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Je repars dans ma baraque

Publié le 21 juillet 2009 par Theclelescinqt

Je repars dans ma baraque

Une chose est sûre : cette baraque ne va pas se finir toute seule, aussi, au lieu de chanter bloguer tout l'été, je m'en va travailler. Au programme : enduit du nouveau mur à la chaux (environ une semaine de boulot, c'est qu'il est long, ce mur que nous avons mis au moins quarante week-ends à faire!), ouverture d'une fenêtre, aménagement du premier étage (on peut rêver..) Oui parce que trois semaines, ce n'est pas non plus le Pérou pour refaire une masure de fond en comble, mais touchap'tit, ça avance.

Tout cela ne vous indique pas le moins du monde ce que j'étais bien en train de boutiquer depuis quasiment deux semaines : je passe mon temps à laver et repasser, car tous les trois jours je trouve des garde-robes complètes dans mon local poubelle ou bien même dans la rue, le tout de marques et en parfait état. La gamine a de quoi s'habiller pour les quinze prochaines années. Mon beau-fils a hérité de trois nouveaux t-shirts, moi d'un carré Hermès pour essuyer la table et de pas mal de pulls, mon aîné de plusieurs paires de chaussures même pas usées; nous avons également des housses de couette en lin des Vosges, une jolie serviette de toilette, des blousons, manteaux, etc. Le tout assez haut de gamme. Incroyable, non ? Le pire c'est que je ne cherche même pas à faire les poubelles, je tombe dessus! 

Il faut dire aussi que parallèlement à ce business tout ce qu'il y a de fortuit, et qui n'est pas un vrai business, d'ailleurs, plutôt un self-service, je monte ma petite entreprise, enfin je prépare tout pour septembre, et n'hésite pas pourtant à tout larguer au passage afin de préparer l'indispensable chaux de mon petit mari (il dort sa truelle à la main, j'en déduis donc qu'il n'y a rien à faire...) Ce qu'il y a de drôle avec moi c'est que bien que je ne connaisse rien à rien, pas même la différence entre plus-value et bénéfice, s'il y en a une,  et que je n'aie jamais regardé un bilan de ma vie, j'ai déjà des clients, et des commandes,...Alors que je suis du genre à me féliciter de ne rien investir en Bourse car ça me fait moins à marquer sur les feuilles d'impôts...Allez, la chance sourit aux audacieux, et aime particulièrement les inconscients. La preuve...

Question enfants, puisque malgré l'arrivée intempestive d'un mois de septembre que jamais mère de famille, future travailleuse de surcroît (enfin, on attend de voir...), n'a appelé de ses voeux avec tant d'ardeur, maman je suis, maman je reste (bien que, parfois,...), je fais depuis bientôt déjà trois semaines l'expérience annuelle et pourtant toujours si étrange de la "mariée, deux enfants." A chaque fois la situation me paraît si saugrenue que j'en tombe à la renverse. Pendant deux jours, quel calme, quelle sérénité ! Pour un peu je me croirais en vacances. Eh puis, alors que je m'enhardis, invitant à la maison sans craindre un remue-ménage particulièrement désagréable dû à quatre gnômes en furie, nous arrivons aux trois-quatre jours des deux plus jeunes tout seuls avec papa-maman, et les voilà qui bugguent. Les invités arrivent tandis qu'Andréa réclame à tue-tête de finir de regarder son "Transformer" à la gomme, qui dure deux plombes, en plus. On finit par le parquer dans leur chambre avec la promesse qu'il le regardera "après", et "après" le départ des invités, vers minuit, le voilà qui se pointe, réclamant don dû. "Tranformer!!! T'avais promis...!!!" En attendant, il a bouffé toutes les chips mais ça n'est pas bien grave, parce qu'il a réclamé "sa" bière avec, et ça ça passe moins bien, surtout devant des gens qu'on n'avait jamais vu de sa vie et auxquels on aimerait laisser une impression, disons, classique. Bière qu'il aurait bien aimé passer à sa petite soeur se mettant à poils toutes les cinq minutes, bien qu'on ait essayé de la canaliser avec toutes les plus belles robes de sa boîte à vêtements, qu'elle a pourtant fort fournie. En vain...

Qu'y faire ? Rien du tout, il faut bien que pourrissage de vie de parents se passe, et dans les meilleures conditions, surtout que nous sommes bon public, parce qu'il a vraiment une petite gueule d'amour.

En attendant j'en connais un qui va la ramasser, la chaux tombée du mur, sans même un pauvre Transformer à l'horizon. S'il travaille bien, peut-être aura-t-il un petit verre de bière coca.  Faut voir. Ca dépend s'il hurle encore ou pas son "Ouiouaireouiairerokiou ! Rokiou ! " tous les quarts d'heure comme d'habitude...

Je repars dans ma baraque
 


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