Désir…

L’envie, cette sensation si dure à exprimer et à justifier, tant par sa nature singulière qui la rend moins belle que l’amour, pourtant elle ne s’en dissocie pas. L’envie est aussi amour si l’on sait flatter ses phrases, par un verbe savant, ayant ce qu’il faut de tendresse pour dessiner des images, au candide de la chasteté doublées du rouge de la sensualité. Désirer sans aimer, est-il un crime? Aimer sans désirer aussi? Je ne saurais répondre à ces questions, car j’ai perdu le sens des sentiments, depuis que ma joie de vie est partie un jour, sans me dire au revoir, et que mes mots ont décidé de se faire plus beaux, outrés par une tristesse qui a fait de moi ce que je suis depuis ma naissance, et qui revient après 32 ans me rappeler de l’enfant que j’étais.

J’ai envie! Pourtant je refoule tous mes spasmes et n’en montre rien, de peur de maculer ma chasteté, cette vertu que j’ai découverte dès lors que j’ai redécouvert mon Ego, le moi à qui il ne sied d’être qu’à travers l’autre..

L’autre! Le maillon fort de cette chaîne qui me lie à un destin, à une vie que je n’imaginais pas être les miens, un jour. L’autre, ce feu qui réchauffe mais brule les doigts quand on ne sait pas danser avec lui sur la juste mesure, la note parfaite…Elle!

Elle est une créature magnifique, qui allie une aura majestueuse à un soupçon de fragilité, celui caractéristique aux femmes d’esprit. Elle est un juste équilibre, entre la nymphe guillerette qui enchante un récit merveilleux, et ce dragon qui couve le trésor de la grotte magique, bordée de son triangle aux senteurs enivrantes. Belle, dangereuse, douce et malicieuse…Elle!

Elle est le fruit interdit, qui donne l’eau à une bouche trop sèche, qui interpelle tous les sens, et anime tous les rêves, mais finit, toujours, en souvenir, en mémoire latente au goût d’inachevé, tel un songe n’ayant jamais abouti, à cause d’un réveil en sursaut, causé par une main perfide, un sommeil léger ou juste une horloge trop précise…Elle!

Elle est une femme, tout ce qu’il y a de plus simple, mais aussi lourdement sanctionnée d’une sensualité exacerbée, qui outre mes sentiments et biaise mes désirs. Elle me fait rêver, mais elle me fait peur aussi. Elle me fait penser à mes mots, et mes autres maux, qui n’ont d’égal que le suave de son élixir qu’elle ne daigne plus m’offrir…Ce nectar qui perlait à merveille dans son entre-seins, j’imagine, quand on dansait ensemble, au détour de paroles chuchotées, dans le silence de la nuit qui berçait nos pensées censurées…Elle!

J’aurais aimé qu’elle soit mienne, encore une fois, juste une nuit, juste ce qu’il faudra de temps pour que je la fasse ma dernière folie. Une nuit où je lui serai un sur-homme, un bel homme, dans les bras d’une muse, ma muse. Une nuit que je ferai merveilleuse, si merveilleuse que ni moi ni elle, n’irions, un jour, oublier ni révéler au commun des mortels, car ce sera notre secret à nous deux, notre gémissement tût à tout jamais..

Elle..

Elle est une plaie ouverte, et qui le restera encore et encore, dans un coeur qui saigne mais qui n’en perd pas sa joie. Elle est un doux poison qui me tue chaque jour un peu plus, qui tarit la sève dans mes veines…Elle, est une réalité que j’ai vécue, mais aujourd’hui elle ne me sied que l’espace d’un rêve, qui durera le temps de son sortilège…

Elle est en vous toutes, en toutes ces femmes que j’ai frôlées sans oser plus…

Elle…