La cloche va sonner

Tout à l'heure, P'tite Louloute va faire sa rentrée...
Jusqu'à mi-août, c'était génial, elle allait retrouver ses copines et tout et tout et puis, fin août, c'était pas drôle car elle aurait beaucoup de devoirs à faire (en même temps, en CE1, je doute qu'on en ait pour 3 heures tous les soirs...) et puis, en début de semaine, c'était re-génial...

Donc, tout à l'heure, elle va faire sa rentrée et je n'y serai pas...
Ben, oui, c'est ballot mais c'est comme ça !

D'abord, on remercie l'établissement qui, une fois de plus, a une qualité de communication extraordinaire et grâce à qui on savait que les enseignants rentraient le 1er septembre et les élèves le 2. Sauf qu'ils ont omis de préciser que c'étaient les élèves UNIQUEMENT du collège qui rentraient le 2, le primaire rentrant le 3...
Alors, je suis d'accord, le calendrier national est fixé comme ça et j'aurais dû vérifier sur les papiers qu'on nous a envoyés il y a un mois et demi, mais quand le site internet de l'école privée vous dit : rentrée des élèves le 2, pour moi, bêtement, à défaut d'autres précisions, ce sont tous les élèves...
Et toujours, très bêtement, j'aurais envie de dire que je me fiche complètement de savoir quand rentrent les enseignants mais que j'aurais adoré qu'on me précise bien quand P'tite Louloute recommençait...

Ensuite, elle ne reprend pas à 8h30 mais à 10h...
Vous avez bien lu !
Il est évident que je peux demander à Grand Manitou une demi-journée, juste pour assister à la rentrée des classes qui va durer une demi-heure en tout et pour tout, en plein milieu d'une matinée... Je suppose que c'est d'une facilité déconcertante à organiser pour tout un chacun... dans le monde charmant des Bisounours !
Là, hormis, le lot des mères au foyer (il n'y a rien de péjoratif dans mes propos. Mesdames, j'ai beaucoup de respect pour vous !) que je croise régulièrement entrain de papoter le matin, après avoir déposé Garance, Madeleine, Louis et Charles-Edouard à l'école, parce qu'elles n'ont pas d'horaire d'embauche à respecter, je ne vois pas combien de parents pourront être là...
C'est comme l'histoire de la garderie du soir qui se termine à 18 heures pétantes... Faudra, quand même, qu'on m'explique combien de parents peuvent, en travaillant, récupérer leur enfant avant 18h et, quant à ceux qui ne travaillent pas, ils le peuvent mais sont-ce vraiment eux qui ont besoin d'une garderie ?
Vive l'enseignement privé, son sens pratico-pratique et ses oeillères étriquées !

Donc, non seulement, il faut une liste de fournitures qui coûte un bras mais, en plus, il faut pouvoir ne pas travailler... Je savais que j'aurais dû être rentière ou épouser un Rothschild... Diable de bidouille, ceci est un acte manqué !

Heureusement qu'ils assurent sur la qualité de l'enseignement et du suivi pédagogique parce que, là, je me sentirais comme très très agacée !!!

Remarquez, ce n'est pas la première rentrée de P'tite Louloute et si je n'y suis pas le monde ne va pas s'écrouler mais, bon, je me sens un peu frustrée de mon rôle de mère sur ce coup-là...
L'avantage, aussi et indéniable, c'est que je ne vais pas avoir à me fader le rituel à la con (désolée mais, franchement, toute l'école réunie dans la cour avec appel de chaque enfant individuellement qui passe devant tout le monde pour rejoindre le rang de sa classe, je trouve ça ridicule, surtout quand on sait qu'il n'y a qu'une classe par niveau !), le discours du directeur qui est très très content et blabla et blabla...

Mais, en revanche, cela me prive du plaisir de savoir si le directeur est aussi physionomiste qu'il le prétend... M'aurait-il serré la main avec un grand sourire, comme d'habitude, malgré ma lettre multicolore, qu'il doit avoir sur son bureau ?

Finalement, je me moque de tout ça !
Ce que je vois, c'est mon amour de petite fille qui grandit à vue d'oeil... Sans y être, je la vois qui attend, en ricanant (je sens qu'il va falloir que la maîtresse prenne des mesures dès le début pour qu'elle ne soit pas à côté de "La Belle au Bois Dormant" sinon elles ne vont pas arrêter de piailler...), que son nom soit appelé pour aller se ranger avec les autres.
Je sais bien que, même si j'avais été là, elle aurait été avec ses copines et qu'elle m'aurait laissée tomber comme une vieille chaussette, oubliant presque ma présence.
Mais, je sais aussi que je ne serai pas là pour lui faire le petit clin d'oeil, le petit signe de la main, le dernier bisou envolé au moment où son nom sera appelé... Elle vit sa vie. Je suis fière d'elle !
C'est comme ça que je veux la voir avancer dans la vie : indépendante, forte, le regard tourné vers l'avant et l'avenir, pas accrochée à ses parents comme une moule à son rocher...

Ne sois jamais prisonnière, sois libre, prends ton envol, je serai toujours derrière pour donner le petit signe de main, le petit coup de pouce, même si ce n'est qu'en pensées comme ce matin !
Vole mon coeur !

Allez, zou, faut que je file au bureau avec le coeur un peu trop lourd...

A bientôt !

La Papote

EDITION : Je suis une râleuse, non ?