Barack "Hussein" Obama

Ce matin j'ai entendu sur France Info la diatribe de la plus grande mauvaise foi qu'on ait pu entendre depuis un certain temps. Il s'agissait de celle d'une manifestante israëlienne venue protester devant l'ambassade américaine en Israël suite à la récente visite du Président américain Obama (du jamais vu!) Ce dernier était venu mettre de l'huile dans les rouages du processus de paix, et indiquer qu'à son sens il fallait primo arrêter la colonisation en Cisjordanie, deuxio peut-être bien reconnaître enfin un Etat Palestinien, ce qui semblerait élémentaire au titre de la courtoisie de base, et d'autant plus devant les souffrances de ce peuple apatride depuis 60 ans. On se demande bien comment on n'en est pas encore arrivé là, d'ailleurs. Un peu de mauvaise foi, éventuellement? En effet jusqu'à présent tous les traités de "non prolifération israëlienne" ont été bafoués à l'aide notamment d'une maîtrise douteuse de la linguistique. Par exemple les palestiniens signaient afin qu'on leur rende "les" territoires occupés? L'article "some" accolé à territories devenait la justification du fait que l'on en rendait "certains" et pas tous, comme si dans la phrase "Je vous demande de me rendre certain bien mobilier que vous m'avez pris", l'autre partie m'en rendait la moitié en déclarant : "Voilà, certains! Ca veut dire pas tous! Allez hop hop hop, c'est signé!"

Je comprends les israëliens : ils ont peur. Si l'Amérique, le pays qui les a toujours soutenus, se met à remettre en question leur hégémonie et illégitime leur soif d'expansion, c'est la fin de tout. Autant essayer de discréditer Obama, en l'appelant ostensiblement Barack "Hussein" Obama. Ridicule. J'ai "Hélène" dans mes prénoms et à part le goût pour la démocratie et l'huile d'olive, je n'ai rien de grec!!!

Donc Barack "Hussein" Obama, dans la bouche de cette manifestante, et sûrement de ses camarades de jeu, est devenu "un ami des terroristes." Et "un ami des terroristes ne peut être l'ami du peuple israëlien."

J'ai lu "Les rêves de mon père" du même Obama, et je peux dire à cette brave dame israëlienne, qui a peur de perdre son pays, même si le fait que son pays ait jeté sur les routes des cohortes de palestiniens ne la dérange pas, que cet "Hussein" est musulman comme elle et moi et ne pourra jamais, en aucun cas, être l'ami de terroristes. Ce n'est pas dans sa nature, point. Mais voilà la daube que l'on trouve sur internet (et il n'y a pas que ça):

Par contre, tenter de régler par la puissance américaine une situation inextricable qui envenime le monde, au besoin par un certain affaiblissement d'israël, et la création d'un Etat palestinien, ça se pourrait bien. Que ça la dérange de partager, je comprends. Mais ça sera comme ça.

"No, you can't"; martèlent les manifestants israëliens devant l'ambassade américain.

On ne voit pas vraiment pourquoi he can'terait pas. Parce que s'il reçoit ce coup-ci tout l'appui des puissances occidentales, au contraire de son prédécesseur qui franchement, à titre personnel ne m'a jamais inspiré confiance, il se pourrait bien que la donne change et que les palestiniens sortent enfin de l'ornière.

Pas trop tôt.