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Comment j’ai quitté la vie politique

Publié le 25 août 2009 par Dalyna

vote dessin


Quand j’étais à France Télé, j’avais sympathisé avec un garçon d’un service voisin où je devais régulièrement me rendre. Nos discussions tournaient beaucoup autour de la vie politique. Je me souviens que la plupart du temps, on se disputait sur un point : le devoir civique. Il me disait qu’il ne votait pas car aucun des candidats ne représentait ses idées, et qu’il refusait de voter par élimination. Pour moi, c’était juste inconcevable. C’était il y a 2 ans, et pourtant, j’ai le sentiment que cela fait une éternité…

Image hypos.over-blog.com

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A présent, je comprends tellement ce qu’il voulait dire que j’en fais autant. S’il me lisait en ce moment, il rigolerait bien d’ailleurs vu l’acharnement que je mettais pour tenter de lui faire changer d’avis. Mais c’était avant Sarkozy, avant le parti unique, la démoctature… Je n’ai que 10 ans de vie civique derrière moi, et pourtant, je me retrouve complètement désabusée concernant la vie politique. Face à une gauche divisée, sans idées, et perdue dans ses luttes intestines pour le pouvoir, et une droite qui a viré vers son extrême, je me retrouve désintéressée des urnes. La vie politique m’intéresse toujours quant à elle, je suis toujours de près ce qui se passe, mais cela ne me touche pas, ne me touche plus. Et je sais aujourd’hui que si l’on ne vote pas, ce n’est pas uniquement par laxisme. Il y a peu, j’avais pourtant tendance à résumer ça de cette manière, comme beaucoup de gens. Et pourtant… c’est faux. Aujourd’hui, je le sais puisque j’en suis la preuve vivante. On peut s’abstenir de voter justement par civisme. Le droit de vote est quelque chose de trop précieux pour le voir bafoué en le donnant par défaut. J’aspire personnellement à voter pour ce en quoi je crois. Après tout, c’est ça la démocratie. Les gens qui se sont battus pour ce pays ne l’ont pas fait pour avoir le droit de faire Amstramgram pic et pic et colégram… Tiens, aujourd’hui je vote Vert ! Ils se sont plutôt défendus pour que soient entendus leurs voix, leurs paroles, leurs idéaux. Je m’étonne donc que l’on ne comptabilise pas les votes blancs. Voter blanc ne signifie pas « bah je pense rien, je n’ai pas de cerveau, désolée ! », mais plutôt « Aucun de ces candidats et/ou courants politiques ne me convien(nen)t ». En toute logique, si une majorité de votes blancs arrivaient en tête, la démocratie voudrait que l’on écarte les candidats postulants, puisqu’ils ne sont pas représentatifs de la volonté française, et que l’on organise de nouvelles élections. Ce serait en plus une belle façon de faire chuter le taux d’abstention tant décrié. Hélas, les choses ne se passent pas ainsi, les hommes politiques ne sont pas près psychologiquement à prendre en pleine figure la parole du peuple. Ca ferait trop mal et ils le savent trop bien. En attendant, c’est donc plus simple de critiquer après les méchants je-m’en-foutistes qui préfèrent aller à la pêche que d’honorer leur devoir civique.

Je n’ai pas voté aux européennes. Je n’ai pas voté aux municipales non plus. Et je ne voterai sans doute pas aux régionales qui arrivent. Et le pire ? Ben c’est que je ne regrette et n’en rougit même pas. Tant qu’il n’y aura pas une vraie alternative à Sarkozy, un vrai projet politique à gauche plutôt que des fausses primaires d’éléphants crève-la-dalle du pouvoir, ce n’est même pas la peine d’espérer me croiser à l’école primaire d’en face. Ils ont décidé de faire autre chose que de la politique, alors moi, je décide jusqu’à nouvel ordre de faire autre chose de mon dimanche.


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