"Ils étaient sept hommes en guerre" raconte le second conflit mondial au travers de ses sept grands chefs militaires en présence (Franklin D Roosevelt, Joseph Staline, Hiro Hito, Winston Churchill, Charles de Gaulle, Benito Mussolini et Adolph Hitler).
Ce n'est pas un roman, ni même vraiment un récit historique. C'est plus une "compulsation" de documents issus de diverses origines et classés par thèmes, analysés de façon contradictoire en recoupant les points de vue des différents protagonistes.
Donc, je vous avoue que c'est un livre que je n'ai pas lu d'un seul trait. Je l'ai pris, lâché, repris, relâché car c'est assez soutenu et complexe mais absolument passionnant !
J'y ai appris, par exemple, que Mussolini ne pouvait se défaire de la fascination que le Führer exerçait sur lui mais que, de son côté, Hitler considérait Mussolini comme son mentor et qu'il était le seul Homme digne de ce nom en Italie. De son côté, Mussolini était très loin d'approuver la totalité de la politique d'Hitler mais il ressentait toujours la honte du parjure de la Première Guerre Mondiale (l'Italie avait fait partie de la Triple Alliance, avant de rallier la Triple Entente pour, au final, que les pays alliés ne respectent pas vraiment leurs engagements envers elle au moment du traité de Versailles) et il s'était promis de ne pas refaire la même erreur quitte à agir contre sa propre volonté car son honneur se devait d'être au-dessus de son intérêt. Le pacte d'acier devait être "à la vie, à la mort", tout en ayant conscience qu'Hitler était un grand malade et qu'il était complètement inconscient des dangers à ouvrir le front de l'est, par exemple, ou que l'Anschluss signifiait que l'Allemagne finirait par rentrer en conflit avec l'Italie pour les frontières septentrionales du pays...
J'y ai également appris que Roosevelt (et son haut commandement) aurait su pour Pearl Harbor mais qu'il avait décidé de laisser faire car depuis le début il souhaitait une intervention américaine en Europe mais elle ne pouvait être décidée que par le Congrès, or le Congrès refusait absolument de déclarer la guerre s'il n'y avait pas agression caractérisée contre les USA... Ca, plus un cumul de négligences (il semblerait que les services américains aient eu les codes pour décoder les messages japonais mais que la base de Pearl Harbor ait été la dernière informée du message mentionnant la potentielle attaque, plusieurs heures après... qu'elle ait subi ladite attaque).
J'y ai aussi appris pourquoi Hitler, hésitant entre favoriser le développement des missiles et celui des bombes nucléaires, avait finalement opté pour les fusées. Les scientifiques allemands ont profité du fait qu'Hitler ne comprenait rien aux recherches pour en accentuer les difficultés car ils pensaient que si le Führer avait la bombe, il l'utiliserait obligatoirement. Donc, Hitler voyait que ça pataugeait de ce côté sans trop y comprendre grand chose et, de l'autre, les premiers essais de missiles V1 et V2 semblaient pouvoir faire de gros dégâts, donc il s'est persuadé que c'était la solution (sauf que les missiles firent beaucoup moins de dégâts que prévus et qu'en plus, au niveau de la fabrication, le rythme était bien inférieur à celui qu'il aurait fallu pour faire du pilonnage de masse)...
Je pourrai multiplier les exemples pendant des heures encore car le livre contient 400 pages (sans compter les dizaines et dizaines de pages de notes et de références que j'avoue avoir fini par laisser tomber pour me concentrer sur les faits...) et que je me suis décroché la mâchoire quasiment à chaque chapitre...
Bref, un livre loin d'être évident (à ne lire qu'en pleine possession de ses moyens intellectuels) mais extrêmement instructif et, finalement, passionnant... J'aime aborder l'histoire par un autre bout de lorgnette, ne pas m'en tenir aux images d'Epinal qu'on nous serine à longueur de cours d'histoire à l'école...
A bientôt !
La Papote