Magazine Humeur

Dérapages si seulement c'était le Premier

Publié le 12 septembre 2009 par Trinity

Brice Hortefeux dément de nouveau tout propos raciste

       

      LEMONDE .FR | 12.09.09 | 10h01  •  Mis à jour le 12.09.09 | 11h12

Mais il semble que beaucoup aient déjà oublié les dérapages précédents... Ils ont beau dos les Auvergnats... Souvenez vous sa sortie sur Fadela AMARA.

Je vous rappelle également que la sanction contre le Préfet n'a été prononcé qu'après que le Préfet ait critiqué son Ministre de Tutelle qui est Brice Hortefeux !!!
Son congrès à Vichy...


De Vichy à Amara en passant par la Marseillaise

                                  

Par Bernard Girard | Enseignant blogueur | 08/11/2008 | 11H43

Hortefeux, Amara, Vichy, la Marseillaise. Des rapprochements lourds de sens pour la conférence européenne sur l'immigration qui vient de s'achever. Le ministre de l'immigration et de l'identité nationale exprime son « ras le bol de cette histoire du passé » et souhaite débaptiser le « régime de Vichy » en « régime de Pétain ». Le désir de réécriture de l'histoire est décidément prégnant dans cette majorité. Il enverrait aux oubliettes l'épisode de la Collaboration, de Papon, du Vel » d'Hiv« ou de Beaune-la-Rolande, n'a sans doute guère de chance de se concrétiser. Pour l'instant.

Au sein d'une Europe qui se referme sur elle-même, où la xénophobie ne fait plus honte, Hortefeux s'est montré soucieux de sensibiliser les nouveaux immigrants, du moins ceux qui auront réussi à passer entre les mailles des filets administratifs et policiers, aux “valeurs de la France”. Et les valeurs de la France, à défaut de pouvoir les définir de façon concrète et positive, Hortefeux les trouve d'abord dans les symboles nationaux. Tout nouvel immigrant désireux de fouler le sol sacré de la patrie, devrait “apprendre les valeurs de la Marseillaise” (Libé, 04/11/2008). Une formule sans cesse ressassée par les adorateurs de la grande déesse nationale mais dont il faut bien convenir qu'elle ne signifie pas grand chose.

S'il est légitime de demander à des individus vivant en société de respecter les lois et les règles habituelles de bon voisinage ou de payer leurs impôts, on ne voit pas pourquoi il faudrait en plus exiger d'eux qu'ils se conforment à de bien hypothétiques “valeurs nationales”. L'identité nationale est sans doute la notion la plus confuse, la plus embrouillée qui soit, au point que, parmi ses défenseurs, personne n'a jamais été en mesure d'en donner une définition cohérente.

Pourquoi faudrait-il que tous les individus nés d'un côté de la frontière, qui n'est jamais qu'un pointillé sur une carte, vagabondant au gré des événements du passé, se sentent une identité commune et exclusive qui les distinguerait de leurs voisins de l'autre côté du pointillé ? C'est un mystère insondable -qui relève de la foi plus que de la raison- que cette croyance nationale qui conduit aux pires divagations comme les guerres nationales où l'on pousse des millions d'êtres humains à mourir pour rien, tout en leur faisant croire qu'on mourait “pour la patrie”.

L'identité nationale a-t-elle besoin de la Justice ?

Il faut d'ailleurs croire que l'identité nationale est un concept bien fragile pour que seule la menace judiciaire puisse la protéger de critiques pourtant légitimes en démocratie : le délit d'“outrage à symboles nationaux”, intégré en 2003 à la loi dite de “sécurité intérieure” ( ! ), passible de six mois d'emprisonnement et de 6500 euros d'amende, est une sorte d'extravagance pénale contraire aux Droits de l'homme et à la plus élémentaire des libertés d'expression.

En imposant par la force une croyance irrationnelle commune, mystique plus que politique, ce délit réactive le crime de blasphème du passé : sous l'Ancien Régime, on tranchait la langue du mécréant. La république qui, face à d'autres symboles, comme le voile sur la tête d'une jeune fille, affiche pourtant une laïcité intransigeante et exacerbée, semble ici, avec la dévotion aux symboles nationaux, avoir hérité de la religion sa plus mauvaise part : la morale officielle, la morale d'état.

Le rapprochement entre symboles nationaux et symboles religieux se retrouve jusque dans le langage abscons, brumeux dont ils usent : par exemple, on est consterné d'entendre dans les écoles de tout jeunes enfants s'époumoner sur “le sang impur qui abreuve les sillons” ou “l'étendard sanglant est levé”, paroles tout à la fois ridicules et vides de sens mais odieuses par leur brutalité.

Pendant longtemps, les chrétiens chantaient et priaient en latin dans les églises, sans rien y comprendre le plus souvent, avant que les autorités ecclésiastiques se rendent compte que la simple obéissance aux rituels ne faisait pas forcément de bons chrétiens. Les autorités laïques, elles, n'ont toujours pas pris conscience que la citoyenneté ne se ramenait pas à la dévotion aux symboles nationaux.

La Marseillaise… et les rafles ?

D'une certaine façon, la fixation des politiques sur la Marseillaise, rattachée -comme on l'a vu à Vichy- à des préoccupations de contrôle des flux migratoires, renvoie à l'épisode récent du Stade de France et donne toute leur légitimité aux bordées de sifflets contre l'hymne national. Car si l'identité nationale se ramène à partager des “valeurs” communes, à travers leurs symboles, avec un ministre qui utilise la force, les rafles et les camps pour les promouvoir, leur contestation paraît alors fondée et même juste.

A Vichy, Fadela Amara était très présente aux côtés de Hortefeux. Ne dit-on pas qu'ils vont désormais “main dans la main” (France-Soir, 23/08/2008) ? Or, dans le concert assourdissant de condamnations qui ont suivi l'épisode du Stade de France, la secrétaire d'état à la Ville ne fut pas la moins virulente, la moins brutale, promettant -on s'en souvient- “sanctions et justice exemplaire” contre les auteurs des sifflets, menace assortie d'un inquiétant “pas de pitié pour ces gens-là” (Libération, 17/10/2008).

“Ces gens-là” ont dû apprécier à sa juste valeur comment un symbole national peut se tourner en outil de stigmatisation à l'encontre de toute une catégorie de population, stigmatisation d'autant plus mal venue quand elle est le fait de politiciens eux-mêmes issus de l'immigration, comme s'ils avaient des gages à donner par une indignation immodérée. Pour Amara et les mouvements antiracistes qui se sont lancés imprudemment dans la bataille, la Marseillaise serait ainsi comme une sorte de savonnette à immigrés.

Hortefeux, Amara, Vichy, la Marseillaise ou les apparentements terribles. En entretenant la confusion malhonnête entre les principes permettant de vivre ensemble et qui fondent la citoyenneté et la croyance mystique dans ce concept obsolète qu'est l'identité nationale, on ne se donne pas les moyens d'aborder avec confiance les questions migratoires, encore moins celles de la ville et des banlieues.

                                         

rue89_logo

lemonde_fr_grd


   

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Trinity 33 partages Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine