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Description familiale, psychologique et sociale des personnages ainsi que de la ville dans son ensemble

Publié le 27 juillet 2009 par Collectif Des 12 Singes

Présentation du noyau dur : les quatre mousquetaires

*    CARTMAN (et pas Eric, car il n’a pas d’intime – donc encore moins de Theodore qui tienne –, sauf sa mère et ses amies poupées) / Aramis (Henri d’Aramitz : ne manque jamais la moindre occasion de jeter le code religieux aux orties, il traîne dans toutes les intrigues en tout genre, il n’hésite jamais à tuer, il abuse même ouvertement de ses privilèges d’ecclésiaste – il fait un discours incendiaire incitant la foule à lapider un noble qui s’est moqué de lui pendant la messe –, son ascension dans les rangs de l’église ne sert, en réalité, qu’à lui offrir un pouvoir supérieur à celui du roi ; d’Artagnan ne reverra jamais son ami au paradis : il a perdu son âme et ses portes lui seront à jamais fermées) : l’antihéros qui provoque le syndrome de Stockholm ! Cartman est le repoussoir type de toutes les « valeurs » que nous rejetons pour pouvoir vivre sereinement en société : il est vulgaire, amoral (si ce n’est la sienne, parfaitement immorale), -phobe de tout ce qui est possible et imaginable, cupide/avare, vachard et revanchard, autant de mauvaise foi que mauvais perdant... et pourtant c’est le préféré de bon nombre de téléspectateurs. C’est le genre de personnage qu’on aime à détester ! Pourquoi ? Parce que l’humain est trash par nature mais la culture (et non la civilisation qui déplace juste la trash attitude) tente de le détourner de ses déviances, et que nous aimons tous nous offenser/réjouir du politiquement incorrect et du dépassement de borne qui libèrent nos tendances animales (tout comme nous nous amassons devant un accident, juste pour voir) ! Pour autant, il a des circonstances atténuantes à ses comportements honteux : il a subi des attouchements de la part de son oncle Jesse (et d’autres continuent de courir après ses grosses fesses), sa mère – complètement dépassée par son fils – est une folle du cul (elle a même posé en couverture de « Grosse pute magazine ») célibataire fumeuse de crack qui ne se rappelle même plus du nom de son père (une sacrée soirée bien arrosée où l’équipe des Broncos de Denver, Chef, M. Garrison, et tant d’autres lui sont passés dessus car elle flashait d’un regard; pour autant, en réalité, elle s’est autofécondée car étant hermaphrodite);

*    Kyle BROFLOVSKI / d’Artagnan (Charles de Batz-Castelmore) : un esprit sain dans un corps sain. Le petit futé de la bande, celui qui ne s’en laisse pas conter. Fils de bonne famille, issu d’une mère psychorigide dominatrice et d’un père avocat effacé dominé, accessoirement tous juifs, sauf le petit dernier – adopté – à tête d’œuf, Ike, qui lui a une autre tare, celle d’être canadien;

*   « Stan » (Stanley) MARSH / Athos (Armand de Sillègue d’Athos d’Autevielle) : martyrisé par sa grande sœur à appareil dentaire, Stan est le leader moteur du groupe quand Kyle en est la conscience. Il est aussi le seul à avoir une relation tendue mais continue avec une fille de l’école, à savoir Wendy TESTABURGER, sachant qu’il est toujours indisposé (il vomit quand il est content, et avec elle il est super content). Il reste toutefois, malgré le profil scientifique de son père géologue (lui aussi souvent décalé), assez soumis à influence et est notamment victime de modes;

*    « Kenny » (Kenneth) MC CORMICK / Porthos (Isaac de Portau : il est le premier des mousquetaires à disparaître, écrasé par un rocher) : issu d’une famille pauvre, avec un alcoolique violent pour père et une dépressive pour mère, Kenny est le bon pote qui ne fait ni bruit ni vague (même s’il connaît un certain nombre de choses, notamment sur le sexe). Malgré le fait qu’il soit gentil et que ce soit loin d’être évident tous les jours dans sa famille (ou parce que, puisque la vie est mal faite), Kenny a malheureusement pour lui (mais heureusement pour nous qui nous demandons au début de chaque épisode comment il va mourir cette fois) la fâcheuse tendance d’attirer sur lui la faucheuse (ne dit-on pas que les meilleurs partent les premiers ?). Même s’il ne parlait pas beaucoup et que de toute façon souvent on n’y comprenait rien, il nous manquera (tel un innocent « offert » en sacrifice, ou plutôt une victime expiatoire aux délires de Cartman ou des south-parkois) !

Mais dans quelle ville vivons-nous ???

South Park est une petite ville du Colorado, ou disons plutôt un gros village (tant par son ambiance que par le comportement de ses habitants). Perdu au milieu de la montagne et de la forêt, ce cadre bucolique engendre des bouseux assez beaufs. Tout comme dans Les Simpson ou autres séries, animées ou non, la ville est un microcosme caricatural de la bêtise et de la lâcheté humaines.

Les habitants ne sont pas méchants en tant que tel, ils sont juste le fruit de nos sociétés modernes, engendrant ou cultivant l’égocentrisme, la peur de l’Autre, les visions binaires et tranchées par ressentis ou phénomènes de foule, irresponsabilité politique autant que naïveté / manipulation démocratique, nous en passons des pires et des plus graves encore (manque de place).

Juste pour situer un peu l’ambiance dans cette bourgade : Ned et Jimbo (l’oncle de Stan) sont les paysans bourrus et chasseurs du coin (les « bons vieux » conservateurs réacs de l’Amérique profonde), l’officier Barbrady marche à côté de sa matraque (la devise écrit sur sa voiture de patrouille est « To Patronize and Annoy » – au lieu de « To Protect and to serve » –, c’est-à-dire en français « Traiter avec condescendance et Agacer »), l’école tourne tant mal que bien en subissant les assauts répétés des parents omniprésents et du personnel en quête d’un vrai projet éducatif (notamment M. Garrison, homo refoulé et future madame, qui s’est perdu dans l’enseignement, si ce n’est pour transmettre sa haine des grognasses et des fiottes ou ses connaissances en séries télévisées). Les notables sont aussi pires que leurs administrés ou concitoyens : la mairesse est obnubilée par sa réélection et sa popularité mais dénigre ses électeurs alors qu’elle est tout aussi incapable qu’eux, le Dr Mephisto tente des expériences de manipulation génétique allant à l’encontre de toute éthique (et même contre la logique et la pratique raisonnée).

Seul Chef, l’un des rares Noirs de South Park, sauve la réputation de la ville : malgré son obsession du sexe, il a toujours de bons conseils pour les enfants et pour les autres habitants. Il finira toutefois par péter un plomb et à s’amouracher des enfants, manipulé par un club d’aventuriers pédophiles, et le paiera de sa vie (histoire de « cacher » le départ de la voix de Chef, suite à des désaccords sur l’épisode consacré aux scientologues, dont est membre l’interprète du personnage).


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