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Das Schloss
Publié le 12 mai 2009 par HeadlessLe Chateau
Le géomètre K est convoqué au Chateau. Il n'y accèdera jamais vraiment. Freiné sans cesse par des intermédiaires hiérarchiques, des formalités sans fin.
C'est peut-être mon livre préféré, d'abord parce qu'il relate une sorte de quête absurde qui n'en finit pas et ensuite, ce qui pour moi rajoute encore au sens de l'oeuvre (même si cet aspect échappe à la volonté de Kafka), ce livre restera inachevé. Une quête sans fin sans fin. Une illustration parfaite de ce qu'Umberto Eco a appelé "l'oeuvre ouverte", cette vision artistique qui ne vise non plus un sens, mais des sens, des possibles ("C'est le regardeur qui fait le tableau" disait Duchamp, on peut aussi dire que c'est le lecteur qui fait le roman). Ouverture à de nombreux niveaux d'interprétation. Ce roman reste ouvert, de fait puisqu'incomplet. Comme un ouvrage qui n'en finit pas de se faire.
Comme l'Ulysse de Joyce dans un autre registre.
J'aimeras pouvoir faire quelque chose d'aussi fort.
C'est ce que je cherche depuis bien longtemps.
(Jim Jarmush repend un schéma similaire dans son Dead Man : le héros, jeune comptable naïf, reçoit un courrier pour une embauche dans la ville de Town Machine, une fois sur place on lui dit que c'est une erreur de courrier. Un comptable est déjà là à occuper sa place. La suite l'entraînera doucement vers la mort et la connaissance de lui-même.)
Et un nouveau lien à visiter dans mes liens : le blog de sophie Darcq. Un très beau travail de noir et blanc.