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A France 2 de juger

Publié le 15 janvier 2010 par Dalyna

A France 2 de juger

Hier soir, Arlette Chabot propose de prolonger le passionnant débat sur l’identité nationale lors de son émission “A vous de juger”. Je n’ai pas regardé cette émission dont l’intitulé du débat et les intervenants (Eric Besson, Marine Le Pen) me font bailler, et dont tout le monde sait par avance qu’il y aura du mouton dans les baignoires et de la burqa dans l’air. Mais comme beaucoup, j’ai découvert ensuite à la radio qu’une mini-polémique est née du fait de l’absence inattendue de Vincent Peillon. Il écrit les raisons de son plantage délibéré sur Rue89. En gros, la voix du PS n’étant refourguée qu’en 2ème partie d’émission, et le réel “débat” ayant lieu entre le FN et le l’UMP, il a pensé que les conditions d’un débat équilibré n’étaient pas prévues. Plutôt que de se décommander et laisser la place à un autre représentant du PS, il a préféré planter Arlette Chabot, qui est très en colère depuis. Elle s’est expliquée sur Europe 1 il y a quelques minutes en invoquant, comme toujours, la noble démocratie, qui justifie, selon elle, une telle composition pour ce débat. Ensuite, il y a le DG de France Télévisions qui m’a fait bien rire en disant que Peillon, par son attitude, avait surtout gêné “la compréhension du débat pour les français”. Il y en a qui prennent vraiment les français pour des tétards.

C’est vrai qu’elle est impartiale Arlette. Arlette, elle n’est pas du tout in love de Sarko. Arlette, c’est la transparence même, l’objectivité pure du journalisme. Quand on regarde “A vous de juger”, c’est vrai qu’à la fin, on ne sait plus DU TOUT quoi penser… C’est sur son plateau qu’on avait eu droit au “mouton dans les baignoires”. C’est aussi sur son plateau qu’en pleine période d’émeutes, elle organise un débat entre Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur me semble-t-il, qui, au lieu de faire face à un responsable politique de l’opposition ou un représentant du travail effectué dans les banlieues, fait face à un gamin de 18 ans, pêché au hasard dans la rue, au langage approximatif, et sans aucune argumentation. Du pain béni pour Sarkozy qui lui rétorque très vite d’un ton ferme “On n’est pas dans la rue, monsieur“. Une petite phrase qui a dû en réjouir plus d’un devant le poste de télévision, ravi de cette fermeté assumée avec ceux qui abusent et qui méritent d’être corrigés plutôt qu’aidés.

Si la démocratie consiste à organiser un débat entre un homme politique averti, roi de la communication, et un jeune de 18 ans pris au hasard, censé représenter la voix de la banlieue, alors elle a une sâle gueule cette démocratie. En réalité, elle a juste le visage de ces journalistes qui contribuent à pourrir le système, à brouiller les cartes, en présentant d’un côté un discours impeccable, soit disant transparent, et en agissant de façon fourbe et orientée de l’autre côté. Le DG de France TV peut bien parler de la compréhension du débat, mais personne n’a besoin d’Eric Besson ni de Marine Le Pen pour comprendre que ce débat n’en est pas un et est pourri de l’intérieur. Et Arlette Chabot peut bien nous la jouer grande journaliste qui veut informer et susciter le débat, dans les faits, elle n’est qu’un pion qui a voulu surfer sur de la merde pour créer de l’audience. Un bon débat trash, ça ne fait pas de mal quand on n’a pas d’idées. J’ai entendu sur Europe 1 un extrait de ce débat, ça ressemblait davantage à une bataille de chiffonniers plutôt qu’un vrai échange “Je vous trouve gonflée, Marine Le Pen” “Et moi, je vous trouve impoli”. Comme ils sont d’accord sur les idées, fallait bien trouver un endroit pour se distinguer, histoire que ça fasse “débat”. Mince, plus j’y pense et plus je suis dégoutée d’avoir raté un si beau rendez-vous de démocratie.


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