Réflexion trois (22 juillet 2009)
Nouveaux débordements à Nortel, à New Fabris et à l'usine Michelin de Montceau-les-Mines ...
On se rappelle tous vraisemblablement de l'interview de Ségolène Royal disant comprendre la rage des salariés et leurs actes de séquestration de leurs dirigeants, comme gestes de désespoir. On se rappelle certainement moins la position presque comparable affichée par Nicolas Sarkozy avant qu'il ne devienne président de la république, disant comprendre le désespoir des salariés. Sa position en tant que président de la république étant notamment devenue absolument contraire, même si au fond, les réactions des autorités publiques françaises sont extrêmement mesurées sur ce sujet, alors que les préfets pourraient engager des poursuites pénales contre les salariés séquestrant leurs employeurs ...
Les salariés de Nortel à Châteaufort ont donc obtenu des indemnités plus importantes (entre 30.000 et 50.000 euros) après avoir menacé de faire sauter leur usine. Les salariés de New Fabris usent également du même moyen de pression, avec une dizaine de bonbonnes de gaz, pour obtenir des indemnités de licenciement plus importantes que celles prévues par la loi. Il ne servirait pourtant pas à grand chose d'augmenter les indemnités légales de licenciement, puisque, celles-ci étant un minimum légal, les syndicats et les salariés souhaiteraient de toute façon avoir mieux que ce minimum. Du danger d'avoir des syndicats irrresponsables ...
Quant aux salariés de l'usine Michelin de Montceau-les-Mines, ils retenaient hier soir quatre membres de leurs directions dans l'usine, pour contester des sanctions prises contre un de leur collègue, en contrat à durée déterminé (CDD), poursuivi pour avoir refusé de travailler sur une machine-outil pour laquelle il estimait ne pas avoir été formé.
« ... Ils vont passer la nuit sur le site, car ils ne veulent pas engager de discussions sur nos demandes ... » selon un responsable du syndicat Sud ... Il est certain que cela devrait les amener à revoir leur position. De toute façon, si cela n'est pas suffisant, les syndicalistes et les salariés pourront aussi les soumettre à la torture, pour changer leur regard sur la situation, voir leur mettre un pistolet sur la tempe ! Semblerait-il, il n'y a plus grand chose qui arrête désormais des salariés qui ne voit plus la société que comme un grand supermarché où l'on se sert ...
A la différence de Ségolène Royal, je trouve que ce genre de situation est inacceptable et intolérable. L'usage de la force physique, impliquée nécessairement dans le fait de séquestrer une personne, que ce soit un dirigeant d'entreprise, ou un quidam, ou un enfant, ou une femme, dès lors qu'il y a atteinte à la personne, est contraire à l'esprit des lois et à la plus simple des morales.
On ne peut pas condamner des sans-domicile-fixe qui séquestrent une personne dans une maison et le brutalise ou le torture, on ne peut pas comdamner des pervers qui enlèvent et violent des jeunes femmes ou leur propre fille, s'en offusquer à grands cris, et comprendre et accepter les actions d'un groupe de salariés qui usent des mêmes méthodes à l'égard de leurs dirigeants, dont le seul crime est d'avoir des responsabilités d'encadrement.
Il faut des valeurs, des repères et des limites, en matière de syndicalisme et d'actions syndicales ; sinon, plus rien ne différencie le syndicalisme du terrorisme ou des comportements mafieux ...