Elle a tout juste 13 ans, et sa vie est déjà marquée au fer rouge. Elle n’est même pas une adolescente, mais un « accident » de la vie l’a entraînée dans un tourbillon sans fin. A 13 ans, elle accouche seule dans la salle de bains chez ses parents et, probablement dans un élan de panique, tue son bébé à coups de ciseaux. Je lis ce fait divers, et au-delà de la compassion que je ressens pour ces deux pauvres enfants, les dernières lignes de l’article m’interpellent encore plus : « Une autopsie du nouveau-né est prévue ce matin afin de déterminer si le nouveau-né était vivant ou mort-né lorsque la mère lui a donné des coups de ciseaux, et si celle-ci peut ou non être mise en examen pour « homicide ». Vous lisez bien. Voilà une jeune fille qui vient d’avoir 13 ans, dont l’histoire personnelle est déjà dramatique, qui a du souffrir d’une effroyable solitude au cours de ces derniers mois, portant seule un secret terrible, avec la peur et la culpabilité que cela implique, et qui en vient à faire le pire. Sa jeune vie est déjà entachée à tel point que seules des années de psychothérapie pourront éventuellement atténuer sa souffrance à venir. Et la réponse de la justice est d’envisager des poursuites ? Pour homicide en plus ? La vie d’un nouveau-né est aussi sacrée que celle d’un adulte, et le drame qui s’est déroulé ne doit certes pas passer inaperçu. Les faits sont graves. Mais cette jeune fille n’a pas mesuré les conséquences de son geste. C’est plus qu’une mineure, c’est une enfant. Et très franchement, je pense que toutes les peines du monde ne seront pas aussi fortes que la culpabilité et la souffrance qu’elle porte en elle. Alors pourquoi l’accabler davantage ?