Visite au cimetière

Dimanche après-midi, il faisait un drôle de temps sur la région parisienne. Mi-figue, mi-raisin, il ne faisait ni assez beau pour aller se poser dans un parc, ni assez moche pour se réfugier au cinéma. Non, c’était plutôt un temps pour déambuler, discutailler, se chamailler… Bref, un temps idéal pour aller… au cimetière. Oui parce que si t’as envie de te disputer avec moi, y’à un truc à faire : m’emmener au cimetière. Je ne saurais pas l’expliquer, mais ça commence toujours par un gros enthousiasme « Ouais, on va faire des photos ! Ouais on va voir Jim ! », et au final, ça se finit en méga eau de boudin. « Ouais, qu’est-ce que tu voulais dire quand t’as dit ça… Vas-y c’est bon, laisse tomber… Pfff ». Ca doit être ce silence qui donne envie d’être réactif, plus que d’ordinaire.

Mais pour le coup, le silence au Père Lachaise, ce sera pour une autre fois. Bon, on s’en doutait un peu : Faut dire qu’en ce moment, y’a plus original que d’aller saluer Alain Bashung. Quant à Jim Morrison, ben faut savoir une chose avant d’aller le voir : c’est que jamais ô grand jamais tu ne seras original de lui rendre visite. Ouais, qu’il pleuve, qu’il neige, qu’il vente, qu’il tornade, qu’il Katrinade, tu peux être sûr que sur place, tu trouveras du people devant sa tombe en train de lire, photographier, pleurer ou rôder. Même que des fois, c’est très très chiant et que t’as envie de hurler « rentrez chez vous bordel de merde ! », mais tu ne peux pas, parce que toi aussi, ben… t’es là. Et puis, on va être sympa, parce qu’il y a un truc qui est bien du côté de Jim, c’est que les gens circulent. Ils ne se postent pas pendant 30 minutes à réciter dans leurs têtes Urbi et Orbi.

Oui parce que pour Bashung, bonjour. Comme y’en a qui restent 3 plombes devant, tu dois attendre pour voir quelque chose. On a d’abord découvert un endroit tellement fleuri qu’on ne voyait pas où était la tombe. A tel point qu’à un moment, je me suis recueillie devant la tombe d’une dame à côté (enchantée Maria au fait). Mais fallait voir la taille des couronnes… Y’en avait des énooormes. Et certaines avec des gros logos de sponsors.

J’ai découvert un truc : le placement de produits tombal. Non, je ne veux pas être cynique, mais franchement, j’ai du mal à imaginer les bâtiments d’« Universal » et de « l’Olympia » appeller Interflora pour faire livrer des fleurs. Une couronne mentionnant : « Le personnel d’Universal », ou « Le personnel de l’Olympia », je veux bien. Mais là… il ne manquait plus que la couronne Mac Do et on était complet.

Bon à côté de ça, y’avait quand même des choses sympas. Dont ce petit texte de Clément.

Et bien évidemment, les honneurs de la République.

Et comme tout pèlerinage au Père Lachaise qui se respecte, ça se finit toujours (en embrouille) par un petit coucou à Jim Morrison (A quand le retour du buste ?).