Ou comment tout à coup, la vie vous rappelle qui décide...

Y a des trucs comme ça qui vous tombent dessus et qui, heureusement, n'ont pas de conséquences dramatiques mais vous filent un petit électrochoc...
Avant hier, Monsieur Père nous a fait une belle frayeur. Heureusement, il a été pris en charge aussitôt et tout va rentrer dans l'ordre...

Mais, voyez-vous, on sait tous ce que la vie nous réserve à un moment ou un autre. On sait tous qu'il est dans l'ordre des choses que les gens qu'on aime meurent un jour.
Et puis, parfois, un coup de semonce vous réveille brutalement et vous fait prendre conscience que tout peut basculer très vite !

Une embolie pulmonaire peut ne pas pardonner...

"Claudine : Mon pauvre mari, moi,  ça s'est passé d'une façon étrange. Une nuit, il me réveille. C'était le premier chant du coq. Il avait la figure un peu rouge et la main sur la poitrine, il me fait : "Claudine, qu'est ce que tu dirais si je mourais d'un seul coup ?" Moi, à moitié endormie, je lui fais : "ça prouverait que tu n'es pas malin." Et alors il me fait : "Eh bien, par conséquent, je ne suis pas malin." Et toc, il est mort ! ... Le médecin a dit qu'il était mort de l'embouligue.

César (stupéfait) : De l'embouligue ?

Claudine : Oui, Monsieur, il avait un embouligue.

César (se tâtant le nombril) : Moi aussi, j'ai un embouligue ! Tout le monde a un embouligue !

Escartefigue (fièrement) : Moi, le mien, il est grand comme une pièce de cinq francs !

Claudine (supérieure) : Mais, ça ne veut pas dire le nombril ! L'embouligue, dans le langage des savants, c'est une maladie. Le médecin a dit : "C'est une espèce de bouchon qui se met dans les artères." Et tout d'un coup, cloc ! Ca s'éteint comme si on te coupait le gaz !

César (scientifique) : Ah ! Elle veut dire une embolidre !

M. Brun (sans rire) : Il y a même des gens qui appellent ça une embolie !

César (condescendant) : Oui. A Lyon."

- Marcel Pagnol -

Oui, je sais, je fais de l'humour noir mais ça fait du bien de lâcher la vapeur !
Là, en l'occurrence, il semble que nous en soyons juste quitte pour une belle frayeur...

Mais, voilà, j'ai vraiment réalisé que tout pouvait s'arrêter très vite...
J'ai réalisé que j'ai beau savoir tout ça, là, j'en prends réellement conscience...

Hier matin, j'ai appelé chez mes parents pour avoir des nouvelles fraiches et je suis tombée, sur le répondeur, sur la voix de Monsieur Père et j'ai manqué d'air un instant à l'idée que cela aurait pu être la dernière possibilité d'entendre sa voix...

C'est vrai quoi, les parents sont des colosses ! Ils sont là pour nous tenir la main quand on apprend à marcher. Ils sont là pour vous tenir par le bras pour vous amener jusque devant le maire pour vous marier... Ils vous soutiennent pendant les coups durs... Ils se tiennent à nos côtés depuis notre plus jeune âge... Ce sont des parents, quoi !!!

Et puis, un jour, on se dit que les colosses ont des pieds d'argile et ça fait un grand choc !
Mais, comme m'a dit Monsieur Père : "J'ai eu plusieurs fois la baraka dans ma vie et, là, encore, je l'ai eue !".
Il m'a aussi dit "Et ne vous mettez pas la rate en court-bouillon pour moi, le stress est un facteur déclenchant d'embolie !". Et, là, parfois, je me dis qu'il a un humour à la con !

Pourvu que ça dure...

A bientôt !

La Papote