Dans la vie jamais de répit.
Tout passe, rien ne s’efface.
On rit face aux autres, on se contredit dans l’intimité. Blesser ceux qu’on aime le plus par une exigence plus grande que tout. Des maladies par centaine sans jamais comprendre pourquoi. Injuste, cruel, rien ne va de soi. C’est à qui le tour ?
Même quand on a tout pour être heureux on s’amuse à gâcher, abîmer… Ne jamais se satisfaire de peu, vouloir plus grand, l’amour de tous. Briser le cocon en explorant le jardin des autres. Essuyer rapidement les larmes déjà sèches au bout des joues. Sourire de ce sel sur des lèvres craquelées.
Avancer coûte que coûte sans vraiment y croire. Lâcher du lest pour se sentir léger, perdre le poids de l’amertume pour éclater d’un rire franc.
C’était quand l’enfance, l’insouciance ? C’était quand qu’on avait même pas mal. On rapportait des fleurs pour la maman émue, on était un papa, une maman ou bien un médecin. On était bien.
Jamais lassé, toujours émerveillé. La vie n’avait de sens que quand le réveil sonnait. L’émotion jamais bien loin, le destin entre nos mains. On pouvait tour à tour, jouer à la richesse, princesse comme aux femmes de ménages. Le dessin animé du petit matin, les biscottes à la confiture de fraises, les bisous d’une mamie agaçante. L’air frais, on se levait de table pour courir… Loin de tout, très loin des adultes. Le temps des parties de cache-cache où rien ne comptait que le temps que l’on y passait.
Et puis un jour, sans que l’on s’en rende vraiment compte, on s’est pris les factures, les engueulades, les amours. Désabusé, abîmé, on a continué d’avancer. Certains ont disparus, ils n’avaient même pas prévenus. Un corps mal assorti aux rêves de mômes, un peu de vin pour oublier le lendemain.
Attendre le week-end, attendre de vivre mieux…Quand on aura la maison, le voyage ou la bague qui va bien... Quand les enfants réussiront leurs études et qu’on sera fier d’eux.
Attendre… de vivre.
Oser chanter sous la douche, partis nos 20 ans… Tout prendre au sérieux, tout est grave ! On ne plaisante pas avec ces choses là.
Il suffit pourtant d’une seconde pour devenir de nouveau soi. Ni parent, ni amant, juste un sale gosse qui s’en fout de rentrer tard, et tant pis pour les réflexions inquiètes des parents.
On est tous des Peter Pan. Suffit de le vouloir vraiment… Non ?
Les impôts, les crédits, la roue à changer… Et si on pouvait tout balancer par la fenêtre ? Ou mieux encore et si on savait voler ? Une cape, un peu de poudre de fée et on saute…
L’atterrissage c’est juste ces épaules lourdes du temps qui file.
C’était quand déjà qu’on faisait semblant d’être grands ?