Je t’écris

Ici ou ailleurs, quelle différence, car tu ne me liras peut-être pas, ou pour le pire du mieux, m’ignorera. Je ne sais trop ce que je veux te dire, rendu là. En fait j’écris, ne serais-ce que pour éliminer de moi ce venin qui me rend si mal en point. Après une vie à espérer que tu comprendras, je me rends bien compte que j’étais dans l’erreur. Je me rends bien compte que je ne me suis que trop laissée guider par mon triste cœur.
Cœur d’enfant, qui a malgré tout survécu dans mon âme millénaire, au fil du temps me malmenant, au cours de mes voyages sur tes arides terres. Me voici dans une autre saison de ma vie, une saison morte, sombrée dans la ténébreuse nuit. Nuit d’enfer et d’insomnie, ressassant sans cesse des souvenirs indolent, des espoirs innocents, qui de plus en plus me nuisent et m’ennuient.
Ennuis d’une époque où je croyais en toi, au meilleur de ton être, de nous et de moi. Tous réunis ou seules, je voyais en l’avenir une panoplie de plaisirs. Une synergie bâtie et créer, inventée au fil des années. Au lieu de ça, tu redeviens mon ennemie, sans que j’en comprenne les raisons, autre que ton besoin désespérant de gagner la partie. Alors que je ne croyais plus que l’on jouait un jeu, je comprends que trop maintenant que tu es un adversaire dangereux.
Dangereuse, tu as placé tes pions sur la maquette de nos vies anguleuses, jamais en parallèle pourrais-je vivre avec toi qui me coupe les ailes. J’ai trop essayé, trop voulu, j’en ressors balafrée, abattue. Je te laisse la partie, gagnante à présent tu es, pour le reste de ta vie. Je donnerais beaucoup pour comprendre ce que cela t’a apporté, autre que de l’amertume et de la solitude imposée.