Magazine Journal intime

Ce n'est pas ma faute !

Publié le 11 octobre 2009 par Papote

L'autre jour, j'avais rendez-vous chez Médecin Chéri pour vérifier s'il pouvait être, enfin, envisageable de monter la mayonnaise pour bouffer mon crabe que je mitonne depuis un an maintenant (joyeux anniversaire, p'tit con !)...
Au passage, je lui explique que depuis quelques mois, je subis des "aléas de santé" (indépendants de mon plateau de fruits de mer dont je connais les effets secondaires et symptômes) qui deviennent lourds à gérer en plus...

Alors, là, d'abord, Médecin Chéri s'arrête, me regarde et me dit :
- (mi-sérieuse, mi-amusée)Et, aller voir un autre médecin au lieu d'attendre de me voir moi tous les six mois, ça ne vous viendrait pas à l'idée ?
- (petite voix qui sent bien que la justification ne va pas être aisée)Ben, oui, mais, bon, en même temps, c'est gênant mais pas complètement handicapant...
- (goguenarde à fond) Vous avez raison ! Dire que quelqu'un aurait pu essayer de vous soulager il y a quatre mois, c'est un peu superflu... J'adore votre logique !
- (petite voix qui sent bien que l'autre a raison mais qui voudrait bien ne pas trop perdre la face... Non, parce que c'était super logique dans ma tête de faire comme ça !) Ben, oui, mais, bon, un médecin, c'est fait pour quand on est vraiment malade... donc, ça pouvait attendre que je vous vois sans déranger quelqu'un entre temps pour des broutilles...
- (résignée mais ironique) On ne vous refera pas ! Mais ce n'est pas avec vous que mes confrères généralistes pourraient faire carrière !

Bref, elle me prescrit toute une batterie d'examens à faire au labo...
Ce coup-ci, je me dis que je vais être super raisonnable et ne pas attendre trois plombes pour les faire faire (et puis, en plus, comme je suis hyper surveillée par mon entourage, si je n'y vais pas, ils vont me harceler et me ronger le peu de cerveau qui me reste jusqu'à ce que j'y sois allée alors... mais je vous aime, hein !).
Sauf qu'en regardant, la liste des trucs à faire, je m'aperçois qu'elle m'a aussi mis (la perfide) le cholestérol, les triglycérides et autres sympathiqueries du même acabit parce que tant qu'à faire...

Et, là, à minuit et des brouettes, en direct du fin fond de mon lit, l'oeil s'ouvre : prise de conscience...
Euuuuuuuh, depuis cet été, je cumule les bonnes bouffes, les fiestas, les excès... Tout à coup, une farandole de tartines de pain de mie au nutella, de bons petits gâteaux, de tranches de foie gras, de pizzas, de cocktails, etc se met à danser devant mes yeux (oui, je pourrais aussi avoir une farandole de salades vertes, de fruits frais, de grillades au barbec mais, là, à minuit, c'étaient les vilains qui étaient au rendez-vous ! C'est ballot, hein ?).

Donc, devant cette danse de la Saint-Jean, je me dis que ça craint ! Si je fais la prise de sang maintenant, je risque de faire exploser les fioles, warnings au rouge et tout et tout !
Bon, ok, alors là, pas cool du tout...
Donc, finalement, ça ne urge peut-être pas tant que ça que je passe au labo, hein ?
Je vais me faire un bon petit régime légumes verts-salade et j'irai plus tard...
Sauf que, la base principale des examens sanguins est de déterminer pourquoi je ne vais pas bien en ce moment...
Alors, ce n'est peut-être pas très raisonnable d'attendre 15 jours ou trois semaines à cause des résultats d'examens secondaires...

Oui, mais bon, en même temps si les résultats secondaires sont mauvais, je sais  que ça va avoir d'autres conséquences que je connais et dont je ne veux pas !
J'ai fini par m'endormir sans avoir pris de décision en me disant que je ferai comme au resto quand je dois commander et que j'hésite : à partir du moment où le serveur arrive pour prendre la commande je me répète en boucle les plats sur lesquels j'hésite et quand il me demande "et pour vous ?", je commande celui que je suis entrain de prononcer... Ben, là, je passerai devant le labo et si je mets mon clignotant, je tourne et j'y vais sinon ce sera plus tard (CQFD) !

Donc, vendredi matin, dès le saut du lit, j'ai envisagé de faire 1000 pompes, histoire d'aller au labo en suivant... Et puis, la réalité m'a rattrapée : ça ne changerait rien !
J'ai posé P'tite Louloute à l'école et me suis dit que ce serait sympa si je m'arrêtais acheter un paquet de bonbons pour sa soirée pyjama du soir. Les filles seraient ravies et le "baby-sitter" se consolerait de sa triste condition en en croquant aussi...
Et puis, je me suis dit que ce n'était pas raisonnable et que le quart d'heure perdu au supermarché du coin serait mieux employé à aller au labo (tant pis pour les filles et le baby-sitter !)...

La mort dans l'âme mais pleinement consciente du fait que je suis raisonnable (vous n'entendez pas les trompettes au-dessus de moi ?), je file au labo...
J'entre et constate qu'il y a trois personnes devant moi. Je fais un rapide calcul par rapport à l'heure où je dois embaucher et m'asseois en me disant que ça doit être jouable si ça marche comme une mécanique bien huilée...
J'attends...
J'attends...
Au bout de 10 minutes, seules deux des trois personnes avaient rempli leur dossier à l'accueil et aucune d'elles n'était passée pour se faire piquer...
Re-rapide calcul et j'en conclue que je ne pouvais plus attendre car, de toutes façons, je ne pourrai jamais être à l'heure au bureau à ce rythme là...

Il est bien évident qu'il était absolument inenvisageable que j'y retourne hier matin après la soirée resto avec les copines (je ne suis pas suicidaire non plus !)...
Donc, je suis condamnée à me mettre au régime sans gras, sans sucre, jusqu'à ce que je puisse retourner au labo mais je tiens à préciser que J'AI VOULU ETRE RAISONNABLE et que c'est le labo qui m'en a empêchée !
Ce n'est pas ma faute !!!

A bientôt !

La Papote


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