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L'affaire du groupe de Tarnac

Publié le 21 décembre 2009 par Saucrates

Réflexion dix (21 décembre 2009)
L'affaire du groupe de Tarnac plus d'un an après ...


« (...) Non pas se rendre visible, mais tourner à notre avantage l'anonymat où nous avons été relégués et, par la conspiration, l'action nocturne ou encagoulée, en faire une inattaquable position d'attaque. L'incendie de novembre 2005  en offre le modèle. Pas de leader, pas de revendication, pas d'organisation, mais des paroles, des gestes, des complicités. N'être socialement rien n'est pas une condition humiliante, la source d'un tragique manque de reconnaissance - être reconnu : par qui - mais au contraire la condition d'une liberté d'action maximale. Ne pas signer ses méfaits, n'afficher que des sigles fantoches (...) est une façon de préserver cette liberté (...) »
«L'insurrection qui vient» du Comité invisible


Il y a plus d'un an que Julien Coupat, Yldune Lévy et les autres membres du groupe de Tarnac étaient arrêtés dans les montagnes de Tarnac par des policiers encagoulés et placés en détention préventive pour des accusations d'actes terroristes contre des candélabres de la SNCF (ne jamais s'attaquer à des candélabres de la SNCF) ... Ces derniers mois, peu de nouvelles informations sont venues expliciter cette affaire particulièrement obscure, où l'on ne sait plus si les accusations terroristes n'étaient pas une pure invention ou si elles se fondaient sur certains éléments concrets. Récemment, la justice a allégé les contraintes du contrôle judiciaire pesant sur les membres du groupe, en ne leur imposant plus de se présenter chaque semaine dans un commissariat. Cette décision n'était pas celle de l'accusation.
Quelques semaines auparavant, les avocats du groupe de Tarnac avaient contesté les rapports de filature des policiers ayant suivi Julien Coupat et Yldune Levy la nuit de l'attentat terroriste, principal élément de preuve impliquant le groupe de Tarnac dans l'attentat (contre les candélabres SNCF) ... Selon une reconstitution faite par les avocats, il était matériellement impossible aux policiers de faire le parcours de filature mentionnée dans les délais indiqués. Ils demandaient au juge d'instruction de procéder à cette reconstitution des évènements de la nuit, en instruisant également à décharge et non uniquement à charge.
Saura-t-on un jour la vérité sur cette affaire du groupe de Tarnac, et verra-t-on autre chose qu'un procès politique pour appuyer la version du gouvernement Sarkozy et sa fixation sur les groupuscules d'ultra-gauche ? Saura-t-on un jour pour quelles raisons la ministre de l'intérieur Alliot-Marie s'est-elle lancée dans ce délire d'accusation, au mépris de la présomption d'innocence ? Et pendant encore combien d'années cette mascarade sera-t-elle poursuivie ?
Mais à lire cet opuscule, il en ressort toutefois que Julien Coupat s'en est tenu strictement, par décision politique, parce qu'il avait participé à son écriture ou du fait de son innocence, à l'absence de toute revendication, au respect de l'anonymat et au refus d'endosser le costume du chef ou du héraut. Ce qui eut pour conséquence d'énerver quelques révolutionnaires patentés qui ne comprenaient pas qu'il ne reconnaisse rien et qu'il n'endosse aucun costume de révolutionnaire. Ils le trouvèrent trop tièdes, mais peut-être était-il innocent ou alors trop extrêmiste dans sa recherche de l'anonymat.


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