Les causes d’une nouvelle forme de violence

C’est dans cet article du world socialist web site que j’ai trouvé une analyse sur des faits qui me font me poser de nombreuses questions depuis longtemps. Nous voyons régulièrement dans les médias des scènes horribles de gens ayant “pété les plombs”, ayant massacré à l’arme à feu quelques un de leurs semblables, généralement pris au hasard, puis ayant fini par se donner la mort, sur place ou très peu de temps après.  Ca a commencé à Columbine, tristement célèbre grande école, et a recommencé ailleurs!

Ce “phénomène de société” se reproduit régulièrement aux US, et ne se limite pas à l’Amérique, bien entendu. Quelques exemples récents en Allemagne et dans les pays d’Europe du nord nous montrent que nous européens ne sommes pas l’abri de ce genre de “coups de folie”. Nous avons plus courrament en France ce que l’on appelle des “drames familiaux“, c’est à dire quelqu’un qui massacre tout son entourage et se donne la mort par la suite.

Ces deux types de “faits divers” se ressemblent étrangement, si ce n’est que dans un cas ce sont des inconnus qui sont abattus, dans l’autre les proches du “forcené“. Dans les deux cas ces gens sont des désepérés qui ne peuvent pas envisager aller plus loin dans la vie. Mais la différence énorme est dans le fait que les premiers, par rage, vengeance aveugle ou je ne sais quoi d’autre, emportent avec eux dans la mort des inconnus, alors que les seconds tuent leurs proches sans doute dans l’idée de leur éviter des souffrances qu’ils pensent inéluctables.

Et qu’est ce qui peut pousser les gens à en arriver à de telles extrémités? Souvent des situations familiales ou professionelles inextricables, la perte de leur dignité sociale et de tous leur repères dans le monde qui les entoure.

Il est clair que ce genre de choses arrivent car nous (au sens large, tous les acteurs de la société) ne savons plus redonner de l’espoir à ceux qui n’ont plus rien, ou ont le sentiment d’avoir tout perdu.

Aucune structure de soutien n’existe ou est facile d’accès, il n’y a pratiquement pas de services d’urgence psychiatrique ou psychologiques. Lors des grosses catastrophes, on crée des cellules de soutien psychologique, mais lors de cas individuels, la personne a l’impression de ne plus pouvoir compter que sur  elle même, d’être abandonnée, perdue, seule tout simplement. Essayez, si vous êtes en pleine dépression nerveuse (je l’ai vécu) d’appeler un service d’urgence et de demander un médecin. On vous posera cinquante questions, et on vous dira que vous derez attendre que les autres malades aient été visités pour leur grippe ou leur bronchite. Chez nous, vous avez le droit d’avoir la grippe, mais vous pouvez tranquillement vous suicider sans que personne ne lève le petit doigt.

Et il est parfois des moments ou la vie fait qu’il est impossible de continuer seul. C’est sans doute ce qui provoque chez certaines personnes désepérées des réactions suicidaires et meurtrières en même temps. On ne peut même pas dire que ces gens soient fous, dérangés ou détraqués. Ils ont simplement “disjoncté” à un moment donné, ce qui pourrait sans doute nous arriver à tous!

Il est souvent également mis en cause dans ce genre d’évènements la vente libre des armes aux états unis d’Amérique. Bien que je sois bien entendu totalement contre la vente libre des armes à feu, je ne crois pas que celà soit un des facteurs déclenchants majeurs. Les récents exemples de l’Allemagne, ou les armes sont prohibées, nous montrent qu’il n’y a pas relation de cause à effet. Dans nos sociétés ou rêgne la violence, se procurer une arme est un jeu d’enfant, et je suis sur que dans certaines banlieues des grandes agglomérations à fort taux de délinquance, il ne doit pas falloir bien longtemps, ni beaucoup d’argent pour se procurer une kalachnikov et ses munitions, ou tout autre jouet mortel du même tonneau!

L’article lu sur le site (fort intéressant au demeurant) fait un rapprochement entre ces cas de violence et la dégradation de la situation générale des gens aux états unis. Le parallèlle est frappant, et on ne peut que s’interroger pour savoir si la société et ses lacunes ne provoquent pas tout simplement de tels faits divers. Je pense personellement que notre société en est responsable par son individualisme, son égoisme. Nous sommes dans un système ou la loi du plus fort est la rêgle. Le faible doit se débrouiller ou mourir. Mais parfois le faible emmène dans la mort ceux qui l’entourent ou ceux qui lui tombent sous la main. Est ce vraiment de sa faute?