Ad vitam æternam

Voici ma vie. Une vie donnant l’impression d’en avoir vécu des centaines, une centaine de vies menées en vain. Que me reste-t-il de ces vies maintenant, maintenant que je me retrouve devant ma dernière mort. Devant le tombeau en ruines j’observe, j’observe mon nom gravé dans la pierre. Froide et dure comme le cœur de mes illusions, illusions dorénavant envolées pour devenir cruelle réalité.
Ad vitam æternam
Quêtant comme un quidam
Gisant sur le macadam
Me voici au crépuscule de ma dernière vie. Une extinction des feux qui autrefois, brillaient dans mes yeux. L’agonie de l’anéantissement d’un cœur jadis battant, devenu douloureux et accablant. Un corps devenu apathique, par trop d’attaques chaotiques. Le sommeil éternel de mon âme harassée, mortifiée par les infâmes.
Ad vitam æternam
Éternellement prise dans le même drame
D’une vie tranchante comme la lame
Me voici dans la nuit de ma vie. La noirceur m’entoure, dans ses bras je débute un interminable séjour. Emprisonnée dans tant de souvenirs filandreux, mon esprit s’évapore en un nuage de brumeux. Dans les ténèbres d’une existence révolue, mon être languide et déchu. Il ne reste de moi qu’un spectre usé, que les ombres malsaines ont pris plaisir à torturé.
Ad vitam æternam
Démêlant enfin les amalgames
Une nouvelle vie j’entame
Me voici à l’aube de ma nouvelle vie. Je m’éveille plus que jamais tourmentée, ouvrant les yeux sur mes rêves à jamais décimés. Involontaire survivance, d’une résurrection de ma désabusée et désillusionnée existence. Il ne me reste maintenant qu’à tenter de puiser à même l’essence, de cette nouvelle reviviscence.
Ad vitam æternam
Éternellement brisée, à me reconstruire l’âme…