Magazine Journal intime

Renforcement positif de l’action

Publié le 10 novembre 2009 par Mao

Aujourd’hui je vais tenter le troll, ça va être énorme.

Je vais te parler éducation.

Si tu n’es pas toi-même parent, avant de lire ce qui suit, imprègne toi du postulat bien connu “Avant j’avais des principes, maintenant j’ai des enfants”.

D’abord, il faut que tu saches que la Pepette est tout sauf l’enfant sage et obéissante que toute mère rève d’avoir. Malgré son visage d’ange, elle est remuante voire turbulente, parfois effrontée, souvent fourbe, bref normale.

Quoique peut être un peu plus têtue que la moyenne.

Sa grande spécialité étant de me coller la honte en public lorsqu’elle ne veut pas faire ce que je lui demande (donner la main, rester à coté de moi, rester assise tranquille, marcher, ne pas marcher… les variantes sont infinies). En gros, dès qu’un truc ne lui plait pas elle se met à pousser des grands cris et ses yeux se mettent à verser de vraies grosses larmes. Genre ma mère c’est Folcoche.

J’ai tout essayé mais vu qu’au final c’était surtout des menaces de fessée ou de mise au coin que je ne mettais jamais à exécution, ça se terminait invariablement par une mère au summum de l’énervement (moi) et une enfant hurlant de plus belle (la Pépette).

La première fois que j’ai révolutionné un de mes (derniers) grands principe d’éducation, c’était  sur le chemin du retour de l’école. Elle ne voulait plus avancer. Elle était fatiguée, énervée, bref ça n’allait pas comme elle voulait et en plus son indigne mère voulait absolument qu’elle marche un peu vite rapport aux trombes d’eaux qui nous tombaient sur la tête. Alors elle a pilé. A 50 mètres de la porte de l’immeuble. Impossible de la faire se déplacer ne serait-ce que d’un centimètre.

Je n’avais aucune envie de me casser le dos à porter ses 16 kg et encore moins de m’énerver alors j’ai tenté le tout pour le tout. Je me suis penchée vers la gamine et je lui ai dit avec mon plus beau sourire “ma puce, si tu rentres gentiment à la maison en donnant la main à maman et sans pleurer, je te donnerai un bonbon.”

Et là, Dolto s’est retournée dans sa tombe.

Parce que ça a marché au-delà de toute espérance.

La môme elle a arrêté direct de me casser les pieds et on est rentrées tranquillement à la maison.

(non, le lendemain elle a pas recommencé exprès pour avoir une fraise tagada, elle n’est pas filoute à ce point) (pas encore).

J’ai fait pareil quelques jours plus tard, quand elle a piqué une crise devant le franpraÏce parce qu’elle ne voulait pas m’accompagner faire des courses. Même qu’elle a choisi elle-même ce qu’elle voulait boulotter en récompense.

Idem la fois où je lui ai demandé de ranger sa chambre (gain: 3 bonbons - c’est qu’il y avait du boulot aussi)

Et puis  y a eu le matin où elle tapait fort du pied depuis un bon quart d’heure pour pas s’habiller (là j’ai dégainer un épisode de Dora l’exploratrice, parce que les haribos à 7h30 c’est pas top).

Et puis aussi le soir où elle ne voulait manger que des vaches qui se marre et rien d’autre.

C’est fantastique, ça fonctionne à chaque fois. Elle n’a même plus le temps de faire couler ses grosses larmes de comédienne avertie et moi je reste dans la zénitude la plus totale.

Mais non ce n’est pas du chantage.

D’ailleurs Angel elle fait comme moi et elle appelle ça “renforcement positif de l’action”. Comme quand ton chef il te promet une prime si tu bosses plus pour gagner plus. Lire son billet ça m’a complètement déculpabilisée (parce que Angel elle est quand même une maman drôlement chouette alors si elle fait comme ça aussi c’est que ce n’est pas aussi affreux qu’on veut bien nous le faire croire).

Allez, déchaine toi, je sens que tu ne va pas être d’accord…


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