Avant de m'enfoncer (profondément) au coeur de notre bon terroir normand, haut lieu de toutes les débauches et capitale mondiale des pires vicissitudes comme tu le sais, permets-moi de te faire un cadeau.
Oui.
Avant de m'exiler pour quelques jours loin de toute civilisation, j'ai envie de t'offrir ces quelques minutes de pur bonheur.
Il avait déjà suffi de voir notre douce Madone du Poitou, également surnommée le Baudet, jouer les Rosa Parks au Sénégal, il y a peu, pour accrocher sur nos lèvres quelque peu gercées par les frimas d'un hiver particulièrement rude un sourire de cynique béatitude.
Car, alors que Ségolène Royal demandait pardon à nos amis Africains pour le fameux discours de Dakar de notre bon mètre maître, nous autres, le bon peuple de France, nous souvenions avec nostalgie de ses déclarations enflammées sur l'exemplarité de la justice chinoise (a'gade, en cliquant sur le lien, tu tombes sur un article du Figaro! Quand je te dis que j'ai envie de te faire plaisir...), et nous ricanions sous cape.
Aujourd'hui, je te propose encore mieux.
Si.
Histoire de bien te faire comprendre, si tu en doutais encore (mais alors tu dois avoir du caca de moucheron dans tes globes oculaires), que décidément, oui, l'Africain est un doux benêt, jovial et sportif sans doute, mais tout de même éternellement condamné, de par ses gènes défectueux et sa culture inférieure, à tenir une place subalterne dans nos sociétés hautement civilisées.
Tu noteras que ce n'est pas moi qui le dis, mais Alain Destrem, conseiller UMP de Paris, Chevalier de la Légion d’honneur, Officier de l’Ordre national du mérite, une tronche, la crème de la crème de notre communauté, l'élite politique de notre Hexagone vénéré, à côté duquel toi et moi faisons figure de traîne-savates misérables et incultes tout juste bons à subir les joies du servage.
J'ajoute que de mon côté, je n'ai jamais défendu d'autre thèse que celle de ce brillant serviteur de l'Etat, si
ma mémoire est bonne.
Dont acte.
Sur ces bonnes paroles, je te souhaite un week-end particulièrement jouissif et te donne rendez-vous la semaine prochaine (oui, car je prends un week-end anticipé, ce doit être mon côté africain,
cette nonchalance certaine et ce goût immodéré pour l'inactivité).
Post-Scriptum: Je ne résiste pas au plaisir de te recommander un petit exercice fort amusant, ami lecteur. Répète trois fois la phrase "le Baudet en boubou" sans respirer, le plus
rapidement possible. Tu verras, c'est hautement thérapeutique.