre dès mon plus jeune âge) qui ne voulait surtout pas se retrouver avec le même genre d'ornement que son ami Géricault (c'est lui, qui a peint le Radeau de la Méduse !)
Le style "pleureuse" de la tombe de Frédéric Chopin, devant laquelle une polonaise en a profité pour nous expliquer qu'il avait fallu attendre une dizaine de jours pour pouvoir procéder aux obsèques du musicien, le temps que l'orchestre puisse répéter le Requiem de Mozart qu'il avait demandé et pour qu'on arrive à convaincre les prêtres de laisser chanter des femmes dans le choeur dans l'église de la Madeleine...
Le style "Gisant" de la tombe de Victor Noir ou de Félix Faure.
Le style "nu" des tombes juives comme celle de Marcel Proust, dont j'ai appris qu'il était judéo-catholique.

J'aurais pu vous montrer des dizaines de photos mais, en fait, la seule que j'ai choisie est celle d'Alfred de Musset.
D'abord parce qu'elle est jolie, ensuite parce que j'adore le dramaturge et, enfin, parce que j'ai joué dans l'une de ses oeuvres...
Bref, mon petit hommage à moi !

Franchement, je vous conseille cette visite guidée, pour les grands comme pour les petits ! Je pense que P'tite Louloute y aura droit d'ici 2/3 ans... Comment toucher l'histoire de ces trois derniers siècles dans son ensemble, comment les généraux napoléoniens cotoyent les hommes de lettre, les musiciens, les politiciens, comment les grands de ce monde cotoyent pour l'éternité les petits anonymes...

Bon, allez, je vous rassure, je vous ai gardé une petite anecdote. Dans notre groupe, deux dames d'un certain âge, voire d'un âge certain...

- Mesdames et Messieurs, je vous laisse aller rendre hommage à Alain Bashung dont la tombe est un peu plus bas et nous nous retrouvons au rond point...
- (1ère dame, assez bas, à l'autre) C'est qui ça, Alain Bashung ?
- (2ème dame à la 1ère) Mais, attends, moi, je le connais : je l'ai vu à la télé 3 semaines avant qu'il ne meurre ! Il écrivait des chansons pour les jeunes...

En sortant de là, nous avons donc filé sur la Villette et les canaux pour une grande promenade très agréable, cette fois encore, hors du temps, hors des lieux...

Arletty faisant des ricochets depuis une écluse
Amélie Poulain se demandant si elle a une gueule d'atmosphère depuis le haut d'une autre écluse,
des amoureux enlacés,
des terrasses de café pleine de gens,
des pique-niqueurs sur les bords de l'eau...

L'air était doux, le soleil jouait avec les feuilles naissantes, c'était si agréable...

Je vous raconterai le reste demain. J'ai envie de rester sur cette note un peu nostalgique pour ce soir...

A bientôt !

La Papote